lundi 24 juillet 2017

"Dans la forêt" de Jean Hegland



Une famille un peu originale vit dans une maison au coeur de la forêt. Le père est professeur, en ville, la mère est à la maison et les deux filles ne sont pas scolarisées.
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Sans que l’on sache exactement pourquoi le monde autour d’eux change petit à petit, des rumeurs courent, l’électricité vient à manquer, ainsi que l’essence, plus rien ne circule et bientôt il n’y a plus aucune information. Les gens meurent de maladies, disparaissent ou fuient tout simplement. Un peu comme un lent apocalypse...
La mère est atteinte d'un cancer et bientôt le père disparaitra lui aussi.

Les deux sœurs vont se retrouver seules dans cette maison, et vont devoir apprendre à survivre, sans leurs parents mais aussi dans ce « nouveau monde ».

Ce n’est pas vraiment de la science-fiction même si parfois on se trouve à la limite. 
L’atmosphère est lourde et pesante, presque angoissante, mais malgré tout les deux jeunes filles réussissent à nous emmener avec elle dans cet espèce de voyage initiatique au cœur de leur propre maison, de leurs émotions et sentiments.

Chacune a sa passion, la danse pour l’une et la lecture pour l’autre, et va s’y raccrocher tant bien que mal ; leur relation sera mise à mal mais chacune n’a plus que l’autre sur qui compter.

Un bon roman, surprenant, assez inattendu dans le déroulé. 
J’aime ne pas tout savoir et que le mystère reste, cela donne une occasion à notre propre imaginaire de vagabonder dans différentes directions.

"Aujourd'hui, j'ai lu : Quand Beethoven a composé sa Neuvième Symphonie, que beaucoup considèrent comme son chef-d'oeuvre, il était presque totalement sourd, et j'ai pensé à Eva, dansant seule sur la musique qu'elle entend dans sa tête. "
"Ta vie t'appartient. Lorsque l'une de nous courait vers elle pour se plaindre de l'autre - Eva refuse d'être le prince, Nell est en train de couper les cheveux de sa poupée, Eva ne veut pas ranger sa chambre - , elle répondait mi-fermement, mi-fièrement, Sa vie lui appartient. Et la tienne aussi. Un jour tu comprendras. Puis elle nous ébouriffait les cheveux, ses longs doigts massant notre crâne pendant un bref et doux moment avant de reprendre sa navette."