Je me suis beaucoup interrogée sur les articles que je souhaite écrire, les livres dont je veux parler.

Dois-je faire un article pour chaque livre ? Ou uniquement ceux qui m'ont vraiment plu ?

La réponse je l'ai trouvé en pensant à mon club de lecture ; nous y sommes pour parler de tous les livres que nous lisons, pour échanger, discuter, alors comme l'idée est de faire un peu pareil ici, j'ai décidé de tout mettre. Il y aura donc des articles courts, des plus longs, des passionnés et des plus ternes. Certains vous donneront peut-être envie de lire le livre concerné, d'autres vous donneront peut-être envie de me convaincre...

Alors soyez indulgents, et surtout n'hésitez plus à faire un commentaire !

Au plaisir de (vous) lire.

mardi 29 mai 2018

"Le secret du mari" de Liane Moriarty



À Sydney, Cécilia est l'épouse et la mère parfaite ! Présente et active dans sa maison, elle est aussi parent volontaire dans l'école catholique de ses trois filles tout en étant organisatrice de réunion Tupperware. Sa vie est bien remplie, elle est admirée et admirable.

À Melbourne, Tess travaille avec son mari Will sa cousine Felicity. Tous les trois ensemble ils ont monté une entreprise qui fonctionne bien. Liam son petit garçon de 6 ans rencontre quelques problèmes  à l'école avec un autre enfant, mais au-delà de ça leurs vies tournent bien.

Rachel travaille à mi-temps comme secrétaire dans l'école des filles de Cécilia, elle est veuve et grand-mère et sa vie tourne autour de son petit-fils adoré Jacob.

Mais voilà, la vie de Cécilia va basculer lorsqu'elle va découvrir le secret de son mari. Celle de Tess va l'amener à Sydney et toutes les trois, avec Rachel, vont sans le vouloir se trouver liées.

Un super roman de plage à suspens plutôt bien organisé, un vrai page-turner (comme on dit), on se prend au jeu et on ne lâche plus le bouquin jusqu'au moment de tourner la dernière page.

Alors c'est sur que ce n'est pas de la grande littérature mais un très bon livre pour passer un bon moment sans se prendre la tête !

Attention pour les quelques messieurs qui liraient cet article je pense que c'est plutôt un livre "de fille" 😋😋😋😋

Le Livre de Poche, 498 pages.

lundi 28 mai 2018

"Kwaï" de Vincent Hein


Vincent Hein a le souvenir de soirées passées calé contre son père à regarder des films, et parmi ses films il y a le célèbre "Pont de la rivière Kwaï" tiré du livre éponyme de Pierre Boulle.
Ayant habité plusieurs années en Asie il n'a pas pu s'empêcher d'aller en Thaïlande pour voir ce fameux pont.
C'est ainsi qu'il nous raconte son voyage depuis Bangkok jusqu'à Kanchanaburi, où se trouve le pont, dans un petit hôtel tenu par une thaï et un suisse.
Bien entendu le lieu, hautement touristique, est finalement un peu décevant. Il y a le village, la rivière, le pont, la gare, les petits restaurants, le cimetière, le musée et le hellfire pass - l'endroit le plus meurtrier le long de la construction de la voie ferrée.
Ses sites n'ont, en eux-même, rien d'extraordinaire, mais ils sont l'occasion pour l'auteur d'un retour en arrière dans sa propre histoire ainsi que dans l'Histoire.

Il revient sur son enfance, son père et son grand-père mais aussi sur les lieux mythiques qu'il a déjà visité comme un camp de concentration en Allemagne ou le camp 731 au Japon - l'occasion de rappeler que Mengele n'était pas le premier médecin de l'horreur et que Ishii Shiro le médecin de ce camps fit lui aussi d'atroces expériences sur des hommes, des femmes et des enfants.
L'horreur n'a pas de limite...

