Je me suis beaucoup interrogée sur les articles que je souhaite écrire, les livres dont je veux parler.

Dois-je faire un article pour chaque livre ? Ou uniquement ceux qui m'ont vraiment plu ?

La réponse je l'ai trouvé en pensant à mon club de lecture ; nous y sommes pour parler de tous les livres que nous lisons, pour échanger, discuter, alors comme l'idée est de faire un peu pareil ici, j'ai décidé de tout mettre. Il y aura donc des articles courts, des plus longs, des passionnés et des plus ternes. Certains vous donneront peut-être envie de lire le livre concerné, d'autres vous donneront peut-être envie de me convaincre...

Alors soyez indulgents, et surtout n'hésitez plus à faire un commentaire !

Au plaisir de (vous) lire.

vendredi 29 juin 2018

"La ferme du bout du monde" de Sarah Vaughan



Sans le vouloir je me suis retrouvée plongée dans une autre histoire qui se passe dans une ferme anglaise, cette fois dans les Cornouailles.
C'est une ferme isolée, au bord des falaises, une ferme dans laquelle se sont succédées plusieurs générations de la même famille.

Tout débute en 2014, fin juin, avec Lucy, infirmière en néonatalogie dans un hôpital londonien, qui découvre que son mari Matt la trompe. Elle se met à douter de son mariage mais aussi de ses capacités professionnelles. Elle décide donc de rejoindre sa famille à Skylark, dans cette "ferme du bout du monde" où elle s'est toujours bien sentie.
Elle y retrouve sa mère, son frère mais aussi sa grand-mère Maggie.

En parallèle on suit aussi une partie de l'adolescence de Maggie, dans cette même ferme pendant la seconde guerre mondiale. Les difficultés d'être adolescent pendant la guerre, l'importance du "qu'en-dira-t-on" et du regard des autres.

Les chapitres se succèdent en glissant de 70 ans en avant ou en arrière et petit à petit on découvre les secrets de famille bien cachés, mais qui finissent toujours pas éclater au grand jour.

J'ai bien aimé ce roman qui est une lecture plutôt facile, on se laisse prendre par l'envie de découvrir les secrets même si pour être honnête on comprend assez vite de quoi il s'agit.
J'ai bien retrouvé l'ambiance de la ferme dans les années de guerre, avec les vaches qu'il faut traire, la difficulté de la vie à la ferme, et en même temps le plaisir du travail accompli.
Les premiers amours et la passion qu'ils inspirent sont aussi très bien décrits.

Un bon livre pour les vacances !

Preludes, 440 pages.

mardi 26 juin 2018

"Les filles de Hallows Farm" de Angela Huth



Nous sommes en 1941 et l'Angleterre manque cruellement d'hommes, en particulier dans ses campagnes où de nombreuses fermes ont vu partir les fils sur le front.
Pour pallier ce manque le gouvernement a lancé un programme afin que des jeunes femmes volontaires partent travailler dans ses fermes.

À Hallows Farm arrivent trois jeunes filles très différentes mais dévouées et pleines de bonne volonté.
Il y a Prue la coiffeuse à qui rien ne fait peur et que rien n'arrête, Stella la romantique éternellement amoureuse, et Ag l'étudiante qui rêve de Cambridge. Toutes les trois débarquent dans une ferme où vit une famille de 3 personnes, John et Faith Lawrence et leur fils Joe, asthmatique il a été réformé.
Joe est fiancé à Janet qui est parti travailler loin, et malheureusement elle ne peut revenir que très rarement.
Il y a aussi Ratty qui donne un coup de main à la ferme depuis 20 ans mais avec l'âge il est maintenant en semi-retraite et ne vient plus que de temps en temps à la ferme. Il est marié à Edith une vieille irascible qui lui pourrie la vie.

Je me suis laissée prendre dans ce roman très féminin. J'ai aimé les caractères des trois jeunes femmes très bien dépeints et dont l'évolution m'a semblé logique et très bien vue.
Le côté agricole aussi m'a beaucoup plus, le travail de la terre, l'effort physique, la nature, les bêtes. C'est sur un fond de seconde guerre mondiale mais cela reste assez anecdotique.
On retrouve très bien l'ambiance de la campagne anglaise et de toute cette époque.

Bref un moment vraiment très agréable de lecture et de détente.

Petit Quai Voltaire, 443 pages.

mercredi 20 juin 2018

❤️ "La salle de bal" de Anna Hope



1911,  près de Leeds, Yorkshire, l'asile de Sharston.
Un bâtiment magnifique, avec un immense parc, les bois à côté et les fermes.
L'asile fonctionne en autosuffisance grâce à son environnement et en faisant travailler ses patients.
C'est le début du siècle et à cette époque on enferme encore les gens pour le moindre trouble "psychiatrique" (anorexie, dépression, parfois juste un fort caractère ou quelqu'un qui dérange...).
Certains déficients vont pouvoir sortir au terme d'un séjour plus ou moins long et d'autres sont "poussés" dans le pavillon des "chroniques" dont ils ne sortiront que les pieds devant.

