mercredi 15 mars 2017

❤️❤️❤️ "Arrête avec tes mensonges" de Philippe Besson



Alors, premier Besson que je lis.
Pourquoi celui-là ? Parce que vu et entendu Philippe Besson à propos de ce roman/récit et que déjà dans ces interviews il m'a touché et ému, il a piqué ma curiosité :
"C'est parce que la fin de l'amour existe dès le départ que l'amour est possible à ce degré là d'incandescence."
En une seule phrase il en dit déjà beaucoup sur le livre.
Il raconte son premier grand amour, il a 17 ans, il s'appelle Thomas....
C'est la campagne, les années 80, l'un est l'intello binoclard et l'autre le ténébreux, mystérieux.
L'un s'assume, l'autre pas... déjà à cet âge une grande maturité, une grande peur.
L'année du bac, la dernière année de lycée.

C'est un livre sur le manque, sur la défection, sur l'amour, les contraintes, la liberté, beaucoup de choses qui font réfléchir, qui touchent, qui émeuvent. Une époque moins tolérante qu'aujourd'hui mais qu'en est-il vraiment ?

C'est beau, c'est fort, on frissonne.

La rencontre amoureuse, la première, est magnifique, elle se terminera sur ses mots "parce que tu partiras et que nous resterons". Une lucidité déjà tellement incroyable chez Thomas, une prémonition (?), mais c'est cette lucidité, cette conscience du temporaire qui permettra cet amour, en tout cas pour Thomas.

Ce premier amour retraversera la vie de Philippe Besson, plus de 20 après, d'une façon incroyable et "merveilleuse". Et peut être triste aussi ; avec un sentiment de si seulement...

Pas de misérabilisme, des mots justes, des phrases courtes, du rythme.

Le talent d'écrivain et de conteur de Philippe Besson n'est plus à défendre mais cela n'empêche pas de redire que ce livre est bien écrit.
"J'ai dix-sept ans. Je ne sais pas que je n'aurai plus jamais dix-sept ans, je ne sais pas que la jeunesse, ça ne dure pas, que ça n'est qu'un instant, que ça disparaît et quand on s'en rend compte il est trop tard, c'est fini, elle s'est volatilisée, on l'a perdue, certains autour de moi le pressentent et le disent pourtant, les adultes le répètent, mais je ne les écoute pas, leurs paroles roulent sur moi, ne s'accrochent pas, de l'eau sur les plumes d'un canard, je suis un idiot, un idiot insouciant."
"Je découvre la morsure de l'attente. Parce qu'il y a ce refus de s'avouer vaincu, de croire que c'est sans lendemain, que ça ne se reproduira pas. Je me persuade qu'il accomplira un geste dans ma direction, que c'est impossible autrement, que la mémoire des corps emmêlés vaincra sa résistance. Je me dis que ce n'était pas seulement une histoire de corps, mais de nécessité. Qu'on ne lutté pas contre la nécessité. Ou, si on lutte, elle finit par avoir raison de nous."
J'ai aimé, j'ai été touchée, bouleversée, "touchée dans les tripes".

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