mardi 14 mars 2017

"Principe de suspension" de Vanessa Bamberger



Au départ il y a Thomas, père de famille mais surtout chef d'entreprise. Il dirige une usine qui fabrique des parties en plastique pour les inhalateurs, seulement il n'a qu'un seul client... et ce client décide de délocaliser....
Et il y a Olivia son épouse, artiste-peintre non reconnue, qui est mal, dans sa peau, dans sa vie...
Et les employés de l'usine, qui pour certains y travaillent depuis des dizaines d'années...

Mais un jour, c'est un comble, Thomas fait une crise d'asthme qui l'amène jusqu'à une insuffisance respiratoire et au coma.
Et Olivia chaque jour vient le veiller.

Les chapitres se succèdent avec comme titre les mots "principe" et "suspension" déclinés sous toutes leurs définitions possibles ; il y a les chapitres "avant", où l'on découvre ce qu'il s'est passé les quelques jours, les quelques heures avant la grande crise, et il y a les chapitres plus doux, plus calmes dans la grande chambre blanche de l'hôpital avec les bip des machines en fond sonore et Olivia, sa vie, ses questionnements.

Que va-t-il se passer pour cette usine ? Et comment en arrive-t-on là ?
Thomas va-t-il se réveiller ? Et Olivia ?

Premier roman très réussi, qui nous prend et nous emmène dans son tourbillon de la vie ; rien d'extraordinaire, une vie "banale", mais une vie de tout le monde, avec les silences, les non-dits, les peurs, et ce tourbillon de la vie ouvrière, des usines, qui avance et évolue presque sans que l'on ne puisse rien faire même avec un patron qui veut se battre mais qui perd tout. Chacun porte son fardeau, chacun doit vivre avec.

"Le couple est une suspension. Un médicament. Un équilibre hétérogène. La dispersion d'un solide insoluble dans un milieu liquide ou gazeux. Au début, les particules restent en suspension. La stabilité est garantie. Mais avec le temps, il faut agiter le médicament pour le préserver. Sinon les particules précipitent au fond du flacon, et se séparent."

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