Ah je l’attendais celui-là !!
Je ne pouvais tout simplement pas passer à côté.
Pour moi c’est une réussite absolue ; du grand, du très grand Chalandon !
Il mêle ici l’Histoire à celle de son père, et donc à la sienne, à ses origines.
Tout en étant chroniqueur judiciaire à l’occasion du procès de Klaus Barbie à Lyon en 1987, il fait l’analyse du casier judiciaire de son père ; casier ouvert pendant la seconde guerre mondiale après qu’il eut été accusé de trahison à la patrie.
En effet le père « n’était pas du bon côté » selon les dires du grand-père, il aurait porté l’uniforme allemand, Sorj serait donc « un enfant de salaud ».
Après nous avoir conté la mythomanie de son père dans « Profession du père », Sorj Chalandon tente de débroussailler tout ce que son père a pu dire, raconter, pour tenter d’entrapercevoir un bout de la vérité sur ce qu'il a vraiment été, sur ce qu'il a réellement fait durant cette guerre.
C'est l'occasion d'en apprendre plus sur le procès de Barbie, sur les témoignages, la rafle des enfants d'Izieu. On est plongé dans le côté sombre de Lyon pendant l'occupation.
Sorj Chalandon se dévoile beaucoup en parlant de son père. Père qui était effectivement présent à ce procès, mais il utilise ce roman pour inventer une confrontation avec ce qu'il a été et ce qu'il a fait.
La fin est remarquable et on espère qu'elle aura permis à l'auteur de clore ce chapitre difficile.
Ce roman est touchant, magnifique, d’une très grande sensibilité ; historiquement passionnant, et toujours servi par un style littéraire parfait.
Je suis conquise ! (