Je me suis beaucoup interrogée sur les articles que je souhaite écrire, les livres dont je veux parler.

Dois-je faire un article pour chaque livre ? Ou uniquement ceux qui m'ont vraiment plu ?

La réponse je l'ai trouvé en pensant à mon club de lecture ; nous y sommes pour parler de tous les livres que nous lisons, pour échanger, discuter, alors comme l'idée est de faire un peu pareil ici, j'ai décidé de tout mettre. Il y aura donc des articles courts, des plus longs, des passionnés et des plus ternes. Certains vous donneront peut-être envie de lire le livre concerné, d'autres vous donneront peut-être envie de me convaincre...

Alors soyez indulgents, et surtout n'hésitez plus à faire un commentaire !

Au plaisir de (vous) lire.

dimanche 29 mars 2020

"Mamma Maria" de Serena Giuliano





Un peu de soleil d’Italie pour égayer des journées pluvieuses ; le plaisir de se retrouver au café « Mamma Maria », sur la jolie place d’un village de la côte amalfitaine tout près de la mer et au son des chansons de Adriano Celentano.

Sofia, jeune traductrice, revient s’installer dans son village natal après huit années passées à Paris et une déception amoureuse.
Le café tenu par Maria est le centre névralgique du village où tout se passe, tout se dit, tout se sait. Maria est un peu la maman de tous. Jeunes et vieux se retrouvent, discutent, jouent aux cartes, s’engueulent…

Par les voix de Sofia et de Maria nous suivons les aventures et aléas du village, nous rencontrons les personnages, nous apprenons à les connaître avec leurs qualités et leurs défauts. 

C’est un roman feel-good, ce qui en principe n’est pas trop ma tasse de thé, mais celui-ci est plutôt bien fait. Il se dévore.
Tout d’abord la construction est très attrayante car on passe de Sofia à Maria dans un enchainement ininterrompu et dynamique, les chapitres sont courts et enlevés.

Et puis ce livre aborde aussi de vrais sujets de société, tel que le racisme, l’arrivée des migrants, la vieillesse, la solitude…

J’ai aimé la lumière dégagée par les personnages, le lien entre les jeunes générations et les anciennes, l’entraide, et … la cuisine italienne !! Il y a tout le caractère de l’Italie dans ces pages.

Un joli livre que je recommande particulièrement en ce moment pour illuminer son quotidien ! et une mention particulière pour la couverture qui est vraiment très belle et attrayante. 

"Il faut des pâtes, pour vivre. Il faut des lasagnes, de la friture, du gras, de l'eau de mer et du soleil. Sinon, la vie ne vaut même pas la peine d'être vécue."
"Et puis j'ai un en charge un nouveau stagiaire, qui a le QI d'une moule. (Certains matins, il en a aussi l'odeur...)"
"Aux dernières élections, l'extrême droite est arrivée au pouvoir en Italie. Depuis, le racisme a envahi nos vies comme un tsunami de boue. Avec un ministre de l'Intérieur qui a pour slogan "Rentrez chez vous !", qui confond islam et terrorisme, qui accuse les migrants de tous les maux dont souffre l'Italie, les langues se sont déliées. Aujourd'hui, au travail, au bar, dans la rue, beaucoup revendiquent cette haine de l'autre comme ils brandiraient un étendard."
"Je remercie Dieu de les avoir envoyés dans le poulailler d'un homme encore pourvu d'amour pour son prochain, même lorsque ce prochain vient d'ailleurs." 
Cherche-midi,  240 pages. Mars 2020

jeudi 26 mars 2020

"Sur un mauvais adieu" de Michael Connelly



On retrouve l’inspecteur Harry Bosch qui ne travaille plus au LAPD (partir en retraite, revenu, viré…. Voir le tome précédent "jusqu'à l'impensable" ), il est maintenant enquêteur privé et travaille notamment avec son demi-frère avocat, Mike Haller.
Il est aussi officier réserviste au SFPD (San Fernando Police Department).
Et c’est ainsi que l’on suit 2 affaires en même temps.

En tant qu’enquêteur privé il se voit confier la recherche du potentiel héritier d’un richissime industriel alors qu’en même temps il tente de mettre la main sur un violeur en série avec ses collègues du SFPD. 

C’est toujours un plaisir de retrouver Harry Bosch, mon détective chouchou, car j’aime son côté fonceur, rebelle et insoumis, son côté « même pas peur », un bon mâle alpha (comme on les aime dans les livres) mais avec un peu de douceur et de tendresse, mais surtout il n’aime vraiment pas les vilains méchants et fait tout pour les empêcher de nuire.

Je suis absolument fan de la manière dont Michael Connelly construit et écrit ses enquêtes, je suis prise dès le départ et je ne lâche plus. On démarre doucement, et petite goutte par petite goutte le mystère monte, l’enquête avance et il sait parfaitement faire monter mon rythme cardiaque au moment où il faut, parfois j’ai l’impression de regarder un film !

Bref je dévore à toute allure et je me régale !

Calmann-Levy, 450 pages. Mars 2018
Traduction de Robert Pépin

mercredi 25 mars 2020

"Ordinary people" de Diana Evans




J’ai mis beaucoup de temps à lire ce livre, pour de multiples raisons.
Les conditions actuelles font que la concentration m’a été difficile pendant plusieurs jours, mais aussi c’est un livre qui entre dans l’intimité des couples, dans leur réalité et forcément c’est assez perturbant.
C’est un livre sombre et triste, la vision du couple n’en ressort pas nécessairement grandie ni belle. Je n’y ai pas lu beaucoup d’espoir.

………………….

Nous sommes à Londres, ou plutôt dans sa banlieue sud en grande partie, une année s’écoule, plus ou moins encadrée entre l’élection de Barack Obama et la mort de Michaël Jackson, et nous suivons deux couples, deux couples en crise.

Il y a M&M, Melissa et Michael en couple depuis une petite quinzaine d’années, ils ont deux enfants dont le deuxième vient tout juste de naitre.
Il y a Stéphanie et Damian, amis des précédents, vivant carrément à la campagne et parents de 3 enfants.

Les deux couples sont encore trentenaires mais approchent de la quarantaine, ils ont donc des enfants encore jeunes, Stéphanie adore être femme au foyer et s’occuper de ses enfants tandis que Mélissa jongle entre son travail en free-lance à la maison et les enfants.

On comprend aussi petit à petit que Michael et Melissa sont noirs, issus d’une communauté mixte, et si ce détail ne compte pas pour Melissa il est d’une importance capitale pour Michael qui en fait un pivot essentiel de sa vie. 

En plus de l’étude des couples il y a une image de la vie londonienne, et notamment en périphérie, avec les communautés, les transports, les gangs….

Il est beaucoup question de désir, d’amour, d’envie de continuer, de trouver le bonheur ou pas, toutes questions qui habitent les couples après quelques années et l’arrivée des enfants.
On retrouve donc les concepts classiques d’amour, de fidélité, de famille, de sexe, mais aussi d’indépendance et de féminisme.

Ce roman aborde beaucoup de choses, je l’ai trouvé très intéressant mais lourd à lire, car pas très optimiste sur l’avenir du couple en général, et même si je partage beaucoup d’idées mon côté optimiste et positif à envie de se lever contre le défaitisme ambiant du livre. 

Mais peut-être que c’est elle qui a raison….

J’ai aimé l’écriture et la manière dont l’auteur apporte petit à petit des informations sur les couples, ce qu’ils sont, comment ils en sont arrivés là, l’évolution des sentiments, les déplacements dans la ville aussi. J’ai aimé qu’elle ose parler ainsi de la vie de couple, car les crises qu’ils vivent sont une réalité
« La relation que Michael entretenait avec ses origines et sa couleur de peau était une prison pour lui, autant que pour elle. »
«Tu ne crois pas que c’est un problème de perdre le contrôle de ce qu’on est vraiment, de la façon dont on fait les choses, de notre propre culture lorsqu’on est en couple ? »


Globe, 378 pages. Septembre 2019
Traduction de Karine Guerre

vendredi 20 mars 2020

"1984" trilogie de Éric Plamondon


La trilogie se compose de 
  • Hongrie-Hollywood Express :
    Ce premier tome nous raconte Johnny Weissmuller, un champion de natation qui fut aussi le très célèbre Tarzan au cinéma, réputé pour son cri dans la jungle  et sa médaille d’or aux Jeux Olympiques de Paris en 1924. Il est né au début du vingtième siècle en Roumanie et après des années de gloire a fini assez seul. Il meurt au Mexique en 1984.

