Je me suis beaucoup interrogée sur les articles que je souhaite écrire, les livres dont je veux parler.

Dois-je faire un article pour chaque livre ? Ou uniquement ceux qui m'ont vraiment plu ?

La réponse je l'ai trouvé en pensant à mon club de lecture ; nous y sommes pour parler de tous les livres que nous lisons, pour échanger, discuter, alors comme l'idée est de faire un peu pareil ici, j'ai décidé de tout mettre. Il y aura donc des articles courts, des plus longs, des passionnés et des plus ternes. Certains vous donneront peut-être envie de lire le livre concerné, d'autres vous donneront peut-être envie de me convaincre...

Alors soyez indulgents, et surtout n'hésitez plus à faire un commentaire !

Au plaisir de (vous) lire.

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vendredi 8 février 2019

"Le sillon" de Valérie Manteau


PRIX RENAUDOT

La narratrice est à Istanbul où elle a rejoint son petit ami turc, elle se balade dans la ville, oscillant entre l'Europe et l'Asie, entre l'amour et la peur.

Au gré de ses pérégrinations dans la ville elle se renseigne sur Hrant Dink, journaliste arménien assassiné en 2007 par un adolescent. Ce journaliste osait parler du génocide, se savait menacé. Il avait créé un journal militant "Agos", qui signifie le sillon.

Le livre se situe entre 2015 et 2017 avec les attentats de France mais aussi ceux de Turquie. On y retrouve Asli Erdogan, l'écrivaine, lors de son arrestation et au début de son procès, ainsi que ses co-accusés.

Pour ceux qui connaissent Istanbul ce récit doit certainement les replonger dans cette ville magnifique, malheureusement je n'y suis jamais allée mais j'ai pu voyager malgré tout avec la narratrice.

J'ai trouvé intéressant certains passages notamment sur l'histoire de la Turquie, mais Valérie Manteau m'a tout de même un peu perdu dans ce texte qui oscille entre l'auto-fiction, le récit et l'essai.
Je ne peux pas dire que j'ai franchement aimé ce livre que je ne sais pas trop situer.
Je sais qu'il a été un coup de coeur pour certains, probablement ceux qui ont déjà erré dans la ville d'Istanbul, mais j'ai trouvé cette lecture malgré tout un peu ardue et laborieuse, et je suis restée un peu sur ma faim quant au sujet principal, la Turquie, son histoire compliquée et ambigüe.

La narratrice est un personnage qui reste assez éloignée de nous émotionnellement, son compagnon est peu présent, seulement par petites touches.
L'ensemble m'a paru décousu, confus par moment.

Le Tripode, 262 pages.

mardi 27 novembre 2018

❤️ "Le lambeau" de Philippe Lançon"


Prix Femina 2018

Alors, bien sûr, tout le monde connait déjà un peu ce livre.
Philippe Lançon se trouvait à la conférence du mercredi de "Charlie Hebdo" ce fameux 7 janvier 2015 lorsque les frères K. ont fait irruption avec leurs kalachnikovs...
Il a été gravement blessé au bras, à la main et surtout au visage ce qui lui a valu de passer les neuf mois suivant en milieu hospitalier où il a subi de multiples chirurgies et tenté de se reconstruire.

C'est en effet une très belle oeuvre littéraire, pas toujours facile d'accès, les références sont nombreuses, on sent la maitrise de la langue, du sujet.
Mais c'est aussi (évidemment ?) un livre bouleversant d'humanité, d'introspection, de sincérité.

Philippe Lançon a eu ce qu'on appelle une blessure de guerre, il est une "gueule cassée", comme les soldats de la Première Guerre. Il nous raconte son parcours à l'hôpital, mais aussi les relations avec le personnel qui le soigne, qui l'entoure, les relations avec sa famille, ses amis, le nid qu'il crée et dont il ne veut plus sortir.
On rentre dans son intimité, son intimité hospitalière, son intimité de patient, on observe l'évolution de ses relations, notamment avec les soignants, ce qu'il inspire en tant que victime d'un acte où tous les français se sont sentis attaqués.
Il a une manière bien à lui de gérer son stress, ses émotions, une manière très "littéraire", il se plonge et se replonge dans certaines lectures, il a un rituel pré-opératoire, et rapidement il écrit à nouveau pour les deux journaux pour lesquels il travaille. Une manière de rester vivant, tout en étant éloigné de la folie du monde.

Un livre que j'ai beaucoup apprécié d'une part pour sa richesse littéraire mais aussi parce que l'auteur se livre sans pudeur et nous dit sa vérité.
Il ne parle pas beaucoup du problème des attentats, des islamistes même si il reconnaît qu'il a "peur", c'est vraiment une parole sur la reconstruction physique, psychique et émotionnelle.