Dans ce roman nous suivons trois personnages principaux, tour à tour :
Ella, une jeune femme qui arrive tout juste dans l'asile et qui travaillait dans une filature depuis son plus jeune âge et qui, suite à un accès de colère, a brisé une vitre ce qui lui vaut l'internement...
John, cet irlandais taciturne qui traine toujours avec son ami Dan Riley - le marin -dont on découvrira petit à petit les raisons de son internement.
Charles, un des médecins de cette institution, passionné de musique et qui souhaite ardemment révolutionner la prise en charge des déficients mentaux.

Les relations de ces trois personnages vont évoluer au fur et à mesure et leurs interactions vont avoir des conséquences assez importantes pour chacun.

Ella comprend vite que si elle veut sortir il lui faudra se tenir tranquille. Elle se lie rapidement avec Clem une jeune femme qui dévore les livres et qui va lui donner les quelques clés pour survivre dans ce lieu à l'air faussement calme et paisible...
John travaille dur avec son ami Dan, ils ont la chance de pouvoir être dehors même si c'est pour creuser les tombes de leurs camarades.

Charles est très intéressé par l'eugénisme et il souhaite participer à un colloque où il voudrait démontrer que la stérilisation systématique des malades mentaux n'est pas nécessaire - souhait notamment de Winston Churchill de promulguer une loi dans ce sens - mais que l'on peut les aider à évoluer favorablement notamment grâce à la musique. C'est ainsi qu'il a institué tous les vendredis soirs un bal où les femmes et les hommes (qui ont été "sages") peuvent se retrouver pour danser. C'est au cours d'un de ces bals que Ella et John vont faire plus ample connaissance.
Malheureusement Charles, qui est peut être le plus "malade" des trois, va peu à peu modifier son point de vue et son comportement.

Anna Hope s'est inspirée du West Riding Asylum devenu ensuite le High Royds Hospital pour situer son roman, mais aussi de l'histoire de son arrière-arrière grand-père qui y fut interné.

C'est un roman bouleversant, magnifiquement conté, touchant d'émotion et en même temps glaçant de constater le traitement qui était fait pour les personnes "différentes". Les questions autour de la maladie mentale, de son traitement, de ses limites sont abordées, mais aussi l'évolution de l'homme et la croyance pour certain que pour perfectionner la race humaine il faut en éliminer les rebuts. C'est tout une époque mais je ne suis pas certaine que ces idées aient totalement disparu.
Il y a aussi de l'amour, de l'amitié, de la loyauté.
Bref une belle histoire, un beau roman, à lire !!

Flammarion, 383 pages.

lundi 18 juin 2018

"Un personnage de roman" de Philippe Besson



En août 2016, au cours d'un journal du soir, Emmanuel Macron apparaît et cette apparition provoque chez Philippe Besson "une illumination, une révélation". C'est ainsi qu'il décide d'écrire ce roman alors que Emmanuel M. ne s'est pas encore déclaré comme candidat à la présidence et que, bien sûr, personne n'imagine qu'il sera élu !

Philippe Besson propose donc à Emmanuel M. de le suivre et d'écrire un livre.
Dès le départ l'auteur nous le dit, ce sera un récit subjectif, il n'est pas un journaliste faisant un article mais bien un écrivain racontant ce qu'il observe, voit, entend, avec ses émotions et son ressenti.

Et cela aboutit à un livre plutôt intéressant, qui nous donne à voir un pan de la campagne présidentielle un peu différent, un côté politique moins repoussant, avec plus "d'humain".
Après on en fait ce qu'on veut, et cela ne veut pas forcément dire que l'on est avec ou pour mais la perspective non-objective d'un suivi de campagne nous permet aussi d'ouvrir notre esprit à autre chose.

