"Car la lecture est un singulier dialogue qui ne rêve que de pluriel, celui du désir incandescent d'échanger, de partager et de confronter ses impressions de lecture, de les dire aux autres et au monde, un désir puissant de faire circuler les oeuvres et de donner aux mots aimés l'écho le plus long et le plus lointain possible" Manuel Hirbec pour "Page"
mardi 4 juin 2019
"La libraire" de Penelope Fitzgerald
Nous sommes en 1959 dans un petit village du Suffolk, Florence Green, veuve d'une quarantaine d'années a pour ambition de racheter, The Old House, une maison à l'abandon depuis plusieurs années.
Son idée est de créer une librairie dans ce petit village de Hardborough bien que les commerces aient la vie dure et qu'elle ne soit pas sûre que les gens aient envie d'acheter des livres.
Bien entendu tout ne se passera pas comme elle l'espérait et devenir libraire dans ce village n'est pas si simple, car cela signifie devenir "quelqu'un" ce qui n'est pas au goût de tout le monde.
Comment ce village qui est organisée selon un certain respect des strates de la société peut-il laisser une simple veuve devenir un personnage important?
La bourgeoisie locale, en la personne de Violet Gamart, va s'opposer farouchement à son installation en inventant tout un tas de contraintes.
Dans la liste des personnages on retrouve le banquier, le vétérinaire, les notaires, le plombier, la couturière, le poissonnier, la famille nombreuse, la petite fille, la célébrité locale, le général (un peu benêt), et bien sur l'homme riche que tout le monde écoute et respecte, une nouvelle satire sociale un peu comme une pièce de théâtre (un film a d'ailleurs été tiré de ce roman).
Certains personnages, donc, ont une très forte influence sur la vie quotidienne de cette petite communauté et on voit les évènements s'enchainer sans que rien n'y personne ne puisse faire quoi que ce soit pour stopper l'inéluctable.
Les "petites gens" suivent, ne font pas de vague, ne sortent surtout pas de la ligne tracée par les petits bourgeois un peu tyranniques.
C'est un roman assez court où finalement il ne se passe pas grand chose, mais au fil des pages on se laisse prendre dans ce tourbillon de la vie qui avance doucement mais sans faire de pause.
On retrouve le côté très anglais et très caricatural de la société des années 1970, un peu comme dans "La vie rêvée de Virginia Fly", ce qui m'a permis de mieux comprendre encore ce dernier roman en retrouvant beaucoup de similitude.
Une découverte interessante d'un livre écrit il y a bien longtemps, j'aime de temps en temps me plonger dans ces mondes si différents mais finalement pas si lointain.
Petit Quai Voltaire, 170 pages.
Traduit de l'anglais par Michèle Lévy-Bram
J'ai personnellement lu des livres ici https://ebookgratuit.cc/ J'ai vraiment aimé, alors je vous conseille de regarder de plus près à coup sûr
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