dimanche 22 octobre 2017

"J'aurais dû apporter des fleurs" de Alma Brami



Dans ce roman, Alma Brami choisit de se mettre dans la tête d'un homme, la cinquantaine, célibataire, au chômage.

Et nous sommes avec lui dans son quotidien, ses rencontres, nous savons qu'il est apprécié, que son entourage le trouve plutôt gentil, discret, sympathique ; mais nous, nous savons ce qu'il pense, et ce n'est pas toujours joli, joli.

On sent la colère qui monte, on le sent bouillonner de l'intérieur et pourtant il reste toujours aussi impassible extérieurement. On comprend vite que la relation avec sa propre mère est peut-être à l'origine de son mal-être ; une mère qui fait endosser à son fils toute sa vie ratée... nous savons à quel point cela peut être destructeur.
On l'imagine tout à fait "péter un plomb" et faire beaucoup de mal autour de lui, comme ça, d'un coup et son entourage dirait de lui que c'est tellement inattendu.

Bien sûr ce roman est beaucoup moins puissant que les deux autres déjà lu ("Qui ne dit mot consent", "Sans elle"), cependant on retrouve une vraie force d'analyse psychologique du personnage principal qui est tout à fait intéressante. J'ai ressenti beaucoup moins d'empathie pour ce personnage, parce qu'il est un homme ? parce qu'il n'a aucune pitié ? Difficile à dire. J'étais plus dans l'observation que dans le ressenti.
A découvrir.

"Mon premier compare l'incomparable, mon deuxième inocule la honte et mon troisième réduit son fils au désespoir, mon tout est un fléau. Qui suis-je ?"
"Sa gentillesse est fatigante. J'ai dit non c'est non, Françoise, le mieux est l'ennemi du bien, le plus du trop, le trop du juste ce qu'il faut, bref quelque chose dans ce genre-là. Je porte le jus d'orange faussement frais à mes lèvres, «attends attends ! - Françoise coupe mon élan -, attends on trinque... Tchin-tchin», elle dit. Sa ringardes est un fléau."
Folio, 176 pages.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire