lundi 24 avril 2017

"Maison de rêve" de Craig Higginson



Une ferme en Afrique du Sud, dans le Natal, pas loin du Drakensberg cette magnifique chaîne montagneuse.
Patricia et Richard sont agés, ils ont vendu cette ferme pour partir vivre à Durban dans la maison d'enfance de Patricia, c'est la dernière journée.

Il y a Beauty et Bheki qui travaillent toujours pour eux ; il y a John Ford l'amant. Et Looksmart qui revient après de nombreuses années d'absence.
Et puis aussi deux fantômes, Rachel et Grace.

Patricia souffre dans son corps, elle se déplace avec son déambulateur ou son fauteuil roulant. Les cartons sont faits et traînent partout dans la maison.
Richard aussi souffre, mais dans son esprit, dans son âme (?), il perd la tête, et se perd dans son domaine... Mais qu'a-t-il fait ? Quels démons le poursuivent ?

Looksmart, ce jeune homme qui revient rempli de haine, il veut la vérité, mais quel vérité ? Où se trouve la vérité vraie ?! 

Un peu comme un thriller psychologique à huis clos on suit l'évolution des personnages dans la découverte de secrets, de non-dits...
Chaque chapitre correspond à un personnage ce qui donne un bon rythme, on a envie d'avancer jusqu'à connaître le fin mot de l'histoire.

Entre les lignes on perçoit toute la haine, la rancoeur qui reste malgré la fin de l'apartheid, le monde d'incompréhension qui existe entre les noirs et les blancs.
"Il ne répond rien, mais il s'aperçoit que c'est effectivement ce qu'il recherche ou au moins une partie de lui-même. Il est venu pour assister à la résurgence de sa haine à lui et de sa peur à elle, et il est prêt à attendre toute la nuit s'il le faut."

Lu via la "bibliothèque orange".

dimanche 23 avril 2017

"Ritzy" de Pauline-Gaïa Laburte





Ritzy c'est la biographie de César Ritz, des hôtels bien connus du même nom !
Une histoire, une ascension incroyable, un bourreau de travail.
Je n'ai pas "choisi" de lire ce livre pour lequel je n'ai que très peu d'intérêt, mais l'auteur a su m'intéresser sans m'ennuyer.
Le rythme est assez rapide ce qui donne une lecture facile, entrainante, avec des chapitres courts.

On en sait un peu plus sur la vie de ce personnage, sur la vie dans les hôtels de luxe, l'hôtellerie de manière générale.
Ce n'est pas non plus une lecture indispensable...

Lu via la "bibliothèque orange".

mercredi 19 avril 2017

❤️❤️❤️ "La chambre des officiers" de Marc Dugain



Premier roman de Marc Dugain dont un magnifique film a été tiré.

C'est le tout début de la Première Guerre, Adrien, jeune ingénieur, part en mission de reconnaissance ; il n'aura pas le temps d'apercevoir un casque allemand qu'un obus aura raison de son visage et de cette guerre des tranchées qu'il ne connaitra pas.

Renvoyé en arrière il sera le premier patient de la "chambre des officiers" des gueules cassées, c'est à dire ceux touchés au visage, que l'on installe tout en haut, dans une chambre sans miroir et où l'on envoie les plus jeunes et jolies infirmières.

Adrien passera ainsi 5 ans au Val de Grâce à subir opération sur opération, à se reconstruire, mais aussi à aider les autres. Un petit groupe d'amis se forme, ils se soutiendront jusqu'au bout et même après, lorsque tout sera fini.

Très beau roman, touchant. Il y a de l'amour et surtout de l'amitié, de la tolérance, de la reconnaissance.
Un texte qui fait du bien.

"S'il n'y avait pas cette foutue croyance dans la vie éternelle, disait-elle, les hommes n'iraient pas à la boucherie avec une telle conviction."
"En ces premiers jours de septembre, mes blessures du visage me causent moins de souffrance que cette défaite sans combat, que l'absurdité de mon sort que je n'ai ni construit, ni défendu."

lundi 17 avril 2017

"Nora Webster" de Colm Toibin



Irlande, fin des années 1960.
Nora est mère de quatre enfants, deux filles ainés qui ont déjà quitté la maison et étudient, et deux jeunes garçons.
Nora est aussi veuve depuis peu, après une longue maladie de Maurice, son merveilleux époux.
Elle doit réapprendre à vivre, à faire tourner sa maison, à gérer ses enfants, à travailler.

Je me suis malheureusement arrêtée avant d'arriver à la partie où Nora revient à la vie et s'autorise des choses surprenantes dans une Irlande coincée dans un catholicisme peu ouvert et tolérant.
C'est long, beaucoup trop long, et je suis pourtant aller à plus de la moitié du livre.
Pas pu accrocher, je n'ai pas été touchée, j'ai trouvé les personnages vides, de sens, d'émotions.

