"La littérature peu permettre de toucher en profondeur les êtres car elle laisse la pensée suivre son cours et l'invite à prendre son temps." Philippe Claude, Page nº189
Il y a cette île, la seule habitée sur l'Archipel du chien, située en Méditerranée.
Sur cette île vivent des pêcheurs, ils vivent une vie tranquille, au soleil, certains habitants fabriquent un bon vin, les enfants vont à l'école, il n'y a pas beaucoup de touristes et justement le Maire a un projet, il veut construire des thermes !
Mais voilà, un jour la Vieille - l'ancienne institutrice - en promenant son chien sur la plage, trouve trois cadavres de jeunes hommes noirs. Bientôt 7 personnes seront au courant et décideront (ou pas) de la marche à suivre.
Il y a, en plus de la Vieille, le Maire, le Docteur, Amérique (fabricant de vin), Spadon (un pêcheur), l'Instituteur et le Curé.
C'est un vrai combat de fourbes où chacun cherche et voit son intérêt, entre les pro-actifs que rien n'arrête, ceux qui ne disent rien mais finalement consentent (de bons hypocrites), il n'y en a finalement qu'un seul qui va s'indigner (après coup) et tenter de trouver une réponse altruiste. Il en paiera le prix fort.
Philippe Claudel nous montre à quel point "le pouvoir politique s'oppose au souci humanitaire" notamment au travers du Maire et de l'Instituteur.
Il y a les faits, il y a ce que l'on accepte de voir ou de croire...
On assiste petit à petit à la destruction de l'humanité par manque d'humanité !
Un petit conte qui laisse à penser, à réfléchir, sur ce que nous faisons chacun en tant qu'homme mais aussi sur notre société, ses fonctionnements, nos acceptations.
On retrouve tous les défauts de l'être humain en passant de la vénalité, à la corruption, à l'aveuglement, l'intolérance, le mensonge, la trahison, la culpabilité ...
J'aime beaucoup Philippe Claudel qui nous pousse toujours à la réflexion sans forcément nous donner son idée ou une solution. Son texte est toujours très agréable à lire, cependant ce livre est très noir et je n'ai pas tellement vu de petite lumière d'espérance.
Ça fait mal et ça fait peur.
"[...] Je vais disparaître. Je vous avais promis de n'être que la voix. Rien d'autre. Tout le reste est humain et vous concerne. Ce n'est pas mon affaire. Le temps a passé sur l'île mais n'a rien arrangé. Ce n'est pas son rôle. Ovide a écrit que le temps détruit les choses, mais il s'est trompé. Seuls les hommes détruisent les choses, et détruisent les hommes, et détruisent le monde des hommes. Le temps les regarde faire et défaire. [...] "Stock, 280 pages.
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