Un coup de cœur pour Maurice !
Maurice, un trentenaire qui se cherche, enfin qui voudrait devenir écrivain ; depuis tout petit.
Il écrivait des poèmes qu’il déposait délicatement sur le bureau de son père dans l’espoir d’être lu et enfin reconnu…
Albert Palombieri, le Père, propose un contrat à son fils ; à raison de 30 euros par page il lui demande d’écrire un roman.
Et pour se venger de ce père avec qui les relations sont compliquées et basées sur des malentendus, Maurice décide d’écrire ce roman, il va retracer l’histoire de sa grand-mère Rosa, la mère d’Albert.
Cette mère qui est partie, dont on n’a jamais parlé au petit Albert.
Giorgio - dit Nonno, le grand-père avait, au cours de l’adolescence de Maurice, raconté toute cette histoire que l’apprenti écrivain avait noté dans ses carnets, et aujourd’hui Maurice décide de les ressortir pour tout révéler et tout écrire.
J’ai aimé la construction du roman où l’on suit Maurice dans sa vie et dans sa relation avec son père, et lorsqu’il envoie un nouveau chapitre de son roman on le lit et ainsi on découvre la vie de Rosa, cette jeune femme pétillante, nait sous le fascisme de Mussolini et disparue pendant la seconde guerre mondiale.
J’ai aimé me promener en Italie, découvrir les paysages des montagnes, la cuisine, mais aussi cette période que je connais si mal d’entre-deux guerres.
Je me suis attachée à Rosa, à Giorgio, à leur rencontre, leur amour, mais aussi une certaine commode bleue, une sauce tomate particulière…
Lorsque Maurice veut écrire une scène de séparation sur un quai de gare, il va passer quelques heures à la gare de Bruxelles pour voir des amoureux se séparer, se dire au revoir, j’ai tellement aimé cette façon de faire, d’observer, pour ensuite retranscrire les émotions, les gestes.
C’est une écriture délicate, qui prend aux tripes et nous embarque.
Un roman que j’ai aimé, infiniment ; un auteur que je veux lire encore (commande déjà passée 😊)
"- Et Dieu ? s'insurgea la jeune rousse qui les aurait bien mariés dans l'heure.- Tu m'as déjà vue aller à l'église ? Faire un signe de croix ? rétorqua la Genovese. Tu veux me juger ?Rosa baissa les yeux. Elle fit non de la tête. Giorgio, lui, était charmé. Ces deux-là vivaient leur histoire, vraiment. Pour eux, rien n'était jamais sûr. Pas de contrat. Pas de serment. Ils étaient liés par leur seule confiance mutuelle, par leurs seuls sentiments. Il leur dit qu'il trouvait ça beau."
ONLIT éditions, 301 pages. Février 2017