Chanson, toi qui ne veux rien dire, toi qui me parles d'elle, et toi qui me dis tout." Indian Song, Jeanne Moreau
Ça raconte une passion amoureuse fulgurante et dévorante entre deux femmes.
La narratrice est une jeune femme sage, professeur dans un lycée, mère d'une enfant de 6 ans, sa vie est plutôt monotone et tranquille ; à l'occasion d'une soirée de nouvel an elle rencontre la pétillante et extravagante Sarah, violoncelliste. Les deux jeunes femmes vont très vite se lier d'amitié, se voir tout le temps, de plus en plus souvent, jusqu'à réaliser qu'elles sont très amoureuses.
Vient alors les brûler le feu de la passion, l'exaltation, l'ivresse de l'amour tous les jours renouvelée.
C'est un roman court mais très intense, en deux parties distinctes.
Dans la première partie, la narratrice nous raconte Sarah, leur rencontre, leur amour, la découverte, la folie de la passion.
Ce sont des chapitres courts qui donne un rythme au livre comme une partition de musique, il y a des langueurs, des accélérations, des crescendos... On se trouve parfois sans souffle, haletant, pantelant, exsangue, tellement tout va vite, très vite.
La tête tourne.
La deuxième partie est plus calme, mais aussi plus mélancolique, plus triste. La narratrice est seule, partie pour un voyage en Italie, mais Sarah est malgré tout toujours là, tel un fantôme, une ombre, une présence.
Il y a des mots, des morceaux de phrase qui reviennent dans le texte, un peu comme une obsession, un leitmotiv. Cela donne une narration très vivante, dynamique, rapide.
C'est un premier roman franchement réussi et tout à fait surprenant, plein de poésie.
"Ça raconte ça, le silence tonitruant et les jours cotonneux dans lesquels on flotte, quand on offre la vérité."
"Ça raconte ça : le souffle, le soufre, la tempête."
"Ça raconte ça, qu'on ne peut pas aimer, boire et chanter en paix, que pour vivre heureuses, il faut vivre cachées."
"Elle ne comprend pas que je suis à bout de forces de cette vie qu'elle me propose, de cette vie qui va trop vite et dans laquelle elle ne veut pas s'engouffrer tout à fait, de son instabilité, de son incertitude, de ses abandons et de ses caprices, de ses toquades de princesse."
"Ça raconte Sarah, imprévisible, ondoyante, déroutante, versatile, terrifiante comme un papillon de nuit."
Les Éditions de Minuit, 189 pages.
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