et puis en fait, non, pas du tout,
elle a une sexualité assumée, pleine, entière, vibrante, sans tabou et sans limite.
Les conditions dans lesquelles cela se fait sont néanmoins très particulières, car elle décide de partir à Berlin où le métier est légal et reconnu. Et donc un peu plus protégé.
Sauf que le premier endroit qu'elle teste s'avère être un échec ; les conditions ne sont pas très bonnes, les filles ne sont pas traitées correctement ni respectées, elle ne s'y sent pas en sécurité, ce qui est un point essentiel pour faire ce métier dans de bonnes conditions.
La deuxième maison sera la bonne, elle y sera heureuse, même si ce n'est pas tous les jours faciles.
Et bien sûr les clients sont importants, ils sont la clé de voûte de la maison, de ce qui s'y passe.
Dans cette Maison il y a différentes chambres, chacune a son âme particulière. Il y a les chambres préférées, celles qui sont délaissées, il y a du mauve, du rose, du pastel, des miroirs, de grands lits....
Ce livre est fait de très beaux portraits de femmes, tout en nuance, en douceur et surtout dans le respect, malgré le côté peu reluisant du métier, peu reluisant pour nos sociétés qui jugent.
C'est un livre sur la liberté de la Femme, la liberté des choix, l'absence de jugement.
Ici Emma Becker nous parle de femmes,
d'être une femme,
d'aimer la chair,
le plaisir au plaisir.
Elle nous parle de femmes fortes
Je reconnais que j'étais initialement très sceptique et que je n'avais pas tellement envie de lire ce livre, mais lors de son passage dans "la grande librairie" elle m'a étonné, elle a éveillé ma curiosité, ce qu'elle disait avait du sens et en même temps était perturbant. J'ai eu envie de comprendre mieux son sujet.
Cette jeune femme assume ce qu'elle est, ce qu'elle ressent, ce qu'elle veut, et pour ça elle est admirable. Elle est tout simplement libre. Et elle le crie haut, et fort.
C'est un livre perturbant, un livre qui bouscule, qui pousse les limites.
Je ne suis pas comme elle, comme beaucoup de femmes, et oui certains passages m'ont choqués, pourtant je suis loin d'être bégueule.
Je ne peux pas dire que j'approuve totalement la démarche, qui reste très partiale et est très peu représentative de la condition des prostituées de manière générale, il suffit de le savoir avant d'entamer la lecture. Il faut prendre ce livre pour ce qu'il est, une expérience un peu folle, et probablement très exceptionnelle, et non pas un témoignage des conditions de vie des prostituées.
À découvrir sans peur et sans oeillères !
Flammarion, 371 pages. Août 2019
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