Je me suis beaucoup interrogée sur les articles que je souhaite écrire, les livres dont je veux parler.

Dois-je faire un article pour chaque livre ? Ou uniquement ceux qui m'ont vraiment plu ?

La réponse je l'ai trouvé en pensant à mon club de lecture ; nous y sommes pour parler de tous les livres que nous lisons, pour échanger, discuter, alors comme l'idée est de faire un peu pareil ici, j'ai décidé de tout mettre. Il y aura donc des articles courts, des plus longs, des passionnés et des plus ternes. Certains vous donneront peut-être envie de lire le livre concerné, d'autres vous donneront peut-être envie de me convaincre...

Alors soyez indulgents, et surtout n'hésitez plus à faire un commentaire !

Au plaisir de (vous) lire.

samedi 30 mai 2020

"Sur les chemins noirs" de Sylvain Tesson



Après une chute de près de 8m de haut et 4 mois passés à l’hôpital, Sylvain Tesson, comme il se l’est promis sur son lit d’hôpital, part sur les chemins noirs de France. Une marche qui signifie beaucoup pour lui, un retour à la vie, un retour sur ses jambes, un retour à la liberté. 


Il prend la route fin août depuis le sud-est de la France et arrive en novembre sur la côte ouest en Normandie. Il marche seul, parfois accompagné d’amis qui le rejoignent. Il marche sur ses chemins que plus personne n’emprunte, il traverse des campagnes et des paysages qui valent parfois ce qu’il a pu découvrir à travers le monde. Il fait aussi des rencontres au fond de ses campagnes. 


C’est aussi l’occasion de reparler de la France, de sa ruralité et surtout de son urbanisation au cours des dernières décennies. Un terrible constat sur une évolution et des progrès pas toujours très heureux.


C’est toujours très très bien écrit, indéniablement, il y a de belles réfléxions, mais je me suis un peu ennuyée et je n’ai pas retrouvé cet emportement découvert dans La panthère des neiges, probablement lié à son état d’esprit lors de l’écriture de ce texte et encore plus au mien au moment de sa lecture…
Je testerai à nouveau plus tard, un autre livre.

"Les choses avaient tout de même mal tourné. Les hommes s'étaient multipliés, ils avaient investi le monde, cimenté la terre, occupé les vallées, peuplé les plateaux, tué les dieux, massacré les bêtes sauvages. Ils avaient lâché sur le territoire leurs enfants par générations entières et leurs troupeaux d'herbivores génétiquement trafiqués." 
"L'évolution avait accouché d'un être mal élevé et le monde était dans un désordre pas croyable."
"La ville gagnait du terrain. Ce fut le temps des ZUP dans les années 1960, des ZAC une décennie plus tard. Les autoroutes tendirent leurs tentacules, les supermarchés apparurent. La campagne se hérissa de silos. Pompidou était gros et la France prospère. L'agriculture s'industrialisait, les insectes refluaient, les eaux se polluaient. Seuls quelques rabat-joie du Larzac prévenaient du désastre. On les prenait pour des gauchistes, ce qu'ils étaient. On les laissa lire Lénine dans l'humidité des bergeries."
"Comme la planète était promue théâtre de la circulation générale des êtres et des marchandises, par contrecoup les vallées s'étaient vu affliger de leurs grand-routes, les montagnes de leurs tunnels. L'«aménagement du territoire» organisait le mouvement. Même le bleu du ciel était strié du panache des longs-courriers. Le paysage était devenu le décor du passage."  

 Gallimard, 142 pages. Octobre 2016

lundi 18 mai 2020

"Filles de la mer" de Mary Lynn Bracht




1943, sur l’île de Jeju, en Corée du Sud occupée depuis le début du siècle par les japonais, deux sœurs Hana et Emi sont sur les traces de leur mère qui est haenyeo, c’est à dire une femme qui plonge pour pêcher. 
Hana est plus âgée et suis déjà sa mère au fond de l’eau, et déjà elle aime ce qu’elle fait, pour sa tradition et son indépendance. 
Sur la plage Emi, trop jeune pour plonger, attend sa mère et sa sœur. Quand Hana aperçoit au loin un soldat japonais se rapprocher de sa sœur elle revient rapidement sur la plage pour la protéger, ce faisant elle se sacrifie et est enlevée par le soldat. 


