lundi 1 mai 2017

"Premières neiges sur Pondichéry" de Hubert Haddad



Hochéa Meintzel est un violoniste virtuose, né à Lodz en Pologne où il a passé son enfance dans un ghetto juif. Depuis la seconde guerre mondiale il vit en Israël.
Invité à Chennai à l'occasion d'un festival de musique, Hochéa quitte Jérusalem avec l'intention de ne plus jamais y retourner ; il est âgé, a trop souffert, en particulier depuis un certain attentat ...
Ce voyage l'emmenera de Pondicherry aux côtes de Malabar et à Fort Cochin où il passera une nuit de tempête dans la synagogue bleue à écouter l'histoire de l'arrivée des Juifs sur cette côte.

C'est un beau texte, plein de poésie, d'une grande sensibilité.
C'est un voyage puissant dans l'exotisme de l'Inde, on y retrouve le bruit, l'odeur, les couleurs, toutes ces particularités qui rendent ce pays à la fois attachant, déboussolant et horripilant.

Mon seul bémol est qu'il y a parfois des passages incompréhensibles, un peu fouillis.


L'incipit nous met tout de suite dans l'ambiance. Est-ce d'avoir vécu en Inde qui permet ce ressenti ?
"Madras la nuit - poix et goudron. L'air a une épaisseur d'huile. Une puissante odeur de putréfaction chargée de poussière et de cendres animales s'infiltre sous l'épiderme, dans la gorge et les bronches."

"Cloches, gongs et klaxons, chants et disputes, appels du muezzin, feulements et rumeurs, les bruits de l'Inde remontaient du fond des siècles. Ce vacarme continu l'avait surpris d'emblée à Chennai. C'est le coeur monstrueux du temps qui bat. Il faut bien qu'un dieu danse jour et nuit : s'il oubliait un instant la misère du monde, son réveil consterné vaudrait une apocalypse. C'est le qui-vive de Shiva !"

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