mercredi 7 février 2018

"Les loyautés" de Delphine de Vigan



Il y a Hélène, enseignante de SVT au collège, une femme fragilisée par son enfance, sa maltraitance, mais aussi une femme forte qui sait "voir" et reconnaître la souffrance, même lorsqu'elle n'est pas visible, une femme qui écoute ses propres convictions et son ressenti.
C'est elle qui va repérer Théo et se battre pour lui.

Il y a Théo, un ado de 12 ans et demi, qui vit une semaine chez sa mère, une semaine chez son père. Il fait ses bagages tous les vendredis pour changer de maison, de parent, d'environnement. Sa mère ne veut même plus prononcer le nom de son père, elle fait un rejet total, elle ne sait pas regarder son fils correctement car elle est trop centrée sur elle-même.
Le père, lui ne gère plus rien, comme si il n'était même plus dans ce monde.
Et Théo boit, il boit pour oublier, pour se donner du courage.

Il y a Mathis, le copain, l'ami fidèle de Théo, celui qui est toujours là, qui accompagne, qui aide, soutien, partage. Une belle amitié d'adolescent, une loyauté sans limite, mais jusqu'où ?

Il y a Cécile, la mère de Mathis, une femme au foyer un peu perdue, mélancolique. On ne sait pas trop ce qui la tourmente, elle non plus d'ailleurs, jusqu'à ce qu'elle découvre un terrible secret, un secret qui concerne son mari. Doit-elle rester loyale envers celui qu'elle a épousé, doit-elle lui parler, le confronter ?

Oui il est beaucoup question de loyauté, celle d'une épouse, celle d'une mère, d'un père, d'un ami, d'une enseignante. Jusqu'où doit-on/peut-on être loyal ? Sans trahir, sans mettre en danger ....
La loyauté envers le(s) parent(s), la protection de celui que l'on aime malgré tout.

J'ai beaucoup aimé ce livre qui est assez sombre, rude, mais qui soulève beaucoup de questions.
Delphine de Vigan sait mettre le doigt là où ça fait mal, elle sait enfoncer les clous et nous réveiller.
Oui nous avons le jugement un peu facile dans notre société, oui nous ne savons plus nous regarder et nous écouter.
Et si nous étions plus attentifs, plus proches, moins centrés sur nous-même. Et si avant de porter un jugement, nous étions plus ouverts aux attitudes et comportements en laissant une porte ouverte, une chance à l'autre avant de le mettre dans sa petite case et de décider qui il est.

Les thèmes sont forts, les personnages sont justes, elle m'a touchée, elle a éveillé en moi beaucoup de choses, confirmer aussi des idées.

J'ai le sentiment qu'il est de bon ton de critiquer de manière négative les romans de Delphine de Vigan, en tout cas c'est ce que je lis beaucoup dans la presse, ce que j'entends beaucoup à la radio, et à cause de cela j'ai failli ne pas lire ce livre.
Je suis bien contente d'être passée outre (merci Valérie H.) et je trouve les critiques assez injustes et pas toujours très objectives, in my opinion !

JC Lattès, 206 pages.

2 commentaires:

  1. Tu arrives presque à me convaincre ... J'avoue faire partie des réticents mais que je ne l'ai pas encore fait basculer dans le même camp qu'Amélie Nothomb que je me refuse à acheter ...

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    1. Je sais que les avis sont très partagés.
      Tout dépend ce qu’on cherche et ce à quoi on s’attend...

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