2011, Emi a plus de 70 ans, son cœur est très fatigué, mais comme tous les ans elle part à Séoul voir ses enfants, elle profite de ce voyage pour aller à la manifestation du mercredi devant l’ambassade japonaise, en mémoire des filles de réconfort qui ont servi aux soldats japonais. Ce sont des milliers de jeunes filles et jeunes femmes qui ont été enlevées et violées par les soldats. Emi espère retrouver sa grande sœur. 


Chapitre après chapitre on découvre ce qui est arrivé à Hana en 1943, où elle a été emmenée et ce que fut son histoire, et de l’autre côté on apprend la vie d’Emi, ce qui a suivi la disparition de sa sœur mais aussi ce que fut la fin de la seconde guerre mondiale et la suite pour les sud-coréens. Cette famille de pêcheurs a été durement touchée et a payé un lourd tribut à la folie des hommes. 


Un roman touchant avec l’histoire de ces femmes qui ont tout simplement été violées, battues, tuées, et pour lesquelles il aura fallu de longues années avant que le Japon ne reconnaisse ses torts. J’avais vaguement entendu parler de ces femmes, et ce roman leur rend hommage.
Un tout petit bémol pour l’écriture qui ne m’a pas beaucoup plu, mais l’histoire va au-delà.


Robert Laffont 432 pages, pocket 416 pages. Février 2018
Traduction de Sarah Tardy

mercredi 13 mai 2020

"L'écart" de Amy Liptrot



Amy Liptrot est née dans l’archipel des Orcades, au nord de l’Écosse ; elle a grandi dans la ferme de ses parents, dans un environnement rude, intense, entre les vents violents, sur un terrain escarpé, devant une mer forte et implacable, et surtout entre un père bipolaire et une mère très très religieuse.
C’est ainsi qu’elle est devenue une jeune femme qui a voulu partir et vivre intensément, toujours en équilibre, sur le fil. 
Elle s’est installée à Londres et petit à petit entre deux boulots et deux soirées, sans s’en rendre compte elle est devenue alcoolique. 


Dans ce récit autobiographique, Amy nous raconte sa descente en enfer puis son retour à la vie lorsqu’après avoir tout perdu elle décide enfin d’arrêter de boire et de faire une cure de désintoxication. Après quelques mois d’abstinence elle retourne sur son île.


L’auteur ne mâche pas ses mots et ne se cache pas derrière des excuses, elle se livre entièrement et sincèrement. J’ai trouvé la première partie assez difficile à lire, écœurante comme si je buvais autant qu’elle ; elle décrit très bien l’addiction, et comment cette addiction dirige sa vie, ce qui peut être très difficile à comprendre. Elle voit, elle sait qu’elle se détruit physiquement, qu’elle a des comportements et des attitudes qui la mettent en danger en permanence. 
La deuxième partie se passe aux Orcades, ces îles du nord, balayées par les vents, où peu de gens vivent. Elle y passe d’abord quelques jours auprès de son père, l’aide à refaire un mur, puis prolonge son séjour pour l’aider à l’agnelage, et petit à petit elle reste, trouve un job d’été à la RSPB (Royal Society for the Protection of Birds) pour laquelle elle doit parcourir l’archipel et recenser les râles des genêts (roi caille) en écoutant leur chant qu’il pousse essentiellement la nuit, et lorsque l’hiver vient, elle s’installe sur un des îlots les plus au nord qui se nomme Papay. Elle y fera de jolies rencontres autant humaines qu’animales. 


C’est un magnifique chemin de résilience que nous raconte Amy Liptrot, un chemin long et difficile mais qui l’emmène (et nous avec) dans de magnifiques paysages, sauvages, où se côtoient les moutons, les phoques et beaucoup d’oiseaux ! Elle découvre une nature différente de la vie londonienne faite de sorties, d’alcool, et de dancing, 
Un récit fort, déroutant et très intelligent. 