Il y a tout de même quelques vérités ...
"...Si on met de côté que les Français clament leur foi en l'avenir mais ne cessent de se réfugier dans le « c'était mieux avant », réclament toujours des réformes mais s'y opposent systématiquement dès que quelqu'un s'efforce de les mettre en place, aspirent à la révolution mais élisent un roi, vomissent les partis mais votent pour eux, jouent au loto mais haïssent les individus liés à l'argent.
Et un peu d'humour ...
"Ce portrait au vitriol concentre le plus détestable : le désir de nuire ("je veux me faire confirmer"), la fausse information ("qui vient de parler à Closer"), la misogynie (qui n'est pas l'apanage des hommes), le crédit apporté aux ragots. Il est vrai qu'avoir été l'épouse de M.Strauss-Kahn pendant plus de vingt ans vous qualifie pour donner des leçons d'élégance." (à propos de propos tenus par Anne Sinclair sur Brigitte Macron) 

"Je dis : « Tu pourrais avoir la main qui tremble, ça se comprendrait...» Il me coupe : « Si tu as la main qui tremble, tu ne fais pas ce métier.»" 
 Juillard, 247 pages.

mercredi 13 juin 2018

"L'enfant-mouche" de Philippe Pollet-Villard


L'enfant-mouche c'est Marie, cette enfant de 12 ans sortie de son orphelinat par sa "tante" Anne-Angèle.
En effet, Anne-Angèle, infirmière au Maroc venue à Paris suite à l'accident qui a causé la mort de sa soeur, se retrouve, par un drôle d'effet domino, en charge de la petite Marie.

Nous sommes en 1944, la France est occupée par l'armée allemande, et ensemble, Marie et sa tante partent vivre en Champagne dans un village près de Reims où Anne-Angèle doit gérer et remettre sur pied l'infirmerie.
Mais Anne-Angèle tombe malade et Marie doit se débrouiller pour leur trouver de quoi se nourrir dans une campagne épuisée, vidée par la guerre et l'hiver.
Elle ne peut compter sur personne et doit toujours être sur ses gardes. Elle apprendra souvent à ses dépens que la lâcheté, la trahison et la méchanceté ne sont jamais loin des hommes et qu'il lui faut se méfier d'eux "surtout quand il leur prend des envies d'héroïsme".

Pourtant Marie saura retomber sur ses pieds et tirer le mieux de chaque situation.

Dans ce roman, largement inspiré de l'enfance de sa maman, Philippe Pollet-Villard nous présente trois forts personnages de femmes pendant la seconde guerre mondiale.
Il y a bien sûr Marie, cette enfant qui grandit au milieu de la guerre et qui doit tout faire par elle-même. Heureusement elle n'a pas les deux pieds dans le même sabot, elle a un caractère bien trempé qui lui permet certainement de tenir sans s'effondrer, elle n'a pas peur de tenir tête aux adultes, aux hommes, pas toujours bien intentionnés. On dirait qu'elle se fiche un peu de la guerre, de ses raisons, son souci principal étant sa propre survie. C'est d'ailleurs un peu le cas des deux autres femmes dont il est question dans le roman.
En effet Anne-Angèle a tout quitté pour se retrouver dans ce pays en guerre qui n'est plus vraiment le sien et qui plus est, elle est gravement malade. Et malgré l'hostilité flagrante des villageois couplée à sa maladie, elle continuera de se battre, de rester pour Marie.
La troisième femme est Toinette qui a des moeurs tout à fait questionnable et en particulier en tant de guerre. Mais c'est une belle femme, qui se fiche de ce que pensent les autres, qui ne veut manquer de rien, ni pour elle ni pour son mari ni pour son fils. Et elle fait ce qu'il faut pour permettre à sa famille de continuer à vivre correctement.

Un livre très fort, touchant. Des personnages ciselés, puissants et que l'on suit avec avidité. Rien ne leur fait peur et nous aimerions avoir ne serait-ce qu'un dixième de leur force mentale, de leur capacité de résistance.

Un auteur à découvrir et à suivre.

Ci-dessous une interview assez courte à propos de son roman.
https://www.youtube.com/watch?v=zH23vCu-Fm0

Flammarion, 421 pages.

dimanche 10 juin 2018

"Chanson de la ville silencieuse" de Olivier Adam


Une jeune femme, dont on ne connaitra pas le nom, part à Lisbonne à la recherche de son père. C'est un ancien chanteur ultra renommé qui, au sommet de sa carrière, a tout lâché pour s'enfermer chez lui dans sa maison de campagne et qui, un jour, a disparu.
Il est tenu pour mort, mais la photo d'un chanteur de rue vu à Lisbonne va pousser cette jeune femme à aller vérifier si il s'agit de son père ou pas.

Elle travaille dans une maison d'édition, s'est faite toute seule, ses parents ayant été magistralement absents de son enfance, de sa vie. Ils n'ont jamais vraiment formé un couple et ainsi notre héroïne a vécu sa jeune enfance à Paris avec sa mère, mannequin, brulant la vie par les deux bouts, puis chez son père dans le sud, à la campagne. Là-bas elle a trouvé un semblant de vie de famille grâce au couple qui gère la maison du père, mais à l'école elle reste "la fille du chanteur".

L'histoire nous plonge dans la solitude absolue de cette enfant qui malgré tout grandit et devient une jeune fille timide et réservée.

