lundi 1 juillet 2019

"Oyana" de Éric Plamondon

Oyana est née au pays basque français, peu concernée par les "histoires" d'indépendance elle ne s'intéresse pas trop à ce sujet, ses préoccupations sont loin de celles de l'ETA.
Cependant vers 20 ans un évènement particulier et la révélation d'un secret vont changer sa vie alors qu'elle se rêvait déjà photographe de cachalot sur le Saint-Laurent.
Elle va tout quitter pour le Mexique où elle rencontrera son futur mari qui la ramènera dans son pays, à Montréal.

23 ans plus tard une nouvelle importante lue dans le journal va à nouveau bouleverser sa vie ; elle décide alors d'écrire une lettre à son mari où elle lui raconte tout, sa vérité, sa vie, sa culpabilité.

Comme dans le premier roman que j'ai découvert de cet auteur - Taqawan - les chapitres sont courts, et se succèdent avec rythme. Il y a la lettre de Oyana à son mari, au milieu de laquelle s'intercalent de courts textes sur le pays basque, l'ETA, tout le côté historique, et quelques chapitres où l'histoire d'Oyana nous est contée à la troisième personne, un narrateur s'invite.

J'ai beaucoup beaucoup aimé ce roman. Encore une fois ce style très particulier de narration marche avec moi, il m'attrape et m'emporte, ces petites insertions comme des petits articles de journaux apportent un souffle original et unique.
En peu de mots on découvre et on apprend beaucoup sur le pays basque, depuis le Moyen-Âge jusqu'à aujourd'hui.
J'ai été touché par l'histoire et la vie de cette femme et au-delà de ça par le message sur l'homme, ses convictions, le terrorisme. Un retour en arrière compliqué et déroutant pour cette femme qui pensait avoir tourné une page de sa vie.
"Minée par deux siècles de rationalisme matérialiste, l'Europe du XXè siècle s'est auto-détruite dans une série de folies meurtrières, toutes puisant leur origine dans une tentative de créer par la Raison un être nouveau. Le nationalisme raciste et belliciste, le fascisme, le communisme, le scientisme, se sont succédés comme « croyances modernes » : de Verdun à Auschwitz, des goulags à Tchernobyl, l'homme européen s'est éloigné de ce qui auparavant avait constitué son humanité, et toujours au nom d'une pensée se voulant rationnelle."
Quidam éditeur, 147 pages.

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