"Pour nous qui sommes sujets à la dépendance, l'alcool devient rapidement le moyen le plus simple de soulager l'anxiété physique et morale, et de surmonter les situations de stress. Or chaque fois que nous faisons un usage répété d'une substance narcotique, ces chemins neuronaux s'impriment si profondément dans notre encéphale qu'il nous sera impossible par la suite, de les effacer. Quoi qu'il arrive, je ne serai jamais à l'abri d'une rechute et je demeurerai vulnérable aux addictions de toutes sortes." 
"Le grand pingouin, aujourd'hui disparu, mesurait environ un mètre de haut. Le dernier spécimen de grand pingouin reproducteur vivant en Grande-Bretagne a été abattu par balle en 1813 sur l'île de Papay. Le chasseur responsable de cette prise agissait pour le compte d'un collectionneur londonien. Au cours des années mille neuf cent quatre-vingt-dix, les écoliers de Papay ont écrit et mis en scène Les Aventuriers du grand pingouin perdu, une pièce de théâtre relatant le destin tragique de cet oiseau exceptionnel." 
"Je suis née dans un foyer enclin au drame, j'ai grandi dans le mugissement du vent, au coeur d'une nature tourmentée, parmi les épaves de navires échoués, les agnelets mort-nés et les visions mystiques, avec la certitude que tout pouvait basculer à tout moment dans le chaos - excitant ou dévastateur, selon les cas. Au fil des années, ces variations d'un extrême à l'autre m'ont paru normales, voire souhaitables ; j'ai appris à m'y préparer, puis à les rechercher. N'est-il pas merveilleux de vivre au bord du monde ? L'alternative, celle de l'équilibre, m'a toujours semblé terne et sans intérêt."
"Reste l'explication la plus logique, celle d'une mauvaise habitude devenue incontrôlable. À force de boire de manière systématique pendant des années, j'ai usé mes freins, comme la falaise s'use sous le fracas répété des vagues. Quand j'ai voulu les réparer, il était trop tard - et je suis allée droit dans le mur."
"L'île est chaque jour plus petite, la falaise plus découpée et creusée plus profondément. De même, la vie est chaque jour plus triste, mais plus intéressante. Les coups et les blessures, telles des cicatrices sur le littoral, se creusent et s'effacent en permanence." 
"Boire, pour les alcooliques, n'est jamais une solution. C'est un remède inefficace, une erreur sans cesse recommencée, un train qui ne mène nulle part. Dans mon cas, quels que soient le soulagement ou l'euphorie recherchés, ils n'étaient jamais atteints." 

Globe, 336 pages. Août 2018
Traduit de l'anglais par Karine Reignier-Guerre.

mardi 12 mai 2020

❤️❤️❤️ "Un loup quelque part" de Amélie Cordonnier



L’héroïne est la mère d’Esther, 8 ans, et depuis 5 mois celle d’Alban.
Lorsqu’elle découvre une tâche brune dans le cou de ce dernier, elle réalise qu’il est en train de devenir noir et croit qu’elle n’aime plus son enfant. Tout va chavirer.
Voilà, dit ainsi, cela peut paraître effrayant voir même repoussant comme sujet, cependant c’est pour moi une réussite et un coup de cœur magistral !


C’est un huis clos dans la tête et dans la vie de cette jeune femme, qui tout à coup perd les pédales et le sens de la raison, le sens maternel. Devient-elle folle ? 
Elle compare la transformation de son fils à celle de Samsa dans la métamorphose de Kafka. Elle est écœurée, dégoutée.
Elle a peur, elle a honte, elle souffre, c’est elle-même qui se métamorphose, elle défait son lien avec Alban, elle se détache de son rôle de mère, dans la douleur. C’est une mère agonisante. 
Une femme qui a déjà souffert dans son enfance en devenant orpheline de mère à l’âge de 10 ans.


Je me suis terriblement attachée à cette femme, j’ai senti sa douleur et son errance au plus profond de mon être, elle m’a parlé, elle m’a touché. Je ne m’attendais tellement pas à ça avec ce roman. J’ai été bluffée !
C’est un texte d’une violence abyssale tout en étant d’une profonde tendresse ; l’auteur a su analyser, décortiquer, exposer les émotions de cette mère avec une finesse incroyable. 


C’est rare, très rare pour moi, mais j’ai fini ce livre, bouleversée, la gorge nouée et les yeux baignés de larmes. Un texte brillant, un livre qui m’a émue.

