Je me suis beaucoup interrogée sur les articles que je souhaite écrire, les livres dont je veux parler.

Dois-je faire un article pour chaque livre ? Ou uniquement ceux qui m'ont vraiment plu ?

La réponse je l'ai trouvé en pensant à mon club de lecture ; nous y sommes pour parler de tous les livres que nous lisons, pour échanger, discuter, alors comme l'idée est de faire un peu pareil ici, j'ai décidé de tout mettre. Il y aura donc des articles courts, des plus longs, des passionnés et des plus ternes. Certains vous donneront peut-être envie de lire le livre concerné, d'autres vous donneront peut-être envie de me convaincre...

Alors soyez indulgents, et surtout n'hésitez plus à faire un commentaire !

Au plaisir de (vous) lire.

Affichage des articles dont le libellé est crise. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est crise. Afficher tous les articles

mercredi 25 mars 2020

"Ordinary people" de Diana Evans




J’ai mis beaucoup de temps à lire ce livre, pour de multiples raisons.
Les conditions actuelles font que la concentration m’a été difficile pendant plusieurs jours, mais aussi c’est un livre qui entre dans l’intimité des couples, dans leur réalité et forcément c’est assez perturbant.
C’est un livre sombre et triste, la vision du couple n’en ressort pas nécessairement grandie ni belle. Je n’y ai pas lu beaucoup d’espoir.

………………….

Nous sommes à Londres, ou plutôt dans sa banlieue sud en grande partie, une année s’écoule, plus ou moins encadrée entre l’élection de Barack Obama et la mort de Michaël Jackson, et nous suivons deux couples, deux couples en crise.

Il y a M&M, Melissa et Michael en couple depuis une petite quinzaine d’années, ils ont deux enfants dont le deuxième vient tout juste de naitre.
Il y a Stéphanie et Damian, amis des précédents, vivant carrément à la campagne et parents de 3 enfants.

Les deux couples sont encore trentenaires mais approchent de la quarantaine, ils ont donc des enfants encore jeunes, Stéphanie adore être femme au foyer et s’occuper de ses enfants tandis que Mélissa jongle entre son travail en free-lance à la maison et les enfants.

On comprend aussi petit à petit que Michael et Melissa sont noirs, issus d’une communauté mixte, et si ce détail ne compte pas pour Melissa il est d’une importance capitale pour Michael qui en fait un pivot essentiel de sa vie. 

En plus de l’étude des couples il y a une image de la vie londonienne, et notamment en périphérie, avec les communautés, les transports, les gangs….

Il est beaucoup question de désir, d’amour, d’envie de continuer, de trouver le bonheur ou pas, toutes questions qui habitent les couples après quelques années et l’arrivée des enfants.
On retrouve donc les concepts classiques d’amour, de fidélité, de famille, de sexe, mais aussi d’indépendance et de féminisme.

Ce roman aborde beaucoup de choses, je l’ai trouvé très intéressant mais lourd à lire, car pas très optimiste sur l’avenir du couple en général, et même si je partage beaucoup d’idées mon côté optimiste et positif à envie de se lever contre le défaitisme ambiant du livre. 

Mais peut-être que c’est elle qui a raison….

J’ai aimé l’écriture et la manière dont l’auteur apporte petit à petit des informations sur les couples, ce qu’ils sont, comment ils en sont arrivés là, l’évolution des sentiments, les déplacements dans la ville aussi. J’ai aimé qu’elle ose parler ainsi de la vie de couple, car les crises qu’ils vivent sont une réalité
« La relation que Michael entretenait avec ses origines et sa couleur de peau était une prison pour lui, autant que pour elle. »
«Tu ne crois pas que c’est un problème de perdre le contrôle de ce qu’on est vraiment, de la façon dont on fait les choses, de notre propre culture lorsqu’on est en couple ? »


Globe, 378 pages. Septembre 2019
Traduction de Karine Guerre

dimanche 27 octobre 2019

"Le coeur battant du monde" de Sébastien Spitzer



Charlotte cherche du travail.
Nous sommes à Londres en 1851, son homme est parti chercher fortune en Amérique et elle attend un enfant. Mais alors qu'elle se rend à un rendez-vous pour une offre d'emploi elle se fait violemment agresser. C'est le docteur Malte qui va la récupérer, la soigner...

Pendant ce temps, Engels rend visite à son fidèle ami, le Maure, qui l'a sollicité pour qu'il lui vienne en aide de manière urgente. Le Maure a fait une erreur et a mis enceinte la nounou de ses enfants....
Il faut donc se débarrasser de cet enfant.

Le Maure n'est autre que Karl Marx, marié à Jenny la Rouge, une baronne issue d'une très grande famille allemande ; ils ont ensemble déjà 3 filles et un garçon et Karl est très occupé à écrire SON livre, il ne travaille pas et c'est son ami Engels, lui aussi allemand et issu d'une riche famille d'industriel, qui le fait vivre et l'entretien.

C'est Charlotte qui élèvera Freddy, le fils caché du Maure, comme s'il était sien. Leur vie est difficile, misérable mais Charlotte fera tout pour que son petit garçon ne manque de rien et en grandissant c'est lui qui prendra soin d'elle.

Puis vient le temps de la guerre de Sécession en Amérique ce qui entraine une grande crise économique et industrielle dans les faubourgs de Manchester car le coton, matière première indispensable, n'arrive plus....

Encore une fois Sébastien Spitzer mêle très habilement l'Histoire et le romanesque en nous plongeant dans une Angleterre miséreuse où la voix des ouvriers commence à se faire entendre et où les indépendantistes irlandais trouvent aussi une place.
On découvre un Karl Marx intellectuellement travailleur mais incapable d'entretenir sa famille, il passe son temps à écrire son grand livre tout en étant merveilleusement soutenu par son épouse qui lui consacre sa vie et a tout abandonné pour lui. Ce qui fait qu'elle se bat bec et ongles pour qu'il réussisse et que rien n'entache sa réputation. Son ami et compagnon politique Engels est lui aussi très fortement impliqué dans la vie intime de Karl Marx, il est d'un soutien absolu pour lui.

Ce deuxième roman ne m'a peut être pas autant touché que le premier (Ces rêves qu'on piétine), mais c'est tout de même un très bon livre qui m'a beaucoup plu. L'écriture est toujours aussi belle et agréable et l'art de conter toujours présente. C'est tellement agréable de lire un livre où l'on sent que l'auteur prend plaisir à nous raconter une histoire.
Donc un écrivain que je continuerai à suivre avec plaisir.

Albin Michel, 445 pages. Août 2019.