"Car la lecture est un singulier dialogue qui ne rêve que de pluriel, celui du désir incandescent d'échanger, de partager et de confronter ses impressions de lecture, de les dire aux autres et au monde, un désir puissant de faire circuler les oeuvres et de donner aux mots aimés l'écho le plus long et le plus lointain possible" Manuel Hirbec pour "Page"
jeudi 24 mai 2018
"Le Bureau des Jardins et des Étangs" de Didier Decoin
Katsuro, l'époux de la jeune Miyuki, excellent pêcheur de carpes, est le fournisseur [officiel] des étangs sacrés de la cité impériale ; mais il vient de se noyer dans la rivière Kusagawa et voilà que des émissaires viennent informer son épouse que le Bureau des Jardins et des Étangs souhaitent une nouvelle livraison.
Afin d'honorer la mémoire de son époux, et de vivre encore un peu près de lui, Miyuki décide de faire ce long voyage jusqu'à la cité de Heiankyō et de livrer les dernières carpes pêchées par son mari.
Elle part donc seule, à pied, la palanche sur les épaules, avec seulement les huit plus belles dernières carpes. Elle va traverser les montagnes et les forêts, croiser des brigands, des mères maquerelles, des moines, des monstres aquatiques.... Un long périple pour arriver jusqu'à la ville sacrée et remettre ses poissons.
À l'arrivée elle aura affaire à Nagusa Watanabe le vieux directeur du Bureau des Jardins et des Étangs qui lui demandera un service un peu particulier.
Puis ce sera le long chemin du retour jusqu'à Shimae son village d'origine.
L'histoire est au départ plutôt attrayante, un thème assez typique du Japon et de cette culture asiatique, l'ensemble est intéressant et bien écrit évidemment [nous avons tout de même affaire à un sacré écrivain], mais il y a une lourdeur tout au long du roman qui se fait ressentir et qui nuit à la lecture et au plaisir.
L'auteur a travaillé, beaucoup travaillé son sujet [12 ans d'écriture] et en fait cela se ressent beaucoup trop. C'est comme si il avait voulu mettre tout ce qu'il sait, tout ce qu'il a appris sur le Japon, sur cette époque en particulier, et ça rend un texte étouffant, parfois indigeste.
Lorsque je lis j'aime apprendre et découvrir des choses, mais là j'avais l'impression de lire une thèse sur le Japon et d'être le professeur qui doit noter.
C'est bien dommage parce que l'idée originale est plutôt chouette et certains passages sont vraiment très bien. Et puis je n'ai pas du tout aimé la fin...
Il n'aurait finalement peut-être pas fallu prendre autant de temps pour écrire ce livre, et le décharger un peu.
Stock, 385 pages.
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