Flammarion, 270 pages. Mars 2020

vendredi 8 mai 2020

"La cité de feu" de Kate Mosse


1562, de l’hiver à l’été, entre Toulouse, Carcassonne et Puivert, des catholiques et des protestants, une histoire de famille sur fond historique.
Marguerite Joubert, dite Minou, aura bientôt 20 ans ; elle vit avec son père, libraire, ainsi que son petit frère de 13 ans et sa sœur de 7 ans. Depuis que Florence, la mère, est décédée c’est Minou qui est en charge de la petite famille.
Du jour où son père est revenu de son dernier voyage en Janvier, il n’est plus le même et semble sombrer dans la mélancolie. Minou doit donc aussi gérer la librairie. C’est là qu’elle assiste et aide sa voisine agressée par deux « soldats » à la recherche d’un homme. C’est aussi là qu’elle reçoit l’étrange visite d’un homme qui cherche son père, et un mot qui la prévient « qu’elle » sait où elle est.
Beaucoup de mystères….


Et puis il y a Piet un jeune protestant apparemment recherché par les autorités catholique pour le vol du Suaire d’Antioche, une sainte relique de l’Eglise de Toulouse. Minou et Piet vont se croiser rapidement à Carcassonne et se retrouveront plus tard à Toulouse car le père de Minou décide de l’envoyer vivre à là-bas avec son jeune frère Aymeric. Ils s’installeront chez leur tante, pendant que lui souhaite partir à Puivert régler quelques anciens secrets. 


Sur fond de guerre de religion les intrigues liés à cette famille ainsi qu’au vol du Suaire vont se croiser, s’emmêler, jusqu’au dénouement. 
Beaucoup de complots, de trahisons, de folie, d’amour et de guerre bien sûr. 
Il semblerait que ce livre soit le premier tome d’une saga qui devrait s’étirer au long des siècles et nous mener jusqu’en Afrique du Sud à la fin du XIXème siècle.


J’ai aimé le fond historique de ce roman ainsi que l’idée de l’histoire et on a envie de s’attacher aux personnages, mais mon petit bémol va sur l’écriture et la manière de raconter cette histoire. J’ai du mal à dire ce qui m’a gêné, parce que tout en étant prise dans l’histoire je n’ai pas été prise par le style qui parfois m’a dérangé. J’ai trouvé que les enchainements étaient un peu faciles, et la narration un peu poussive.
Un livre qui ne me laissera probablement pas de grands souvenirs tout en restant une lecture facile et abordable.


Sonatine Éditions, 606 pages. Janvier 2020
Traduction de Caroline Nicolas.

lundi 4 mai 2020

"Et les vivants autour" de Barbara Abel




Quatre ans que Jeanne dort, quatre ans que sa mère vient la voir tous les jours à l’hôpital, quatre ans que Jérôme son mari ne vit plus, quatre ans qu’une famille est déchirée par cette absence si lourde et douloureuse.

Jeanne est dans le coma suite à un accident, et lorsque son médecin convoque à nouveau ses parents et son époux ils s’attendent à ce qu’une fois encore il leur parle d’acharnement thérapeutique et d’arrêt des soins. Ils ne s’attendaient certainement pas à la bombe que leur balance le médecin et qui va bouleverser leur vie, ainsi que celle de Charlotte sa sœur ainée. 

Un roman construit comme un thriller, qui se dévore page après page, les secrets se dévoilent ainsi que les caractères ; la tension monte, elle est poussée à l’extrême. Il faut avancer pour savoir.

Un thriller mais aussi un roman qui pose beaucoup de questions sur l’acharnement thérapeutique, le coma, le droit à la dignité des malades. Comment poursuivre sa vie lorsqu’un être aimé est là sans être vraiment là…
L’espoir fait vivre, mais tout de même. 

Et puis je trouve ça flippant d’imaginer se réveiller après plusieurs mois ou années de coma, tout ce qu’on a raté, l’évolution du monde et de l’entourage.
Je ne suis pas sure que j’aimerais qu’on garde mon corps en vie ainsi.

