jeudi 16 janvier 2020

"Le huitième soir" de Arnaud de la Grange



C'est totalement involontaire mais me voilà de retour avec un nouveau livre sur Diên Biên Phù.
Sauf que cette fois on y est vraiment, dans le feu de l'action.
Le narrateur est un jeune homme, lieutenant de l'armée, qui prêt à quitter Hanoï pour retourner chez lui, se porte volontaire au dernier moment pour être parachuté dans le creuset de Diên Bien Phù et tenter de sauver les dernières positions. Il sait pourtant vers quoi il va.

Il y a huit journées, et huit soirs et les Viets attaquent surtout la nuit, et chaque jour le jeune homme raconte cette guerre tout en revenant sur sa propre histoire.
Et chaque jour on vit avec lui dans les tranchées, dans cette forêt moite, épaisse, lourde, chaude, dans la boue, le bruit, l'odeur.

C'est un texte court mais qui est d'une puissance folle. En peu de mots tout l'enfer de la guerre nous est conté, mais aussi son injustice, la fraternité, l'horreur de la mort. Mais pas tellement la peur que l'on ne ressent pas, comme si c'était une fatalité, déjà acceptée.

J'ai aimé, beaucoup, cette écriture simple et fluide, j'ai aimé la scène où Kader remercie son lieutenant au lieu d'essayer de lui remonter le moral, j'ai aimé le personnage de Pauline, cette jeune femme franco-vietnamienne qui sait ce qu'elle veut et où elle va, j'ai aimé notre conteur, sa sincérité, sa simplicité. J'ai aimé la lumière malgré la noirceur du sujet.

Un petit roman que je recommande vivement pour tout ce qu'il réussit à nous faire passer sans violence et naturellement.

Gallimard, 158 pages. Mars 2019

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