Les descriptions que Vincent Hein fait du site de Kanchanaburi sont très justes, on retrouve bien l'ambiance tropicale, chaude et lourde, le bruit des insectes... Pour l'avoir visité j'ai bien retrouvé mes propres sensations.

C'est un très beau récit, court, écrit dans un style riche et agréable qui nous permet de suivre l'auteur avec plaisir dans ses divagations historiques et géographiques.
Et puis il nous donne envie de découvrir d'autres écrivains voyageurs dont il parle très bien tout en éveillant notre curiosité.

Un bon moment de lecture.

PHÉBUS, 140 pages.

jeudi 24 mai 2018

"Le Bureau des Jardins et des Étangs" de Didier Decoin



Katsuro, l'époux de la jeune Miyuki, excellent pêcheur de carpes, est le fournisseur [officiel] des étangs sacrés de la cité impériale ; mais il vient de se noyer dans la rivière Kusagawa et voilà que des émissaires viennent informer son épouse que le Bureau des Jardins et des Étangs souhaitent une nouvelle livraison.
Afin d'honorer la mémoire de son époux, et de vivre encore un peu près de lui, Miyuki décide de faire ce long voyage jusqu'à la cité de Heiankyō et de livrer les dernières carpes pêchées par son mari.
Elle part donc seule, à pied, la palanche sur les épaules, avec seulement les huit plus belles dernières carpes. Elle va traverser les montagnes et les forêts, croiser des brigands, des mères maquerelles, des moines, des monstres aquatiques.... Un long périple pour arriver jusqu'à la ville sacrée et remettre ses poissons.
À l'arrivée elle aura affaire à Nagusa Watanabe le vieux directeur du Bureau des Jardins et des Étangs qui lui demandera un service un peu particulier.
Puis ce sera le long chemin du retour jusqu'à Shimae son village d'origine.

L'histoire est au départ plutôt attrayante, un thème assez typique du Japon et de cette culture asiatique, l'ensemble est intéressant et bien écrit évidemment [nous avons tout de même affaire à un sacré écrivain], mais il y a une lourdeur tout au long du roman qui se fait ressentir et qui nuit à la lecture et au plaisir.
L'auteur a travaillé, beaucoup travaillé son sujet [12 ans d'écriture] et en fait cela se ressent beaucoup trop. C'est comme si il avait voulu mettre tout ce qu'il sait, tout ce qu'il a appris sur le Japon, sur cette époque en particulier, et ça rend un texte étouffant, parfois indigeste.

Lorsque je lis j'aime apprendre et découvrir des choses, mais là j'avais l'impression de lire une thèse sur le Japon et d'être le professeur qui doit noter.
C'est bien dommage parce que l'idée originale est plutôt chouette et certains passages sont vraiment très bien. Et puis je n'ai pas du tout aimé la fin...
Il n'aurait finalement peut-être pas fallu prendre autant de temps pour écrire ce livre, et le décharger un peu.

Stock, 385 pages.

dimanche 20 mai 2018

❤️❤️ "Nagasaki" de Éric Faye



Shimura-san est un quinquagénaire célibataire, il vit à Nagasaki où il est météorologue.
Sa vie est assez bien rythmée et organisée jusqu'au jour où il pense que certaines denrées disparaissent de son réfrigérateur. Ce n'est pas flagrant, c'est très subtil et il lui faut mesurer la hauteur du jus de fruit dans la bouteille pour constater qu'en effet la quantité diminue dans la journée.
Sauf que comme il vit seul cela lui pose problème. Il décide donc d'installer dans sa cuisine, face à son réfrigérateur, une webcam et depuis son bureau il aperçoit une femme vaquer dans sa cuisine, c'est ainsi qu'il appelle la police et découvre que cette femme vit dans sa maison depuis de nombreux mois.