De plus c'est une manière de nous rappeler que lors des attentats il n'y a pas que des morts mais aussi des blessés pour qui la vie change parfois du tout au tout, il y a ceux qui parlent (écrivent) mais également des dizaines (des centaines) d'autres qui ne peuvent pas et qui pourtant vivent l'horreur au quotidien, même des années après.

C'est un témoignage fort, et à mon avis indispensable car l'homme a tendance à tout oublier....
"La novlangue avait aussi un mot pour signifier un peu plus qu'éprouver ou ressentir, « sentventre », ce qui veut dire, explique Orwell, « sentir avec les entrailles ». Je l'ai peu à peu décliné, selon les heures de la journée et les points d'incommodité - « incommodité » est le mot que j'ai assez vite choisi pour définir devant les autres ce que mon corps subissait. Ce n'était pas une coquetterie, et pas seulement un euphémisme : en réduisant le mot, je réduisais la douleur et le pathétique qui l'accompagnait. L'incommodité, c'était tantôt « sentmâchoire », tantôt « sentnez », tantôt « sentgorge », tantôt « sentoeil », tantôt « sentmain » ou « sentbras », et, dans la nuit, comme un bouquet final, « senttout ». Quoi que ça sente, ça piquait, ça irritait, ça brûlait, ça inondait. J'ai pensé tous ces mots, et bien d'autres, mais je ne les ai pas écrits et nul n'en a rien su."
"Quatre dans un hôpital, une dans l'autre : ce sont les chambres où je suis resté à plein temps du 8 janvier 2015 au 17 octobre 2015, ce qui, si finalement je compte et si je ne me trompe pas, donne un total de 282 jours. Ce sont les prisonniers qui comptent, et souvent les malades, parce qu'ils voudraient s'enfuir et disparaître. Je n'étais ni prisonnier ni malade : j'étais une victime, un blessé, et j'aurais voulu rester dans les hôpitaux le plus longtemps possible. Ils me protégeaient et me sauvaient d'un mal que j'avais les plus grandes difficultés à comprendre et auquel je ne voulais surtout pas m'envoler comme, du bagne, l'avait fait Henri Charrière dit Papillon. Ce n'est que par le quotidien hospitalier que j'ai pu apprivoiser ce qui avait eu lieu."
"Si je le recopie ici, c'est parce qu'il indique comment l'attentat crée une chaîne de souffrances subites, communes et particulières, où chaque ami de la victime semble soudain marqué, comme du bétail, au fer rouge : le viol est collectif. C'est pourquoi, à partir du 7 janvier, ma vie ne m'a plus appartenu. Je suis devenu responsable de ceux qui, d'une façon ou d'une autre, m'aimaient. Mes blessures étaient aussi les leurs. Mon épreuve était en indivision."
"Ça n'est jamais arrivé ici, dans ce service, ce mélange de tendresse et de folie que vous inspirez, et c'est pourquoi vous allez devoir partir. Il faut vous protéger de tout le monde et de toutes les bêtises que vous disent les uns et les autres sur la suite, sur votre visage qui va devenir comme ci ou comme ça. C'était inévitable : vous sortez d'un évènement national qui a bouleversé la vie de tous, et, de plus, vous avez une personnalité très spéciale. Vous avez su trouver votre force ici, et c'est bien. Vous avez fait de ce service un nid accueillant et séduisant, tous sont entrés dans ce nid, et vous devez maintenant en sortir pour leur échapper."
Gallimard, 510 pages.

dimanche 18 novembre 2018

"Rue des voleurs" de Mathias Enard


Lakhdar est un jeune tangerois qui vit tranquillement son adolescence en lorgnant les formes de sa cousine Meryem, jusqu'au jour où les deux adolescents sont surpris, nus, ensemble...
Le jeune garçon est violemment mis à la porte par son père, il se retrouve dans la rue à errer et surtout à devoir se débrouiller seul.
C'est ainsi que va commencer pour lui un véritable voyage initiatique, entre Tanger et Barcelone, mais aussi dans son esprit et sa perception du monde qui l'entoure.

Il va vivre seul, dans la rue, puis dans une mosquée où il sera le "libraire" - car il adore lire, lire en français, surtout des polars ; il va aussi recopier des livres à mettre en ligne, des fiches de soldats de la première guerre mondiale ; il va travailler sur un bateau qui relie Tanger à Algésiras ; il sera le second d'un "croque-mort"; il sera professeur d'arabe...

Il rencontre Judith une jeune femme espagnole dont il va tomber amoureux, il va suivre de loin en loin son ami, Bassam, qu'il soupçonne d'avoir rejoint les Frères Musulmans...

Le monde autour de lui est en ébullition, c'est le Printemps Arabe, il y a des attentats, le mouvement des Indignés, et notre héros passe de l'adolescence à l'âge adulte en observateur, spectateur de cette société qui va trop vite pour lui. Sa conception de la vie sera bouleversé, sa Foi sera touché, il apprend et découvre chaque jour les turpitudes de l'Homme mais aussi son Amour.