  • Mayonnaise :
    Dans ce second opus Éric Plamondon nous raconte la vie de Richard Brautigan un écrivain/poète qui s’est suicidé en 1984.

  • Pomme S :
    Ce troisième et dernier tome dévoile la vie et l’ascension de Steve Jobs, avec la création d’Apple et 1984 se trouve être l’année de lancement du premier Macintosh. La publicité pour ce lancement a utilisé le thème du livre de George Orwell et fut longtemps considérée comme la meilleure publicité de tous les temps. 

Pour chacun de ces tomes il y a un fil conducteur, même deux. Il s’agit de l’année bien entendu, mais aussi de Gabriel Rivage qui est l’écrivain qui nous raconte ces 3 histoires. (Probablement que dans Gabriel Rivage il y a beaucoup de l’auteur lui-même.)
Ce Gabriel profite de l’histoire de ces 3 hommes pour remonter la sienne et nous la livrer.

J’avais découvert Éric Plamondon en lisant « Taqawan » puis « Oyana », deux livres que j’avais particulièrement appréciés, pour leur sujet mais aussi pour leur forme.
En effet l’écriture de cet auteur est très particulière.
Les chapitres sont souvent très courts, on passe de la narration à des extraits de journaux, à de l’information pure, puis on repart sur de la narration, il y a même des poèmes et des recettes.  

Ce mode opératoire est très intéressant et original, il permet une lecture vivante, active, on apprend énormément de choses, il y a beaucoup beaucoup d’informations et beaucoup d'humour. 


J’ai lu ces 3 tomes à la suite, et peut-être que cela n'était pas très judicieux.
Je dirai que parfois j’ai eu un peu la nausée de ce « système » même si je l’apprécie, mais sur 600 pages cela devient un peu indigeste.

J’ai été intéressée par l’histoire de Weissmuller et encore plus par celle de Steve Jobs et de la création d'Apple, en revanche beaucoup moins par celle de Richard Brautigan que je ne connaissais pas et qui du coup n’a pas vraiment su éveiller ma curiosité.

Malgré tout cela reste une lecture facile, plaisante, que je recommande mais en intercalant d’autres lectures entre chaque tome.

En revanche je vous conseille plus que vivement ces deux derniers roman « Taqawan » et « Oyana »
Le Quartanier, 601 pages. 2011-2012-2013

mercredi 18 mars 2020

"Une vue exceptionnelle" de Jean Mattern



Je découvre cet auteur avec ce petit roman grâce au conseil d’une amie.

Apparemment Jean Mattern a repris les personnages principaux de deux de ses précédents romans pour en faire des personnages secondaires mais qui ont une grande importance dans l’histoire et surtout dans la vie d’un des deux héros. 

Émile est neurochirurgien et a passé le plus clair de sa vie à travailler ; il a consacré beaucoup de temps et d’énergie pour sa belle carrière de médecin, c’est sa vie amoureuse qui en a pâti ; il l’a simplifié à de furtives entrevues jusqu’à ce qu’il rencontre David…

David est musicologue, et lorsqu’il rencontre Émile il vit depuis peu à Paris. Il arrive de Londres où il vient de laisser Laura la femme avec qui il pensait finir sa vie et dont il pensait adopter l’enfant, Simon. Mais c’était sans compter sur le retour imprévu de Gabriel, le père de Simon. Pour David c’est un déchirement, il voulait tellement être père.

Vingt-cinq ans plus tard, Simon consulte Émile…

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David s’adresse directement à Émile tandis que ce dernier raconte son histoire à la troisième personne, et sur la fin une troisième voix se rajoute avec Clarisse, une jeune femme que David a rencontré presque au même endroit qu’Émile.

Avec une alternance dans le temps et dans les voix ,ce texte est écrit tout en douceur. Petit à petit la force des émotions et des sentiments monte, le passé se dévoile et avec lui l’intimité de ce couple, leur rencontre à la fois romantique et peu commune, mais aussi ce qui les tient dans leur vie, dans leur quotidien, et leurs faiblesses.

