Qui ne connait pas Frida Kahlo ? Ne serait-ce que de nom ?
Je reconnais que je n'en savais pas grand chose avant d'entamer la lecture de ce livre, en dehors des grands lignes bien sûr.
Frida donc, cette jeune fille pleine de vie, heureuse, amoureuse et qui à 18 ans à peine est percutée par un tramway alors qu'elle est dans un bus avec son amoureux.
Son corps est brisé ainsi que sa vie. Elle faisait partie des premières filles à étudier à la preparatoria, elle voulait devenir médecin.... mais après l'accident tout change. Elle passe des mois allongée, d'abord à l'hôpital puis chez elle dans son grand lit à baldaquin.
Alors elle commence à peindre, parce qu'elle souffre, elle peint.
Et puis lorsque enfin elle se remet debout elle va à la rencontre du grand peintre Diego Rivera, un célèbre muraliste, le peintre le plus célèbre du Mexique, un homme gigantesque, éléphantesque, son crapaud monstrueux, un homme à femmess jamais rassasié.
Elle est folle amoureuse de cet homme, elle réussit à s'en faire aimer et à l'épouser.
Leur vie commune sera très mouvementée, souvent douloureuse, surtout pour Frida, qui ne vit et respire que pour son homme.
Et puis sont corps se rappelle trop souvent à elle, elle si jeune et pleine de vie mais elle est freinée dans ses élans pourtant passionnés.
Elle est tellement vivante, colorée, brutale, forte...
Ce texte de Claire Berest est lumineux.
On sent tout l'amour que l'auteur a pour Frida Kahlo, sa jubilation de nous parler de l'artiste, son enthousiasme.
Il y a un rythme qui nous entraine et nous fait tourner les pages, on sent la vie qui avance vite, trop vite, on sent le sourire et l'éclat de l'auteur (que l'on retrouve effectivement dans les interviews).
Un livre exaltant mais sombre et pourtant "rien n'est jamais noir" !!
"Moi je ne me bats pas, Diego ? Je passe la moitié de ma vie à l'hôpital à me faire charcuter comme si j'étais un bout de viande sur l'étal d'un boucher ! Je ne suis pas malade, je suis brisée ! À Paris, j'ai cru que j'allais mourir. J'ai mal partout, j'ai mal tout le temps. Je ne parviens pas à imaginer ce que c'est que de ne pas ressentir de douleurs dans le dos, dans les mains, dans les jambes, dans le ventre. Je n'ai pas de pieds, j'ai des sabots, on m'a déjà enlevé des orteils, je boite ; dans les cabarets, je ne peux plus que regarder les autres danser. Je ne compte plus mes fausses couches. Quatre, cinq, six ? Et tu me dis que je ne me bats pas ? Je vis avec toi depuis dix ans, et tu oses dire que je ne me bats pas !"Stock, 282 pages. Août 2019
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