mercredi 6 décembre 2017

"Ils vont tuer Robert Kennedy" de Marc Dugain


Mark O'Dugain est professeur d'histoire à l'université de Vancouver, spécialiste des frères Kennedy et notamment de toutes les conspirations qui tournent autour de leurs assassinats.
Ce thème est devenu une véritable obsession pour lui, et après en avoir fait sa thèse, il a décidé de mener une enquête sur la mort de chacun de ses parents décédés de manière violente et brutale à une année d'intervalle lorsqu'il était adolescent. Décès qu'il pense être liés au meurtre de Robert Kennedy.

Beaucoup de théorie complotiste, de mégalomanie derrière ce professeur en recherche permanente de ses origines, de l'amour de ses parents et dans la peur et la fuite de l'abandon.

L'histoire débute avec l'assassinat de "Jack", et à partir de là on déroule le fil qui amènera son petit frère Bobby à se présenter au poste suprême en 1968, tout ceci entrelacé avec la recherche du professeur sur le passé de ses parents et notamment de son père ancien résistant français, thérapeute hypnotiseur et très vraisemblablement lié à des services secrets...

On y retrouve mêlés le FBI, la CIA - avec le professeur Godlove et son travail sur la manipulation psychologique - Hoover, Bush père, la mafia, les syndicats, etc.

Au départ j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire, à y "croire", puis, finalement, à la moitié du bouquin j'ai été embarquée, happée et me suis laissée prendre au piège du complot et de la manipulation.

Toutes ces théories sont glaçantes et pourtant probablement avérées pour la plupart d'entre elles,  l'image des chefs d'État américain n'en ressort pas tellement glorifiée même si nous n'avions pas vraiment besoin de ce livre pour nous en apercevoir...

Lecture très intéressante d'un point de vue historique, petit rafraîchissement sur la guerre froide et toute cette période post seconde guerre mondiale un peu trouble.

Marc Dugain ne mâche pas ses mots et ses idées, n'a-t-il pas peur de finir avec une balle dans la tête ?! 😉
"De longs mois et de nombreux entretiens avec des chercheurs travaillant sur la question m'ont été nécessaires pour comprendre que Timothy Leary était sous la discrète influence de la CIA. Je l'ai dit précédemment, la CIA et Leary travaillaient, chacun de leur côté, sur le même produit, le LSD, avec des objectifs contradictoires, du moins en apparence, Leary voulait libérer l'humanité. La CIA, de sont côté, avait offert une manne considérable à des universitaires et à des chercheurs en psychiatrie pour prendre le contrôle des individus sans violence, sans intervention militaire."
"Cette femme autoritaire avait opéré son propre diagnostic. Pour elle, son fils souffrait probablement d'un déficit hormonal et d'un déséquilibre psychique qu'elle me proposait de soigner moyennant une somme considérable. J'ai refusé en lui expliquant sans prononcer le mot honni que son fils ne souffrait d'aucune névrose mais qu'il appartenait seulement à une communauté d'individus dont l'objet sexuel n'est pas obligatoirement le sexe opposé. Je lui expliquai aussi que les souffrances auxquelles elle se référait ne tenaient pas à son état mais à la perception de celui-ci par la société et à l'image profondément blessante que celle-ci lui renvoyait." 
"Cet ennemi commun doit ensuite permettre de justifier la démence des moyens alloués pour le détruire. Il doit être assez menaçant pour qu'on puisse envisager d'aller jusqu'au coup d'État pour l'anéantir. Je remarque que cet ennemi est toujours défini au regard des risques qu'il fait penser sur la liberté, prétexte, pour lutter contre lui, à anéantir cette liberté."
"[...], l'inoubliable pourfendeur du mal, George W. Bush, le fils prodigue à qui il a manqué certainement un quart d'heure de cuisson à la naissance et dont le seul héritage est le cancer islamiste." 😂😂
Gallimard, 399 pages.

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