On pourrait penser que certaines coïncidences sont un peu invraisemblables, notamment à la fin du roman, mais parfois la vie nous joue de drôles de tours, ce qui fait que cela ne m’a pas dérangé, et puis un peu de rêve et de magie ne font pas de mal. 

Ce roman m’a donné envie de lire d’autres écrits de cet auteur et en particulier les romans où l’on retrouve Gabriel et Simon. (« Les bains de Kiraly » et « Simon Weber »)


Sabine Wespieser Éditeur, 134 pages. Août 2019


dimanche 15 mars 2020

"The End" de Zep


Pour changer j'ai lu un roman graphique de ZEP qui colle pas mal avec l'actualité même s’il ne s'agit pas ici d'une épidémie mais plutôt d'une mystérieuse substance qui serait produite par les arbres...

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Des hommes sont retrouvés morts de façon totalement inexpliquée, en même temps de curieux champignons sont trouvés au pied des arbres.
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Un scientifique étudie ses arbres, leur mode de communication et aussi leur séquence ADN, il est persuadé que ce sont les arbres qui sont à l'origine de l'extinction des dinosaures. 
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Une idée plutôt originale même si elle tient de la science-fiction, ça m'a plu d'imaginer que les arbres pouvaient "sauver" la planète. 
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À nous de nous poser les bonnes questions sur notre attitude, nos comportements et nos habitudes...
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J'ai besoin d'adhérer au dessin pour avancer dans un roman graphique et ici j'ai bien aimé le graphisme, c'est agréable une histoire dans une lecture un peu plus rapide.
Merci à mon ado qui m'a fait découvrir ce livre. 

Rue de Sèvres, 92 pages. Avril 2018

vendredi 6 mars 2020

"Love me tender" de Constance Debré




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Mais par où commencer pour parler de ce livre ?
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La narratrice a quitté son mari trois années plus tôt, ainsi que sa robe d’avocate,
mais pas que,
elle a quitté ses cheveux longs, son look de jeune fille rangée,
maintenant c’est jean, t-shirt, tatouage, et les filles, l’amour avec les filles…

Lorsqu’elle se décide enfin de l’annoncer à son mari, il vrille et fait tout pour éloigner le petit Paul de sa mère qui se retrouve à n’avoir l’autorisation de rencontrer son fils qu’une heure tous les 15 jours sous surveillance, une aberration !
Ce texte est un long cri d’injustice d’une femme qui a voulu être libre,
libre à sa façon, et qui se retrouve punie
Punie parce qu’elle sort du cadre, parce qu’elle veut vivre différemment, 
Punie parce que son mâle de mari et la justice sont injustes, pour de mauvaises raisons, certainement…
C’est une femme qui a déconstruit sa vie pour la rebâtir autrement, 
C’est une femme qui a eu besoin de sortir de sa boîte pour continuer à vivre, 
Sans faire de mal à personne, en n’étant simplement libre, en exerçant ce droit à la liberté,
Et pourtant, pourtant….
Elle explore l’amour sous toutes ses formes, elle nous parle de l’amour d’une mère, d’un père, d’un autre, d’un enfant…. Peut-on faire le deuil de chacun de ses amours là ? Peut-on s’habituer ? s’adapter ? oublier ? 
Un livre écrit au cordeau, dans un souffle vibratoire qui ne peut laisser indifférent, 
Surtout pour une femme, 
Pour une mère…

"D'attendre que le livre sorte, que la procédure avance, de retrouver un peu de fric, de revoir mon fils. D'attendre que ça se calme, que l'univers s'habitue, cicatrise, se recompose. L'univers autour de moi. Je ne reviendrai pas en arrière, je ne reprendrai pas ma peau d'avant."
"Qu'elle n'est pas vraiment une mère puisqu'elle n'est pas vraiment une femme puisqu'elle n'aime pas vraiment les hommes. Que le droit est toujours du côté du plus fort et que la liberté n'est qu'une farce. Pour rester pure, je fais mon signe de croix au lubrifiant, je récite mon credo en jockstrap et mon confiteor en pinces à sein. La justice est porno, l'amour est porno, la famille est porno, il n'y a que le sexe qui ne l'est jamais. Puisqu'on se tait pour une fois, puisqu'on arrête de mentir."
"Quand j'ai les cheveux très courts, les quelques jours après le coiffeur, je passe ma main de la nuque au front, à rebrousse-poil pour sentir le crâne, les os, le squelette. Et puis ça repousse et je passe un peu moins la main. J'aimerais me raser la tête. J'y pense tous les jours. Mais peut-être qu'après il ne restera plus rien à faire. Peut-être qu'après je n'aurai plus d'idée. Plus aucun désir. C'est pour ça que je ne le fais pas."
Flammarion, 188 pages. Janvier 2020