C'est un roman dense, très riche, où se trouve beaucoup beaucoup de choses, beaucoup d'idées, d'informations. Mathis Énard n'est jamais avare dans son écriture et l'on apprend toujours beaucoup.
Il partage avec nous sa connaissance du monde arabe, son érudition est sans limite.

Une fois n'est pas coutume, je n'ai pas LU ce livre mais je l'ai ÉCOUTÉ. C'est un exercice tout à fait différent mais très intéressant. On ne peut pas relire les phrases et on suit le "ton" donné par le lecteur, j'imagine qu'en fonction du livre et du lecteur l'effet ne doit pas toujours être là. Pour ce livre ce fut pour moi une belle découverte et une très belle expérience. Le lecteur a su se mettre dans la peau de Lakhdar et m'emmener avec lui dans ses aventures.


Studio5sur5, 9h, Lu par Othmane Moumen.

"De nos frères blessés" de Joseph Andras


Goncourt du premier roman 2016

En février 1957, Fernand Iveton est guillotiné, il sera le seul européen à l'être au cours de la guerre d'Algérie.
Il a une trentaine d'année, est ouvrier dans une usine, est communiste et aime plus que tout son pays, l'Algérie, et s'est donc engagé comme anticolonialiste.

Il a été arrêté alors qu'il venait de déposer une bombe dans son usine, bombe qui n'a pas eu le temps d'exploser et qui n'était pas prévu pour toucher des êtres humains mais juste pour provoquer des dégâts matériels.
Cependant il sera l'exemple ; la grâce présidentielle lui sera refusée pour satisfaire "l'opinion publique" car on se refuse toujours à parler de guerre en Algérie, mais simplement d'évènements...

Dans ce très beau roman, Joseph Andras nous raconte l'histoire de Fernand l'engagé politique, mais aussi Fernand enfant dans son beau pays, sa rencontre avec celle qui deviendra sa femme, Hélène. Il nous montre que celui dont on ne parla qu'en terme de terroriste était aussi un homme plein de sentiments, d'émotions, de convictions.

L'auteur nous dévoile sa passion pour cet homme qui fut probablement victime d'une certaine forme d'injustice.

Un premier roman très réussi !

Actes Sud, 140 pages.

lundi 10 septembre 2018

❤️ "Le livre que je ne voulais pas écrire" de Erwan Larher



"Le livre que je ne voulais pas écrire" se trouve être aussi le livre que JE ne voulais pas lire...
Par peur, par superstition...
Je ne voulais pas être poussée dans des scènes d'horreurs, poussée à larmoyer sur des émotions qu'on m'obligerait à ressentir, je voulais me protéger, faire comme si tout cela ne me concernait pas (et ne me concernerait jamais), alors non je ne voulais pas lire ce livre.

Et puis, retour de vacances, rentrée littéraire, je découvre le dernier Boualem Sansal, je ne sais pas du tout de quoi il s'agit et petit à petit, bien malgré moi il m'emmène autour du 13 novembre, alors une fois son livre refermé j'ai de nouveau posé les yeux sur "Le livre que je ne voulais pas écrire [lire]" qui trônait en bonne place sur ma table de nuit.

Courage, fuyons... euh non, lisons !

Erwan Lahrer est écrivain, il est aussi fan de musique et notamment de rock et le soir du 13 novembre il était au Bataclan pour écouter Eagles Of Death Metal en concert, et ce soir là il était seul, et ce soir là il a été blessé, et ce soir là sa vie a changé.
Il ne voulait pas écrire ce livre, il ne voulait pas témoigner, il ne voulais pas en rajouter, mais ses amis on réussit à le convaincre de poser des mots sur son histoire, cette histoire, de partager en tant qu'écrivain.

Alors Erwan nous raconte, à sa façon, ce que lui a vécu le soir du 13 novembre, parmi tant d'autres histoires. Il nous raconte simplement, librement, sans pudeur ni retenu. Il est honnête avec nous, avec lui-même, avec son entourage. Il ne se prend pas pour un héros, ni tellement pour une victime. Il était là au mauvais endroit au mauvais moment...

Le livre est un récit/témoignage où l'auteur se parle, il utilise la deuxième personne du singulier pour écrire son histoire et entre deux chapitres il y a une alternance avec des textes de ses proches qui racontent eux aussi comment ils ont vécu cette soirée, cette nuit. Cette alternance nous fait revivre la soirée heure par heure quasiment mais sans pathos. Cela nous permet aussi de voir le petit décalage qu'il peut y avoir entre les histoires, les ressentis des uns et des autres. Nous sommes tous tellement différents face à un évènement...