Avec Olivier Adam on est toujours un peu dans le glauque, dans le noir, dans la misère humaine.
Cette fois il s'attaque à une misère humaine un peu différente, une misère liée aux frasques des parents, à leur absence mais surtout à leur impossibilité de se poser dans leur vie. Ils sont toujours à la recherche d'autre chose.

On s'attache doucement à cette jeune femme qui finalement ne s'en sort pas si mal au cours de sa quête du père.
Un livre facile à lire et rapide, peut être un peu trop rapide.... et un peu trop facile... Je ne suis pas très sure de l'avis que j'ai, de ce qu'il me reste. J'ai passé un bon moment de lecture tout en étant peut être un peu deçue par cet auteur que j'affectionne particulièrement.


Flammarion, 217 pages.

"Douleur" de Zeruya Shalev


Israël, Jérusalem.
Iris est marié à Micky avec qui elle a deux enfants, Alma une jeune adulte et Omer qui prépare son bac. Elle est directrice d'une école qu'elle a créé il y a quelques années et qui fonctionne très bien.
Dix ans auparavant elle a été une des nombreuses victimes d'un attentat qui l'a laissé avec de nombreuses blessures nécessitant plusieurs interventions chirurgicales et une longue hospitalisation.

Ses douleurs reviennent et l'obligent à consulter un grand spécialiste. Mais quelle n'est pas sa surprise lorsqu'elle découvre que ce grand médecin n'est autre que son premier grand amour. Son amour de jeunesse dont elle ne sait jamais totalement remise ; Ethan l'avait brutalement quitté sans qu'elle ne s'y attende, et pour elle avait suivi une longue période dépressive.

Et le voilà de retour, ils vont évidemment se reconnaitre, il y aura des explications.
Mais un amour peut-il renaitre de ses cendres trente ans après ?
D'autant que la vie d'Iris n'est pas si simple, en effet au même moment avec Micky ils découvrent que leur fille chérie mène une drôle de vie à Tel Aviv et que peut-être il faudrait l'aider, malgré elle.

Iris plonge dans la culpabilité entre son premier amour et sa fille qu'il lui faut secourir.

C'est un roman assez lourd où plusieurs thèmes sont abordés. On retrouve le premier amour, la difficulté du mariage, l'éducation des enfants, les gourous, la prostitution, la confiance en soi, la douleur, l'attentat... chacun de ces thèmes pourraient être à lui seul le sujet d'un seul livre et je reconnais que le fait qu'il y en ai autant m'a un peu perturbé. Je ne savais plus vraiment sur quel sujet me focaliser vraiment.

Elle évoque aussi très rapidement le sujet de l'armée et du service militaire que doivent faire les jeunes en Israël, cela a eu un écho assez fort avec un livre lu il y a déjà longtemps (à relire donc...) "Une femme fuyant l'annonce" de David Grossman. J'ai été particulièrement touché par ses mères qui vivent la peur au ventre lorsque leur garçon arrive à l'âge d'être "convoqué"....

J'ai aimé ce livre, qui est puissant, qui touche et remue. Iris est à la fois une femme forte, qui sait ce qu'elle veut et qui en même temps reste ultra féminine et romantique.
La fin m'a perturbé, même si finalement elle est logique, j'aurais aimé autre chose...

Gallimard, 401 pages.

lundi 4 juin 2018

"La maison à droite de celle de ma grand-mère" de Michaël Uras



Giacomo, d'origine sarde, vit à Marseille où il est traducteur.
Il a beaucoup de travail et notamment depuis que son éditeur lui a demandé une traduction d'une nouvelle version de la très célèbre histoire de Moby Dick. Mais son oncle l'appelle depuis son village natale pour l'informer que sa grand-mère très malade est hospitalisée et n'en a plus pour très longtemps.
Aussitôt Giacomo prend le bateau pour rejoindre son île et replonge dans son enfance, dans son village coloré aux personnages étranges.
Il nous permet de découvrir un petit peu de Sardaigne, de ses habitants.
Et peu à peu il nous emmène dans sa propre histoire et ses secrets.

Alors soyons franc, je n'ai pas du tout accroché avec les personnages qui ne m'ont absolument pas touché. J'ai trouvé l'histoire assez insipide et je me suis forcée à aller au bout pensant qu'il y aurait peut-être une surprise intéressante, mais non.
Alors certes c'est coloré, comme les murs du village ou les chemises des hommes mais pour moi ça s'arrête là, je n'ai trouvé aucun intérêt et surtout aucun plaisir à la lecture de ce livre.
Dommage j'ai perdu un peu de temps à vouloir aller au bout...
Suivant !

PRELUDES, 314 pages.