dimanche 5 mars 2023

"Le temps des féminismes" de Michelle Perrot avec Eduardo Castillo

 




Michelle Perrot est historienne et elle est aussi féministe, dans ce texte écrit avec un ancien étudiant, elle revient sur l’histoire du féminisme.

Différentes thématiques sont abordées et son point de vue est intéressant car elle a su prendre du recul et nous expliquer de manière très claire et succincte l’Histoire du féminisme. De la révolte de subsistance à la libération des femmes, en passant par les violences, discriminations et autres injustices.


J’ai particulièrement aimé que son propos soit modéré, clair, accessible à tous et d’une évidence nette.

Je revendique le féminisme comme mouvement historique et mouvement de pensée toujours actuel, qui conteste la domination masculine, cherche à établir l’égalité des sexes et la liberté des femmes…”

Il est question aussi de la responsabilité des femmes de part la transmission qu’elles font des manières d’être, des pratiques et des valeurs. Elle nous parle d’une conscience féministe qui passe par des ruptures d’évidence, d’un accès essentiel à l’autonomie financière.
Elle nous dit aussi l’importance des mots, du vocabulaire sur l’évolution des mentalités en citant Gisèle Halimi 
...les mots traduisent toujours une idéologie. Laisser passer un mot, c’est le tolérer. Le langage nous piège sans que nous nous en rendions compte. Nommer, c’est faire et faire exister.”

Un texte court, facile à lire et tout à fait passionnant, que je recommande à toutes et tous pour mieux appréhender le sujet, les différentes thématiques que cela touche et se sensibiliser à un problème encore trop présent.

Le féminisme est un éveil des femmes à leur situation, à leur conscience d’individus, un éveil personnel et collectif [...] Etre féministe signifie lutter contre l’ombre, l’ombre dans laquelle les femmes dans l’histoire étaient ensevelies et l’ombre sur les problèmes que posent les rapports entre les hommes et les femmes, y compris la sexuatité. Je vois le féminisme comme une ouverture, comme la dissipation d’un brouillard”.
Grasset, janvier 2023