Je ne regrette pas cette lecture et bien au contraire je remercie l'auteur et l'amie qui m'a poussé à le lire. Malgré l'horreur absolue Erwan Larher m'a rassuré et m'a donné de l'espoir, deux choses que je croyais totalement impossible après un tel évènement.

J'ai aimé la reconnaissance qu'il a vis à vis du personnel médical et hospitalier, une reconnaissance malheureusement pas toujours assez appuyée.

Si vous êtes un peu frileux comme moi face à ce "sujet", n'hésitez plus, allez-y !
D'autant plus que le choix narratif est surprenant et tout à fait adapté.

Un coup de coeur pour cette manière si particulière de traiter ce sujet, sans grandiloquence et exagération.

"De la colère. Du courage. Des combats à mener. Contre ce qui asservit et désespère. Déshumanise. Est-il indispensable de le faire les armes à la main ou peut-on espérer gagner en montrant l'exemple, en semant, en partageant ? Comment faire vaciller les diviseurs, les affameurs, les spéculateurs ? C'est à eux qu'il faut t'attaquer, Iblis. À ceux qui nous montent les uns contre les autres. Attaque-toi à l'ignorance et à ceux qui nous maintiennent dedans. Aux écrans. À l'esprit de concurrence et de compétition. Au veau d'or. Attaque-toi aux ronds-points, aux zones commerciales, aux pesticides. Attaque-toi à l'égoïsme, à la pingrerie. Attaque toi aux pédophiles et aux conducteurs qui tournent sans clignotant. Fais-nous découvrir Ibn Khaldoun, Abd El-Kader et Oum Khalsoum. Parce que là, en tirant sur des humains à terre, en tirant dans le dos, tu n'as pas vengé tes frères tombés en Syrie, tu as servi les desseins de ceux qui font bénéfices des tensions communautaristes en Europe. Toujours chercher à qui profite le crime, qui se cache derrière Lee Harvey Oswald et Jack Ruby. Sinon, pour les décideurs de chaque camp, ceux qui alimentent dans nos villes la fabrique des monstres, tu n'es qu'un risque à prendre, une marge d'erreur, un dommage collatéral. Un pion qui ôte la vie à d'autres pions pendant que rois et reines de chaque côté de l'échiquier dorment en sécurité à l'abri de leurs tours."
Quidam éditeur, 260 pages.

dimanche 10 juin 2018

"Douleur" de Zeruya Shalev


Israël, Jérusalem.
Iris est marié à Micky avec qui elle a deux enfants, Alma une jeune adulte et Omer qui prépare son bac. Elle est directrice d'une école qu'elle a créé il y a quelques années et qui fonctionne très bien.
Dix ans auparavant elle a été une des nombreuses victimes d'un attentat qui l'a laissé avec de nombreuses blessures nécessitant plusieurs interventions chirurgicales et une longue hospitalisation.

Ses douleurs reviennent et l'obligent à consulter un grand spécialiste. Mais quelle n'est pas sa surprise lorsqu'elle découvre que ce grand médecin n'est autre que son premier grand amour. Son amour de jeunesse dont elle ne sait jamais totalement remise ; Ethan l'avait brutalement quitté sans qu'elle ne s'y attende, et pour elle avait suivi une longue période dépressive.

Et le voilà de retour, ils vont évidemment se reconnaitre, il y aura des explications.
Mais un amour peut-il renaitre de ses cendres trente ans après ?
D'autant que la vie d'Iris n'est pas si simple, en effet au même moment avec Micky ils découvrent que leur fille chérie mène une drôle de vie à Tel Aviv et que peut-être il faudrait l'aider, malgré elle.

Iris plonge dans la culpabilité entre son premier amour et sa fille qu'il lui faut secourir.

C'est un roman assez lourd où plusieurs thèmes sont abordés. On retrouve le premier amour, la difficulté du mariage, l'éducation des enfants, les gourous, la prostitution, la confiance en soi, la douleur, l'attentat... chacun de ces thèmes pourraient être à lui seul le sujet d'un seul livre et je reconnais que le fait qu'il y en ai autant m'a un peu perturbé. Je ne savais plus vraiment sur quel sujet me focaliser vraiment.

Elle évoque aussi très rapidement le sujet de l'armée et du service militaire que doivent faire les jeunes en Israël, cela a eu un écho assez fort avec un livre lu il y a déjà longtemps (à relire donc...) "Une femme fuyant l'annonce" de David Grossman. J'ai été particulièrement touché par ses mères qui vivent la peur au ventre lorsque leur garçon arrive à l'âge d'être "convoqué"....

J'ai aimé ce livre, qui est puissant, qui touche et remue. Iris est à la fois une femme forte, qui sait ce qu'elle veut et qui en même temps reste ultra féminine et romantique.
La fin m'a perturbé, même si finalement elle est logique, j'aurais aimé autre chose...

Gallimard, 401 pages.