"Car la lecture est un singulier dialogue qui ne rêve que de pluriel, celui du désir incandescent d'échanger, de partager et de confronter ses impressions de lecture, de les dire aux autres et au monde, un désir puissant de faire circuler les oeuvres et de donner aux mots aimés l'écho le plus long et le plus lointain possible" Manuel Hirbec pour "Page"
mardi 22 octobre 2019
"Girl" de Edna O'Brien
Girl c'est cette jeune fille qui nous raconte son histoire.
Sa terrible histoire.
Elle commence par une nuit effroyable, avec l'enlèvement de dizaines de jeunes lycéennes par la secte musulmane Boko Haram.
L'école est mise à sac, les filles, transportées dans des camions, sont séparées en petits groupes. Elles traversent la forêt et rejoignent des campements de djihadistes.
Aucune jeune fille n'est épargnée, elles sont violées, battues, maltraitées. Elles deviennent esclaves, elles se doivent de suivre la doctrine religieuse de leurs assaillants.
Après un temps notre conteuse est mariée à un combattant, rapidement elle a un enfant, une petite fille, Babby.
Lorsqu'enfin elle réussit à se sauver au cours d'une attaque, elle doit se débrouiller pour apprendre à survivre, réapprendre à vivre par elle-même et pour elle-même. Le retour à la réalité tant désiré n'est pas si facile que ça.
Je me suis un peu perdue dans la temporalité de ce texte mais probablement comme ces jeunes filles qui n'avaient plus la notion du temps. Ni celle de la géographie d'ailleurs.
J'ai eu du mal à vraiment m'attacher aux personnages, j'avais l'impression de regarder tout ceci se dérouler de loin.
Cependant j'ai apprécié le traitement fait sur le retour, et sur toute l'ambiguité que cela provoque, la difficulté pour l'entourage mais aussi et surtout pour celle qui revient. Revenir alors que le temps a passé, revenir en étant suspecte, revenir pour voir que tout a changé, revenir sans être plus jamais la même.
Un roman qui reste fort même si j'en suis restée un tout petit peu éloignée.
Sabine Wespieser Éditeur, 250 pages. Septembre 2019
Traduit par Aude de Saint-Loup et Pierre-Emmanuel Dauzat
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