Dommage....

Lu via la "bibliothèque orange".

"Le dimanche des mères" de Graham Swift



Nous sommes en 1924, en Angleterre et c'est "le dimanche des mères", cette journée donnée aux domestiques un dimanche par an pour aller visiter leur mère.

Mais Jane est orpheline, elle a donc plusieurs possibilités pour passer cette journée comme elle le souhaite.... une journée qui changera le cours de sa vie, une belle journée de printemps pleine d'imprévus...

Un roman court mais sensuel, lent, beau.
Une aristocratie anglaise déclinante, les traces d'une première guerre meurtrière, la campagne anglaise, c'est une journée douce de printemps, on se laisse bercer par les rayons de soleil, la douce brise, ce petit air de renouveau qui fait du bien.

Un très agréable moment de lecture !

lundi 3 avril 2017

"Les serviteurs inutiles" de Bernard Bonnelle



Ce roman "historique" se déroule entre 1561 et la fin du siècle, c'est à dire juste avant le sacre de Henri IV.
Nous sommes au milieu des guerres de religion entre protestants et catholiques.

Le livre est coupé en 2 parties ; la première où nous retrouvons Gabriel qui tient un journal sur de nombreuses années, puis en deuxième partie c'est son fils Ulysse qui s'adresse à lui comme dans une longue lettre.

Gabriel après avoir combattu dans les guerres d'Italie revient dans son pays, près de Bergerac, où il est marié à Louise une bonne catholique ; avec elle il aura deux enfants, Ulysse et Phoebe. Il aime sa femme mais apprécie aussi sa servante Marion. Il aspire à une vie calme dans son domaine, entouré de sa famille, à se promener, chasser et remplir ses herbiers. Lorsque les conflits entre protestants et catholiques éclatent il observe cela d'abord de loin, il ne veut plus "faire la guerre", et n'étant pas croyant tout cela le fait rigoler....au début...car malheureusement il ne pourra pas échapper à un engagement. En même temps son fils grandit et observe ce père qu'il trouve peu courageux, pataud, infidèle... Le classique désaccord entre le père et le fils à l'adolescence, mais vu au XVIème siècle.
Ulysse finira par partir pour chercher sa voie, se chercher, se retrouver....

J'ai plutôt bien aimé ce roman, un peu d'Histoire ça ne fait pas de mal ! Même si parfois j'ai trouvé que  l'on passait un peu vite sur certains épisodes de l'Histoire, les personnages étaient plutôt attachants et intéressants. Et puis ça change de tout ce qu'on a l'habitude de lire, enfin en ce qui me concerne bien évidemment.
"Catholicisme et protestantisme sont les deux visages du même mensonge - de la même hérésie, pour employer leur langage. Les uns et les autres me font l'effet de fous qui, ne voyant qu'une face de la médaille posée sur la table, seraient convaincus que l'autre côté n'existe pas. La prétention à détenir la vérité est pour moi la pierre de touche de l'erreur. Je rêve d'une autre religion, toute nouvelle ou très ancienne, sans dogme ni culte, sans prêtres ni guerres, dont le seul exercice de piété serait la joie d'être au monde."
"En revanche, je ne le suivrais pas dans ces guerres civiles que l'on veut allumer dans notre pays. Quelque chose en moi s'y refuse obstinément. Je répugne à plonger les mains dans ce bourbier de haines domestiques et de vengeances de voisinage dans lequel s'enfonce la France divisée contre elle-même."
"Temps doux aux approches des ides de février, paix boiteuse et mal assise, mon âme est incertaine. Lorsque les dieux étaient nombreux à se côtoyer sur l'Olympe, les hommes se faisaient la guerre par jeu, pour plaire aux femmes ou pour substituer en haut d'une tour un chiffon vert à un chiffon rouge. Il a fallu l'avènement du Dieu jaloux, qui exige toute la place dans le coeur de ses fidèles, pour voir nos affrontements prendre ce tour haineux et moralisateur qui me déplaît beaucoup plus que la brutalité des combats."
" Mon fils a écouté ma diatribe sans sourciller. Il est déjà cadenassé dans sa prison intérieure, gangrené de ce fanatisme qui interdit tout dialogue avec qui ne partage pas son avis. Est-ce pour cela qu'il refuse de me parler ? Il croit défendre le bon ordre de notre royaume, l'antique dépôt de notre foi, les traditions de l'Église romaine. Pourtant, il reste un grand nigaud, qui rougit puis se met en boule tel un hérisson lorsque j'évoque son retour avec Flore. Je voudrais le serrer dans mes bras, comme lorsqu'il était un petit enfant en lisières. Relevant les yeux, il me demande avec une insolence froide si j'en ai fini et s'il peut disposer."
Lu via la "bibliothèque orange".