mercredi 14 juin 2017

"Le manteau de Proust" de Lorenza Foschini



Histoire d'une obsession littéraire
Ceci n'est pas un récit imaginaire. Tout ce que j'ai écrit s'est réellement passé, les personnages de cette histoire ont réellement existé. En la reconstituant, en lisant les documents, en approchant au plus près ceux qui l'ont vécue, j'ai découvert l'importance de l'infime, des objets sans valeur, des meubles d'un goût douteux, et même d'un vieux manteau élimé. Car les choses les plus communes peuvent révéler des scénarios de passion insoupçonnée.

La journaliste italienne interview Piero Tosi qui fut le costumier de Visconti, au cours de cet entretien elle découvre qu'il a fait à Paris des repérages pour une adaptation de la Recherche (qui finalement ne se fera pas) ; ainsi il a dénicher toute une collection "d'objets" et de manuscrits de Proust, dont son fameux manteau qu'il ne quittait pas hiver comme été.

Au début de ce livre-document Lorenza Foschini est au musée Carnavalet où elle peut voir cet illustre manteau, qu'elle ne peut s'empêcher de toucher...

Comment ce manteau est-il arrivé là ? Mais aussi les meubles de la chambre de Proust ?
Lorenza nous emmène sur les traces du grand collectionneur (fétichiste ?) que fut Jacques Guerin, ce célèbre parfumeur, bibliophile.
Son histoire et son "amour" de Proust sont passionnants, et bien que mes connaissances proustiennes soient assez limitées, j'ai été emporté par ce petit livre qui m'a fait voyager dans cet univers littéraire du début du siècle.
On y voit une famille prête à brûler les écrits "sales" d'un des leurs, et un homme fasciné, prêt à tout pour ne pas laisser disparaitre des "objets", des "choses" touchés par le grand écrivain.
Jacques Guérin aura tout fait, tout dépensé pour traquer les écrits, les photos, les objets de Marcel, il aura gardé fiévreusement son trésor jusqu'à finalement tout revendre au Musée Carnavalet.

Amoureux de Proust ou pas, n'ayez pas peur, c'est captivant, et très bien écrit.

"Quand je ferme les yeux et pense à Proust, je le vois enveloppé dans son manteau foncé tel que le décrivent la plupart de ceux qui l'ont connu. De même qu'en lisant la Recherche je ne peux m'empêcher de l'imaginer emmitouflé dans son manteau doublé de loutre."
"Guérin détient enfin cette dernière relique, si emblématique, si souvent décrite dans les mémoires de ceux qui eurent le privilège d'être des amis ou des relations de l'écrivains." 

1 commentaire:

  1. Moi non plus je ne connais pas bien Proust mais tu me donnes envie et de le lire et de lire ce livre !

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