Éric Faye s'est inspiré d'un fait divers paru dans les journaux japonais en 2008 pour écrire cette petite histoire.
C'est un petit bonbon qui se lit en cadeau tellement l'écriture de l'auteur est douce, agréable et surtout nous plonge dans la vie de cet homme japonais mais aussi de cette femme qui n'ayant plus rien décide de s'abriter chez cet homme. Éric Faye décrit particulièrement bien l'atmosphère japonaise, le ressenti, il donne une âme à cette histoire. Il donne aussi une vie à cette femme qui ne voulait pas être clocharde, une vie à cet homme seul, un questionnement sur la perte de l'emploi, sur la solitude.

J'ai beaucoup aimé ce texte très simple mais qui en peu de mot m'a poussé dans cette ambiance, ces traditions, cette lenteur que j'aime du Japon.

J'AI LU, 95 pages.

jeudi 17 mai 2018

"Dans le jardin de l'ogre" de Leïla Slimani



Adèle, journaliste, est l'épouse de Richard, chirurgien, et la mère de Lucien un petit garçon de 3/4 ans.

Adèle a un problème, avec son corps, avec les hommes ; c'est comme une drogue il lui faut avoir des relations sexuelles fréquentes, avec n'importe qui, et parfois dans une violence assez extrême. En somme elle souffre de nymphomanie - exagération pathologique des désirs sexuels.

Nous nous retrouvons face à cette jeune femme complètement déconnectée de sa vie, qui n'existe que par et pour ses pulsions.
Elle réussit à créer l'illusion auprès de son mari, de son entourage, elle joue son rôle presque parfaitement. Mais elle en paie le prix fort.

Je ne sais pas si elle ressent un trop plein d'émotions ou si à l'inverse elle ne ressent rien... ce qui est certain c'est qu'elle est malheureuse, elle est en profond désarroi et s'inflige des souffrances à la limite du supportable. Elle m'a, parfois, donné envie de mourir.

Dans ce premier roman de Leïla Slimani, on retrouve le même style clinique, froid, incisif, direct qui nous permet de rester à distance ; distance essentielle pour pouvoir avancer dans le livre.
Difficile d'avoir de l'empathie pour cette femme, difficile de comprendre ses raisons, de comprendre ce qui l'anime... elle-même semble perdue et ne pas savoir où elle va et ce qu'elle fera, elle ne maitrise absolument rien de sa vie.

Je n'arrive pas à savoir ce que je pense de ce livre. Ce n'est pas un livre que j'aime ou que je n'aime pas.
C'est un livre qui dérange, qui pousse dans ses derniers retranchements, en tout cas en tant que femme il m'a beaucoup perturbé. Je pense que cette femme est malade, en effet, ses tendances sont "hors norme", elle fait peur et je n'aurais certainement jamais voulu être à sa place.
Mais au bout du compte je ne comprends pas bien l'intérêt de cet histoire, le message (y en a-t-il un ?)... je ne suis pas sure que ce livre m'ait apporté quelque chose d'autre que le dégoût, l'écoeurement, l'incompréhension...

Je commence à me poser des questions sur cette auteur qui jusque là renvoie une image de la femme qui oscille entre la nymphomane, la folle assassin d'enfants, et la mère nigaude...

Pas certaine de retenter l'expérience...

Folio, 228 pages.

dimanche 13 mai 2018

❤️❤️❤️ "Dans les pas du fils" de Renaud et Tom François avec Denis Labayle



Tom a 16 ans, il ne travaille plus à l'école, passe beaucoup de temps à fumer (et boire) avec ses copains. Il vit à Biarritz avec sa mère, son père étant lui à Paris.
Les relations entre les deux hommes sont extrêmement compliquées, violentes et agressives.
Alors après un énième rendez-vous avec l'école Renaud décide de partir avec son fils, de l'emmener traverser le Kirghizstan à dos de cheval pendant 3 mois.

Ce voyage initiatique a pour but de faire comprendre à l'adolescent que son père n'est pas son ennemi, qu'il est là pour lui et qu'il ne doit pas gâcher sa vie, c'est lui qui en a le contrôle.

