mercredi 2 mai 2018

"Dans les pas d'Alexandra David-Néel, Du Tibet au Yunnan" de Éric Faye et Christian Garcin



Éric Faye et Christian Garcin sont écrivains mais aussi de grands explorateurs et ensemble ils ont décidé de faire ce voyage dans les pas de cette très grande aventurière que fut Alexandra David-Néel presque un siècle après elle.
Ils sont partis de Pékin pour aller en train jusqu'à Lhassa puis de là ont voyagé à rebours du périple d'Alexandra qui en son temps mis près de 4 mois pour parcourir à pieds plus de 1800km à travers plaines, cols et montagnes enneigées.

Tout en retrouvant les traces d'Alexandra, Éric Faye et Christian Garcin découvrent aussi et surtout un nouveau Tibet, une nouvelle Chine. Quelques similitudes restent avec 1924 mais "malheureusement" la modernisation est arrivée jusque dans les montagnes himalayennes, jusqu'au temple du bouddhisme.
La question qu'ils se posent est de savoir si la culture tibétaine reste intacte, si les traditions perdureront, est-ce que la civilisation moderne n'est pas en train de détruire tout ça.

Mais ce qui m'a frappé aussi c'est que tout en voyageant au fin fond de la Chine et du Tibet les deux auteurs constatent partout cette frénésie de construction, partout où ils vont leurs yeux se posent sur des chantiers, des buildings, des ponts, des routes se construisent, la nature est défigurée, la pollution est partout avec des déchets qui envahissent tout.
Ce constat fait peur, ce constat fait mal.
Reste-t-il un endroit vierge d'humanité et de ce qui l'accompagne ?

Déjà, "Alexandra David-Néel, en 1919, avait conscience qu'elle explorait la Chine à temps : « Vraiment, il est bon d'être né maintenant, plutôt que cent, ou même seulement cinquante ans plus tard, la Terre devient bien laide sous la main des "civilisés".»"

Quelle vision au début du siècle dernier...! si elle pouvait voir ce que devient le monde, elle regretterait probablement d'avoir vu si juste.

Et comme un des auteurs le dit si bien, nous aimerions bien pouvoir "aller voir" comment c'était, ce que cela faisait :
"Parfois, pourtant, j'échangerais volontiers un peu de ma vie contre un moment à l'autre bout du temps, ne serait-ce que pour apercevoir Alexandra cheminant, la mine sévère, suivie du fidèle Aphur, de leur coolies et de leurs bêtes de bât, crottés, trempés, éreintés. Oui, j'échangerais sans barguigner un morceau de cette vie pour m'enchinoiser dans le Qinghai de 1921 et me laisser réveiller sur le coup de 5 heures, dans le froid de gueux du petit matin, par le mugissement des conques."
 Oui, ils nous donnent envie de voyager, même encore aujourd'hui, malgré les "civilisés" qui envahissent tout, ils nous donnent envie parce qu'ils nous montrent le beau qui reste à voir, aussi parce qu'ils nous donnent l'envie d'être plus attentif à ce qui nous entoure, à notre planète.

Je me suis plongée avec un plaisir immense dans ce témoignage, ce récit de voyage ; le plaisir de repartir sur les routes de Chine et du Tibet mais aussi sur les pas d'Alexandra.
Si ce n'est déjà fait je vous recommande vivement la lecture du livre qu'elle a écrit après cette incroyable aventure, "Voyage d'une parisienne à Lhassa".

Stock, 308 pages.

#DansLesPasD'alexandraDavidNéel #NetGalleyFrance

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