Ce premier roman est une plongée folle dans la vie d’un passeur, un passeur d’hommes et de femmes qui fuient leur quotidien pour un monde meilleur, sans savoir qu’ils se jettent dans la gueule du loup et surtout de tous ceux qui veulent profiter de cette manne.
Seyoum est passeur à Zouara en Libye, juste en face de l’île de Lampedusa, il fait commerce du malheur des autres pour s’enrichir outrageusement au péril de la vie de ses hommes et de ses femmes.
Après une traversée du désert difficile où ils ont dû subir la chaleur, la soif, l’enfermement, la promiscuité et parfois l’enlèvement et la torture, ces hommes et ces femmes doivent affronter la mer, dans des petits rafiots surchargés, sans certitude d’arriver de l’autre côté et d’y trouver une vie meilleure.
Mais qui est Seyoum ? D’où vient-il ? Pourquoi son cœur est-il si dur qu’il puisse faire autant de mal, car il sait, il sait d’où viennent ces gens et par quoi ils sont passés, il sait leur vulnérabilité et leur désespoir, il sait l’état des bateaux et les risques encourus…
Ce roman court est intense, percutant, d’une grande intelligence. On observe, on assiste, il n’y a pas de jugement.
Lorsque l’on ferme ce livre, les questions affluent, et encore une fois on constate que le monde n’est pas binaire, mais plein de nuances, rien n’est simple.
Une autrice à découvrir et à suivre, j’ai été conquise par son style, on oublie que derrière ce texte une femme blanche écrit.
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