Je me suis beaucoup interrogée sur les articles que je souhaite écrire, les livres dont je veux parler.

Dois-je faire un article pour chaque livre ? Ou uniquement ceux qui m'ont vraiment plu ?

La réponse je l'ai trouvé en pensant à mon club de lecture ; nous y sommes pour parler de tous les livres que nous lisons, pour échanger, discuter, alors comme l'idée est de faire un peu pareil ici, j'ai décidé de tout mettre. Il y aura donc des articles courts, des plus longs, des passionnés et des plus ternes. Certains vous donneront peut-être envie de lire le livre concerné, d'autres vous donneront peut-être envie de me convaincre...

Alors soyez indulgents, et surtout n'hésitez plus à faire un commentaire !

Au plaisir de (vous) lire.

mercredi 26 septembre 2018

"Ne m'appelle pas Capitaine" de Lyonel Trouillot



Aude, une jeune fille issue d'une riche famille des beaux quartiers de Montagne Noire à Port-au-Prince, décide de prendre des cours de journalisme par correspondance.
Dans ce cours on lui demande de faire un reportage écrit sur un quartier de sa ville.
Elle choisit Morne Dédé, un quartier devenu pauvre après la fin de la dictature.
Grâce à son oncle Antoine elle part rencontrer le "Capitaine", un vieil homme qui vit seul dans une grande maison.
Tous les oppose, elle, la jeune femme, très blanche, très riche, qui ne connait rien à la vie et à ses difficultés, lui, le vieux, noir, pauvre, qui a vécu la pauvreté et la violence ; "une pimbêche et un vieux con".

Leurs rencontres deviennent rapidement un lieu de confidence pour lui, une ouverture sur la réalité pour elle, un rapprochement entre eux, une découverte ...
Petit à petit le "Capitaine" va se livrer, se raconter et elle va regarder sa famille et sa vie d'un autre oeil.

Il y a aussi autour du "Capitaine" beaucoup de petits jeunes qui gravitent et qui s'intéressent eux aussi à Aude.

C'est un livre court, intelligent, habile, qui nous emporte avec délice dans la vie haïtienne.
Des personnages beaux, attachants, une langue magnifique.

Je retrouve avec plaisir la chaleur des caraïbes et la plume de Lyonel Trouillot.

Actes Sud, 148 pages.

"En me garant, une pensée pour Nahoum. Peut-être, sans avoir la réponse à sa question, aurais-je dû au moins me poser la question : qu'avait-il dans ce que nous avions ? Moi, j'avais cette idée de moi qui me sortait de l'ordinaire. J'étais moi et une autre que je pouvais devenir. Peut-être un geste aurait-il suffi... Un adjectif de couleur."
"Si tu ne peux pas entendre ça, ne reviens pas. Avec ta boîte à lunch, ta petite voiture. Tes fausses vertus. La charité bien ordonnée que ta mère a dû t'enseigner. Ton Dieu, peut-être, avec lequel tu mènes une conversation personnelle qui ne t'engage à rien en ce qui concerne les autres. De là où tu viens, les autres n'existent que lorsque vous avez quelque chose à leur prendre."
"Pour la première fois entre le vieux con et la pimbêche, entre lui, bateau échoué et moi, feuille volante, le temps d'un café et de quelques phrases, il passait quelque chose de doux, un partage ou une bienveillance."  

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire