GONCOURT DU PREMIER ROMAN 2018
Dans ce roman,
il y a deux voix.
La voix du Grand Frère, la trentaine, qui passe 10 à 12 heures par jour dans son véhicule, il est chauffeur de VTC. Alors tous les matins il enfile son costume sombre et sa chemise blanche et part rouler, rouler, rouler....
La voix du Petit Frère, infirmier, engagé, profondément pour sauver son prochain.
Ces deux frères sont nés d'un père réfugié syrien et d'une mère bretonne.
Ils sont nés en France, pays qu'ils n'ont jamais quitté et malgré leur moitié bretonne ils ont du mal à se dire "français", ils se sentent plus "rebeu" comme les copains de la banlieue.
Leur maman est décédée lorsqu'ils étaient encore adolescents et a laissé un grand vide dans leur vie et probablement dans leur éducation.
La grand-mère syrienne a fini par les rejoindre après le début de la guerre, elle a fait leur éducation religieuse car le père ne se sent pas tellement concerné par le sujet.
Et puis un jour le Petit Frère disparait, il part avec une organisation humanitaire en Syrie, et pendant plus de 3 ans ni le père ni le Grand Frère n'ont de nouvelles.
C'est un premier roman brillamment mené et qui n'a pas volé son prix.
On est plongé dans la vie de banlieue, avec son langage bien à elle, dans le quotidien du chauffeur de VTC, mais on se retrouve aussi confronté aux problèmes d'intégration sociale et de radicalisation, des sujets tout à fait du moment.
L'oeil de Mahir Guven nous offre un point de vue inhabituel, une approche surtout assez originale et différente. Je dois dire que j'ai vraiment beaucoup aimé bien que le sujet, au départ, ne m'attire pas trop.
Bien que l'écriture reflète la langue des "djeuns" de banlieue, elle reste très agréable et finalement pas si compliquée à suivre.
Un grand bravo pour ce livre surprenant et très touchant.
Un auteur à suivre !!!
Philippe Rey, 264 pages.
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