Ce récit est le témoignage de ce père et ce fils qui ont fait ce voyage en 2014, une histoire bouleversante d'émotion, de vérité, de partage, de don de soi.

D'un point de vue purement aventure/voyage, les deux hommes font des rencontres incroyables dans un pays pauvre, loin de tout et dont les éléments ne sont pas toujours favorables à une vie facile. Malgré la barrière du langage ils arrivent à tisser de vrais liens avec les hommes et les femmes qu'ils croisent au gré de leur pérégrination, il y a aussi quelques mauvaises rencontres mais heureusement elles sont plus rares. L'accueil des paysans kirghizes est incroyable et bien qu'ils vivent dans le plus grand dénuement ils sont toujours prêts à offrir, à accueillir ces deux inconnus qui voyagent à cheval.

Les paysages qu'ils traversent sont époustouflants de beauté et l'on assiste petit à petit à l'émerveillement de l'adolescent devant la beauté du monde, il se sensibilise à la nature, à ce qui l'entoure.
Le lien que Tom crée avec son cheval surprend également son père qui ne le croyait pas capable de prendre aussi bien soin d'un animal.

Et puis bien entendu on voit l'évolution de la relation du père et du fils, une relation incroyable, un père (un héros) qui fait tout pour son fils et malgré les rebuffades du jeune mâle, il persiste.

Cette relation est tout simplement magnifique, et voir ce jeune garçon se transformer en homme, le voir se raisonner, devenir plus mature, plus humain encore, c'est un pur bonheur.

Un livre à lire, à découvrir et à offrir !!

Pocket, 250 pages.

NB: Au retour de leur voyage Renaud, qui était en contact avec une journaliste, a fait paraitre un article sur leur aventure dans le monde du 30 aout, "la chevauchée initiatique" a inspiré Laurent Mauvignier pour son livre "Continuer". Il y a eu bien sûr quelques échanges de courtoisie...

samedi 12 mai 2018

"Vers la beauté" de David Foenkinos



Antoine Duris est professeur aux Beaux-Arts, à Lyon, et un jour il décide de tout lâcher, il part à Paris où il réussit à se faire embaucher comme gardien de musée à Orsay.
Il se retrouve gardien dans une salle consacrée à une exposition temporaire sur Modigliani, grand bonheur pour lui puisqu'il avait fait sa thèse sur ce peintre.
Bien qu'il ne veuille plus avoir de relations humaines avec quiconque il noue une relation particulière avec Mathilde Mattel la DRH du musée qui l'a embauché. Et grâce à elle il va revenir sur ses pas, sur son histoire et sur les raisons qui l'ont amené là.

Le roman est coupé en trois parties principales avec des retours dans le passé, notamment pour expliquer la situation d'Antoine.
On découvre qui est Camille et le rôle qu'elle a dans cette histoire.

Malheureusement je vais rejoindre l'avis de mon amie Sophie M.
Je trouve cette histoire très mal ficelée, les personnages sont très peu crédibles et ce qui aurait pu être le point fort du roman est abordé de manière très légère et trop courte pour pouvoir être suffisamment traité. Ça donne une histoire baclée, où les liens entre les personnages principaux sont tellement peu croyables que tout perd de son intérêt.
Les ficelles sont trop grosses, le style d'écriture est lourd, bourré de poncifs, sans parler des annotations ridicules qui n'ont aucun intérêt hormis nous donner l'impression qu'il est derrière notre épaule en train de nous demander si "elle n'a pas bonne celle-là".
Faut vraiment arrêter de se regarder écrire !

J'aurais presque pu faire un copié-collé de la critique que j'avais faite pour son livre précédent "Le mystère Henri Pick" qui m'avait déjà largement fâchée.

La petite note positive c'est que la lecture est facile et du coup rapide, ouf !

Cette fois donc c'est sûr c'est un écrivain que je vais mettre de côté.
Dommage

Gallimard, 222 pages.