Une couverture absolument sublime pour un livre tout à fait incroyable.
Quatre héros vont nous emmener dans cette histoire.
Martin est garde dans le parc national des Pyrénées et notamment il s’occupe du suivi des ours enfin du dernier ours de la région, c’est un homme qui défend la nature mais jusqu’où est-il prêt à aller pour cela ?
Apolline est une toute jeune femme orpheline de mère et dont le père, grand chasseur, lui a transmis sa passion, et plus que ça car la jeune femme est une championne de tir à l’arc. Elle vit un peu en dehors de son monde, peu présente sur les réseaux sociaux et elle aussi très proche de la nature.
Kondjima est un jeune noir issu d’une tribu du nord-ouest de la Namibie, son père possède un troupeau de chèvre et son village subit un fléau car les bêtes sont régulièrement attaquées par un lion – qui a trouvé un garde-manger bien facile. Il faut dire que la région déjà désertique subit une vague de chaleur et de sécheresse sans précédent.
Enfin Charles, c’est lui, le lion, le fameux qui met la zizanie dans toute la région.
Entre les Pyrénées et la Namibie un lien va se créer, inattendu, imprévisible, douloureux.
Il est question de chasse bien sûr, de protection des animaux aussi, d’injustice, de réchauffement climatique, de politique.
Sans jamais prendre parti Colin Niel nous emmène sur les traces de Charles, de Kondjima, d’Apolline et de Martin, on passe de la savane à la forêt, de la chaleur sèche du désert au froid humide de la montagne et de la neige. Du lion à l’ours…
J’ai aimé me retrouver dans la savane africaine, j’ai aimé découvrir les montagnes enneigées des Pyrénées, les vallées d’Aspe et d’Ossau, j’ai aimé ce lion, je me suis tellement attachée à lui et Apolline, elle est si courageuse, si forte, et en même temps tellement fragile, elle accepte ses erreurs, sait se remettre en question.
Les personnages secondaires sont eux-aussi très importants, intéressants.
Je découvre cet auteur et je suis emballée par la finesse de son écriture et de la construction de son histoire.
Un roman puissant, au-delà du roman policier, un roman tellement actuel, sans parti pris, qui pose des questions, un roman qui met le doigt sur les contradictions des uns des autres, et plus que les contradictions les intérêts des uns et des autres, où commence et où s’arrête le « juste », la raison, le « bon ».
Un livre troublant, mené d’une main de maitre, à lire pour le voyage, à lire pour le questionnement, à lire parce qu’il est tellement réussit.
Nous connaissons tous un chasseur, nous connaissons tous un défenseur des animaux, parfois la limite est ténue et pour passer de l’un à l’autre il n’y a qu’un pas, comme l’amour et la haine.
Éditions le Rouergue, 352 pages. Septembre 2020