lundi 25 septembre 2017

❤️ "Sans elle" de Alma Brami



Léa a dix ans lorsque sa jeune soeur Solène décède.

Alors on suit Léa, dans sa tête, dans son esprit. On vit ce qu'elle ressent, ses souvenirs, ses espoirs et désespoirs. On l'accompagne dans le cheminement de son deuil, de l'acceptation, la compréhension, la colère, le rejet de ce qui arrive, mais chez une petite fille de dix ans qui pense déjà parfois comme un adulte avec ses images d'enfant.

Un père qui n'est plus là, une mère "absente", une grand-mère peu engagée, un petit copain Kevin qui voudrait pouvoir l'aider, la vie n'est pas facile pour Léa qui fait de son mieux pour s'en sortir, pour comprendre, pour aider sa maman, pour avancer.

Sans être dans le pathos, une fois encore Alma Brami mène avec brio cette petite étude psychologique du deuil fraternel, de l'enfant. C'est en fait son premier roman, écrit à l'âge de 23 ans...
C'est très beau.
Peut être quelques petites longueurs une fois la première moitié du livre passée, et à l'inverse une fin un peu "rapide".

Sans elle, sans sa soeur qui lui manque tant, avec qui elle riait, jouait, sa soeur qu'elle aimait,
Sans elle, sa mère, qui a perdu pied, se noie dans son chagrin, se perd dans son deuil,
Sans ailes, ses ailes d'ange qui pourrait l'aider à retrouver sa soeur, la ramener, la sauver ?

"Elle m'a souri, et je l'ai aimée d'un coup. Je me suis dit que si elle avait un "L" et moi aussi, à nous deux, on aurait deux splendides ailes pour aller au bout du monde."
"Quand Solène est morte, le plus dur a été de comprendre que je ne prononcerais plus son prénom, qu'il était mort en même temps qu'elle. Je disais Solène pour moi, il ne sonnait plus pareil,..."
"Après je n'ai plus chanté. Tout ce que je faisais, j'avais peur que Maman croie que j'imitais Solène, alors je suis devenue transparente. Maman ne l'a pas remarqué." 
"Depuis quand on ne t'a pas dit de jolies choses, hein ma Léa ? Je t'aime, tu es merveilleuse, je suis fière d'être ta grand-mère." 
"Alors après lui, face à son absence, les mots sont rentrés en moi comme des crustacés dans leur coquille, les mots se sont incrustés en moi, sans plus pouvoir s'échapper, me délivrer. Chaque idée, chaque phrase restait emprisonnée dans ma tête et m'alourdissait. Tout se mettait en travers de mon être, brouillait ma vue. Et je descendais vers Maman, vers Solène, vers Papa, je m'éloignais de moi-même et des vivants." 
Folio, 176 pages.

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