"Car la lecture est un singulier dialogue qui ne rêve que de pluriel, celui du désir incandescent d'échanger, de partager et de confronter ses impressions de lecture, de les dire aux autres et au monde, un désir puissant de faire circuler les oeuvres et de donner aux mots aimés l'écho le plus long et le plus lointain possible" Manuel Hirbec pour "Page"
mercredi 20 septembre 2017
"Article 353 du code pénal" de Tanguy Viel
Martial Kermeur est arrêté par la police après avoir jeté à la mer un promoteur immobilier du nom d'Antoine Lazenec ; il est emmené chez le juge qui lui demande de raconter son histoire.
C'est ainsi que Martial Kermeur nous retrace son histoire qui l'a amené jusqu'à ce moment précis. Son divorce, son licenciement, le projet immobilier de Lazenec, il nous décrit son lent parcours vers ce point de non-retour, on ne sait à quel moment il aurait pu s'arrêter, ce qui aurait pu empêcher tout ça, ou on ne le sait que trop bien.
Le titre du livre est expliqué à la toute dernière page, je ne le dévoilerai donc pas.
Ce livre a eu le Grand Prix RTL Lire, et beaucoup beaucoup de tapage, sans dire que ce livre ne m'a pas plus je ne dirai pas qu'il ai mérité autant de bruit.
J'ai aimé cette lecture, cette histoire qui pourrait finalement nous arriver à tous. Martial Kermeur est calme, tranquille, en racontant son histoire. Il sait qu'il a commis l'irréparable, il ne raconte pas pour se trouver des excuses mais il explique juste comment et pourquoi il en est arrivé là.
Le personnage de Lazenec est très étrange, il arrive avec son super projet, embobine tout le monde, les roule dans la farine mais reste là, continue de se pavaner, comme si rien ne s'était passé, comme si il n'était pas responsable, il a confiance, trop confiance et va trop loin.
La question est de savoir si malgré tout on peut se faire justice soi-même, si ce n'est pas compliqué de juger sans mettre ses propres émotions de côtés.
La fin du livre laisse une porte ouverte que j'avoue j'ai du mal à comprendre, peut être dans d'autres circonstances, ou peut être faut-il vivre ces longues années de destruction à petit feu pour imaginer et comprendre.
Cet article du code pénal est à prendre avec minutie, sérieux et beaucoup beaucoup de réflexion.
Minuit, 176 pages.
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