mercredi 4 mars 2020

"À mains nues" de Amandine Dhée




Dans ce récit, Amandine Dhée nous fait part de son expérience de femme au regard du sexe, du désir, de l’amour. 
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La narration est intéressante avec des chapitres très courts qui se succèdent entre le « je » du présent, et le « elle » du passé.
Ainsi on découvre comment petit fille puis adolescente et jeune femme elle a fait face au désir naissant, à cette vibration du bas ventre mais aussi à toutes les questions qui viennent autour et avec. 
Le quoi, le comment, le qui ?
La découverte des garçons, des filles, du gynéco
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Aujourd’hui elle est en couple, elle a un petit garçon et se pose encore la question du sexe, de l’amour, quand on vit dans son train-train quotidien, quand on vieillit…
Elle a peur, veut se rassurer… 
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Cherche-t-on ses propres limites toute la vie, sont-elles en évolution constante ?
Doit-on avoir une vie sexuelle libre ? Continue-t-on à désirer et pratiquer l’acte sexuel en vieillissant, même avec la peau moins tendue, plus plissée….
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On perçoit bien aussi que cette question du désir, du corps féminin, du sexe, évolue encore plus vite ces dernières années avec l’évolution des droits de la femme, le féminisme, les metoo et balancetonporc.
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Un récit fort et intense, un récit dans lequel nous pouvons chacun et chacune nous retrouver. 

C’est un livre intime,
mais celui de toutes les femmes.

J’ai aimé le style, j’ai aimé le texte, j’ai aimé le questionnement où chacun finalement apportera sa réponse, mais où, c’est sûr, le meilleur est à venir !!

 La contre allée, 136 pages. Janvier 2020. 

mardi 3 mars 2020

❤️❤️❤️ "Avant la longue flamme rouge" de Guillaume Sire



Dans la tête de Saravouth il y a tout un monde qui existe, qu'il fait exister, qu'il construit, bâtit, en permanence grâce à ce qu'il voit chaque jour, grâce aux histoires merveilleuses que sa maman lui raconte - Peter Pan, l'Iliade et l'Odyssée - et dans ce monde il essaie d'y inviter sa petite soeur Dara qui est une petite fille pleine d'énergie mais aussi de violence et de force.

Nous sommes au début des années 70 à Phnom Penh au Cambodge, et le pire est à venir...
C'est la guerre civile qui mettra le jeune Saravouth à terre alors qu'il est à peine âgé de 11 ans.

Il est issu d'une famille cultivée ; le père travaille au ministère de l'agriculture et la mère est professeur de littérature, c'est elle qui fait découvrir à ses enfants le monde merveilleux des livres et de ce fait de l'imaginaire et des histoires. Monde dans lequel son jeune garçon plonge.

La chute approche, Saravouth va se retrouver seul, il n'aura de cesse de retrouver sa famille dans une Phnom Penh à feu et à sang.

Sur son long chemin il croisera des personnes qui l'aideront et d'autres moins bienveillantes, et ce jeune garçon deviendra un jeune homme au milieu de la guerre, de la misère, de la violence...

Par les mots, par les images, dans son royaume il s'accroche à des fils, il les remonte lentement, sans trop tirer pour ne pas les casser.

Ce livre est bouleversant, et magnifique !
- parce que la vie de ce petit garçon (tirée d'une histoire vraie) est déchirante,
- parce que Guillaume Sire écrit tellement, tellement bien. C'est une plume que je découvre mais qui m'a faite rêver. Dans la lecture j'aime les histoires mais aussi la langue, et là la langue est tout simplement belle.

Calmann Levy, 332 pages. Janvier 2020