PRIX RENAUDOT 2017
Un roman, mais aussi un récit documenté sur la fuite de Josef Mengele en Amérique du Sud après la fin de la seconde guerre mondiale.
Josef Mengele était "l'Ange de la Mort", le médecin du camp de Auschwitz. Il fit de nombreuses expériences et expérimentations sur les déportés vivants et morts. Il était celui qui décidait à l'arrivée des trains de la mort d'envoyer tel ou tel directement dans les chambres à gaz ou dans son hôpital.
Il était sans pitié, sans émotion et croyait dur comme fer à l'importance de son "travail".
Quelques pages décrivent avec plus ou moins de détails ce qu'il a pu faire ou ordonner, c'est assez difficile à imaginer ; comment un être humain est capable de faire toutes ces choses à un autre être humain.
Josef Mengele serait arrivé en Argentine et y aurait vécu sous un pseudonyme pendant quelques années, il y aurait vécu de belles années avec sa nouvelle femme ; puis toujours traqué il aurait fui au Brésil et aurait eu une vie "de rat" à se terrer, se cacher. On suit sa fuite, ses peurs, ses angoisses mais aucune pitié pour un tel homme qui a tout de même réussir à vivre 30 ans après la fin de la guerre sans jamais être jugé pour ses actes.
Alors certes cette vie décrite par Olivier Guez ne fait pas envie, et visiblement il aurait "souffert" mais il a malgré tout "vécu", il a eu cette chance, sans être jamais rattrapé. Protégé par toute une intelligentsia nazi présente en Amérique du Sud et aussi et surtout grâce à sa famille très riche, qui a toujours tout fait pour le protéger et le cacher. Seul son fils, qui ne l'a que très peu connu, semble être révolté parce que son père a fait, il tentera une ultime visite pour essayer d'obtenir les regrets de son père qui jamais ne doutera du bien fondé du nazisme, de l'eugénisme et de l'expérimentation humaine.
Le roman est vraiment très bien mené, à priori très bien documenté. Certains nazis ont été très bien protégés, y compris par certains gouvernements sud américain et parfois ont eu beaucoup de "chance"... Probablement que si le Mossad n'avait pas été obligé d'interrompre ses recherches ils auraient fini par retrouver le médecin de la mort et lui faire payer, à leur façon, ses crimes.
Pas de pitié pour le sujet, juste une description froide de ce que fut sa vie.
J'ai aimé ce livre bien que le sujet soit difficile, je l'ai lu presque plus comme un document/essai, capital pour le souvenir. Nous ne pouvons pas oublier, à quel point l'homme, et en particulier "en groupe", peut être déviant, à quel point on peut être incapable de se remettre en question.
Grasset, 240 pages.
Bonjour Emilie,
RépondreSupprimerJe suis surpris de ne pas retrouver d'écrivain sud-américain et je te proposerai bien la lecture de Francisco Coloane (Chilien) "Tierra del Fuego" , "Cap Horn", "Le dernier mousse",...et de son élève Luis Sepulveda
je serai intéressé de tes appréciations...
Didier
Merci Didier !
SupprimerJe n'ai pas encore eu le temps de découvrir les écrivains sud-américain en effet, juste Hector Abad avec "L'oubli que nous serons" que j'avais beaucoup aimé. Mais il y a tant de livres à lire !!!