mardi 27 octobre 2020

"La race des orphelins" de Oscar Lalo


Hildegard Müller est née en 1943. 

Probablement dans un lebensborn, ces pouponnières imaginées par les nazis pour multiplier « la race supérieure », pour fabriquer de bons ariens.

 

 

À plus de 75 ans Hildegard sait à peine déchiffrer et est quasiment incapable d’écrire, alors elle fait appel à un scribe, cet homme qui, sous sa dictée, va écrire son histoire. 

En écrivant son histoire Hildegard se cherche, part à la découverte de son identité, de son histoire.

L’histoire de ces enfants à la fois victimes et coupables.

Coupables d’être issus de nazis, 

Victimes de leur naissance. 

Toute sa vie elle s’est cachée, elle s’est cherchée, une vie de honte, une vie d’orpheline. 

 

 

Un roman fort et puissant, construit par chapitres très courts, de petits paragraphes qui nous emmènent dans les affres de la seconde guerre mondiale, dans la folie de l’homme mais aussi dans sa lâcheté. Une construction qui donne du rythme, du poids, qui nous enfonce touche après touche un peu plus au fond de la tristesse de cette femme, plus loin dans son questionnement et dans la remise en cause et en question de sa vie, de son identité. 


Un roman qui m’a fait découvrir une partie oubliée des conséquences de cette guerre, que sont devenus ces orphelins ? Comment construit-on sa vie lorsque l’on sait d’où l’on vient et surtout de quels hommes...

Un roman difficile et dur, mais essentiel.


Belfond, 288 pages. 

Août 2020