"Car la lecture est un singulier dialogue qui ne rêve que de pluriel, celui du désir incandescent d'échanger, de partager et de confronter ses impressions de lecture, de les dire aux autres et au monde, un désir puissant de faire circuler les oeuvres et de donner aux mots aimés l'écho le plus long et le plus lointain possible" Manuel Hirbec pour "Page"
mardi 18 décembre 2018
"La marcheuse" de Samar Yazbek
Dans ce roman Samar Yazbek nous raconte l'histoire d'une jeune syrienne née avec une étrange maladie, son cerveau ne contrôle pas ses jambes qui ne savent pas s'arrêter et si on ne l'attache pas elle marche, marche, marche.
Ainsi elle vit attachée tout le jour à son lit, ou au bras de sa mère, parfois de son frère.
Elle est considérée comme folle par la plupart des gens qui l'entourent car en plus de ne pas être capable de s'arrêter elle ne parle pas, jamais, elle chante simplement des cantilènes.
La guerre civile va bouleverser la vie de Rima, qui va se retrouver dépendante de son frère puis d'un de ses amis. Pour la protéger elle est enchainée dans différents endroits en sous-sol, des semblants d'hôpitaux où elle survit avec d'autres malheureux puis seule, totalement seule sous les bombardements de l'aviation civile.
Rima écrit un journal, une longue lettre par le biais de dessins, elle raconte ce qu'elle vit, ce qu'elle pense, elle parle des histoires qu'elle a lu et aimé, le Petit Prince mais aussi Alice au pays des merveilles.
C'est un livre difficile à lire, et pour lequel j'ai beaucoup de mal à avoir une opinion claire.
En effet l'auteur prend le parti de nous raconter l'horreur de la guerre en Syrie sur un ton un peu naïf, enfantin, ce qui accentue les abominations dont elle est témoin tout en rendant la lecture parfois ennuyeuse et du coup aussi peu crédible.
Ce qui est un peu dommage car je sais que cette auteur a vu et vécu le pire en Syrie, je suis sûre qu'elle n'exagère rien et que tout est vrai, cependant le côté puéril de Rima m'a gâché un peu trop mon plaisir de lecture.
Malgré tout un témoignage crucial et vrai surtout lorsque l'on a lu son récit de ses différents voyages en Syrie ("Les portes du néant") ou le témoignage de Delphine Minoui ("Les passeurs de livres de Daraya").
Stock, 291 pages.
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