Difficile dilemme pour les familles


Belfond, 448 pages. Mars 2020.

vendredi 1 mai 2020

"Et soudain, la liberté" de Caroline Laurent et Évelyne Pisier





Caroline Laurent est éditrice et lorsqu’Évelyne Pisier lui envoie un manuscrit elle est tout de suite emballée. Les deux femmes se rencontrent pour travailler sur le livre, malheureusement avant que ce travail ne puisse s’achever Évelyne décède, mais Caroline ne peut abandonner tout ce qui a déjà été fait et surtout elle veut raconter cette histoire romanesque d’Évelyne et de sa mère, au travers d’une amitié construite en quelques mois, Caroline veut rendre hommage à cette femme au destin incroyable.

Evelyne est née au Vietnam, au temps de l’Indochine, puis elle a vécu en France à Marseille, et à Nouméa. Son père était un homme raciste, dur, violent, intolérant, elle a grandi en admirant cet homme, jusqu’à ce qu’elle pense par elle-même, jusqu’à ce qu’elle remarque les incohérences de son discours et le machisme qui l’étouffait.
Sa mère s’est battue contre son mari, avec les armes qu’elle a pu utiliser, elle était féminisme dans l’âme, ou tout simplement femme, femme défendant ses droits, sa vie, sa liberté. 

En grandissant Evelyne s’engage, elle part à Cuba avec un groupe de jeunes communistes (dont Bernard Kouchner son futur mari), elle tombe littéralement sous le charme de Fidel Castro avec qui elle vivra une aventure amoureuse incandescente, mais l’homme est encore plus amoureux des femmes en général et de son pays en particulier, Evelyne fera sans doute le bon choix en décidant de rentrer en France où elle retrouvera Bernard, ce jeune médecin ambitieux et plein d’espoir.

Un livre brillant, plein d’amour, de découverte. On voit les paillettes dans les yeux de Caroline Laurent.
La violence colonialiste m’a profondément bouleversée et fait encore réaliser et comprendre beaucoup de choses, elle parle très bien de cette époque et de l’aveuglement de certains hommes. 
Le féminisme qui apparaît aussi, la force de certaines femmes grâce auxquelles nous avons bien avancé, mais qui me fait réaliser aussi tout ce qui est malgré tout encore bien ancré dans les cellules d’hommes et parfois de femmes… Nous ne sommes pas encore au bout de nos peines.

Deux petites choses m’ont gênées, la première est l’absence de Marie-France mais qui sera expliquée à la fin et qui est tout à fait compréhensible, la deuxième ce sont les intrusions de l’auteur qui m’ont surprise au départ et qui finalement m’ont fait encore plus aimé et le livre et l’auteur 😊. Ce qui me déplaisait est devenu ce qui m’a enthousiasmé !
J’ai aimé l’élan de l’auteur et sa passion se partage aisément, elle glisse un peu d’elle, un peu de sa propre mère, et je sais que depuis elle a écrit ce livre que l’on sent poindre entre les lignes, je suis tellement impatiente de pouvoir le découvrir.


Une belle découverte, une auteur à suivre !! 

"Simplicité du principe; régissent depuis toujours la société : les femmes sont inférieures aux hommes. Les premières cédaient naturellement aux seconds leur nom, leur patrimoine, leur corps, leurs ambitions."
"La déflagration. Une conscience est là face à vous qui vous dit : tu n'es pas qu'un fait biologique, de la position d'Autre tu peux devenir Essentiel toi aussi, mais méfie-toi, tu es ta propre ennemie, tu as gouté à ce confort qui fait de toi l'esclave de ton maitre. Pour être libre, tu devras accepter l'errance de la liberté; pour exister, tu devras accepter de renverser l'existence. Tu seras seule." 
"Ce que l'Amant, le gaulliste, lui donnait, c'était exactement ce qu'André ne pouvait se résoudre à lui offrir : de la liberté. Les femmes n'étaient pas des sous-hommes. Pas des enfants, pas des mineures ! Mona ne voulait plus qu'on lui dise quoi faire ou penser."
"Je ne vais pas vous parler de Dieu, de religion ou de pénitence. Ce que je vois, et qui m'inquiète, c'est que vous avez treize ans et qu'on vous demande d'agir comme une adulte. Les péchés de vos parents ne sont pas les vôtres. Les actions de vos parents ne sont pas les vôtres. Il faut que vous pensiez à vous. À votre avenir. À ce que vous voulez faire, à celle que vous voulez devenir. Cessez de vivre leur vie à la place de la vôtre. "
 

Les escales éditions 448 pages (Pocket 478 pages). Août 2017