"À la maison, il y avait quatre chambres. La mienne, celle de mon petit frère Gilles, celle de mes parents et celle des cadavres."
La première phrase dit tout de ce roman !
C'est une jeune fille qui nous raconte.
On ne connait pas son prénom, ni celui de ses parents.
Le père est un homme violent, en colère, qui aime - dans cet ordre - la chasse, la télé et son whisky.
La mère est une amibe, une femme "retournée" sur elle-même, tellement violentée que son cerveau en parait déconnecté.
Gilles c'est le petit frère aimé, chéri, avec qui elle joue, rit et passe les bons moments de sa vie.
Mais voilà qu'un évènement tragique va tout bouleverser, et Gilles va perdre son sourire.
Dès lors notre héroïne n'aura de cesse de vouloir devenir la nouvelle Marie Curie afin d'inventer la machine à remonter le temps et redonner le sourire à son frère.
Véritable roman d'apprentissage de la vie, de la solitude, de la violence avec comme seul dessein jamais perdu de vue pour cette jeune fille, l'AMOUR.
D'abord celui de son frère, mais aussi celui d'un homme pour la femme en devenir qu'elle est, et puis celui de ses parents qu'elle cherchera toujours...
Un roman dur, violent, mais des mots doux et tendres.
Un récit original, drôle.
On ouvre ce livre et on ne peut pas le poser avant de l'avoir fini.
Un premier roman totalement réussi, une surprise littéraire, une surprise narrative.
J'ai été emporté dans cette folie douce, cette douce folie qu'est ce livre.
A lire absolument !
"La principale fonction de ma mère était de préparer les repas, ce qu'elle faisait comme une amibe, sans créativité, sans goût, avec beaucoup de mayonnaise."
"Elle nous a dit comme ça, avec sa voix de vieux klaxon et son parfum de plage : «Les têtards, vous savez, il y a des gens qu'il ne faut pas approcher. Vous apprendrez ça. Il y a des gens qui vont vous assombrir le ciel, qui vont vous voler la joie, qui vont s'asseoir sur vos épaules pour vous empêcher de voler. Ceux-là, vous les laissez loin de vous.»"
"Chez nous, les repas familiaux ressemblaient à une punition, un grand verre de pisse qu'on devait boire quotidiennement."
"Je n'ai jamais ressenti grand-chose pour ma mère, si ce n'est une profonde compassion. À la seconde où mes yeux ont déchiffré ces cinq lettres, cette compassion s'est instantanément dissoute dans une flaque de mépris noir et puant."
"Je me suis rappelée que j'étais sur la branche ratée de ma vie. Un jour, je reviendrais dans le temps. Je pouvais tout essayer, je ne risquais rien. Je reviendrais à ce soir d'été des mes dix ans et rien de tout ça n'aurait jamais existé."L'Iconoclaste, 266 pages.
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