Je me suis beaucoup interrogée sur les articles que je souhaite écrire, les livres dont je veux parler.

Dois-je faire un article pour chaque livre ? Ou uniquement ceux qui m'ont vraiment plu ?

La réponse je l'ai trouvé en pensant à mon club de lecture ; nous y sommes pour parler de tous les livres que nous lisons, pour échanger, discuter, alors comme l'idée est de faire un peu pareil ici, j'ai décidé de tout mettre. Il y aura donc des articles courts, des plus longs, des passionnés et des plus ternes. Certains vous donneront peut-être envie de lire le livre concerné, d'autres vous donneront peut-être envie de me convaincre...

Alors soyez indulgents, et surtout n'hésitez plus à faire un commentaire !

Au plaisir de (vous) lire.

vendredi 25 novembre 2016

❤️ "L'autre qu'on adorait" de Catherine Cusset



Voilà le contre-exemple de mon article précédent, c'est à dire que ce livre ne me faisait pas vraiment envie, les critiques entendues ne m'avaient pas convaincu, mais je me suis tout de même laissée tenter  (vive les clubs de lecture !) et je ne le regrette absolument pas, je l'ai DE-VO-RÉ !

Catherine Cusset, dans ce roman, nous raconte l'histoire d'un de ses amis et ex-amant; comment un jeune homme brillant, avec un avenir non moins brillant devant lui, rate sa vie, et de manière répétitive, en enchainant les déconvenues amoureuses et professionnelles. Une longue descente vers l'enfer et l'inévitable... Malgré le soutien indéfectible de sa famille et de ses amis, une fois qu'il a mis le doigt dans la spirale infernale, il est très difficile d'en sortir.

En utilisant la deuxième personne du singulier, comme si elle écrivait une longue lettre, l'auteur nous autorise à entrer dans la vie de Thomas, elle le rend vivant, présent, comme si il était là à côté de nous. Elle nous permet de nous attacher à lui et de vivre avec lui l'enchaînement (à double sens) de sa vie.

Ce récit est puissant, fort, émouvant. Il parle de maladie, d'amour, de littérature, de dépression, d'amitié.

Gallimard, 304 pages.

mercredi 23 novembre 2016

"Chanson douce" de Leïla Slimani



Bon alors me voilà bien embêtée, perplexe, déçue ?!
J'ai beaucoup, beaucoup entendu parler de ce livre, le Goncourt 2016, et j'étais particulièrement impatiente de le lire, peut-être trop....

Pour mémoire, dès le début du livre on apprend que la nounou a tué les deux enfants dont elle avait la charge, puis le livre retrace l'histoire de l'arrivée de Louise (la nounou) dans la famille de Myriam, Paul, Mila et Adam.

Je m'attendais à découvrir l'évolution de la nounou, l'évolution des relations avec la famille, les parents et les enfants, découvrir que tout peut basculer sans que rien ne soit prévisible. Je m'attendais à un vrai thriller psychologique, un peu à du David Vann mais il n'y a aucune dynamique psychique...

Et là est peut-être ma déception, finalement j'ai trouvé que la nounou était "spécial" dès le début, lorsqu'on parle d'elle seule, sans la famille, on voit tout de suite qu'elle est timbrée et qu'elle n'a pas eu une vie facile sans pour autant que ça soit approfondi, poussé.
J'ai regretté qu'il n'y ai pas une réflexion plus avancée sur ce personnage. J'ai trouvé les parents inintéressants, je n'ai pas réussi à m'attacher, être empathique. Même les enfants je ne les ai pas trouvé attachant. C'est fade et ennuyeux, même l'écriture est ultra-décevante.

Bref je suis complètement passé à côté de ce livre à priori, pas réussi à retrouver tout ce que j'en avais entendu, et pour avoir lu pas mal de livres de la rentrée littéraire il me semble que d'autres auraient largement mieux mérité le prix Goncourt... mais ce n'est que mon opinion. Mais quand même lorsque l'on compare à l'écriture de Gaël Faye pour "Petit pays" ou le petit trésor littéraire de Elisa Shua Sapin pour "Hiver à Sokcho" on se demande quel est le vrai jeu/objectif de ce prix....

A bon entendeur...

lundi 21 novembre 2016

"Eclipses japonaises" de Éric Faye



Éric Faye connait bien le Japon, la Corée, l'Asie...

À partir de faits réels, il nous retrace dans la fiction l'histoire de ces japonais qui, à la fin des années 1970, se sont volatilisés du jour au lendemain, sans que rien ni personne ne comprenne pourquoi.
Jusqu'à ce qu'après un attentat visant un vol de la Korean airline une jeune nord-coréenne soit arrêtée et révèle de surprenantes choses...

Avec beaucoup de pudeur et de force Éric Faye nous fait vivre l'histoire de ses japonais de tous âges, devenus malgré eux des coréens "rouge" du nord.

Un fait historique dont je n'avais pas connaissance malgré mes presque 5 années passées au Japon et en Corée.

Comme quoi, une fois de plus, la lecture nous ouvre les yeux et nous apprend bien des choses.

Lecture rapide et facile que je recommande !

"Monsieur et Madame Rivaz" de Catherine Lovey



Il est des livres, des romans, dont il est difficile de parler, de faire passer le ressenti. C'est le cas de celui-ci pour moi. Tout au long de la lecture je me suis posée la question de savoir si ce livre me plaisait ou pas sans pour autant être capable de donner une réponse. On m'a fait remarquer que si je n'étais pas capable de savoir c'est que cela ne me plaisait pas, mais je n'en suis pas si certaine finalement.

Je crois que ce livre m'a "dé-rangé", déstabilisé. Ce qui n'est pas négatif, il me semble, bien au contraire.

Pour moi cela signifie que c'est un bon livre, parce qu'il a touché quelque chose en moi, m'a fait réfléchir, à différents niveaux. Et peut être que ce style très différent, auquel nous ne sommes pas/plus habitués, est justement quelque chose de bon, change nos habitudes de lecture, nous pousse dans nos retranchements.

Monsieur et Madame Rivaz viennent à la gare en personne afin d'informer les représentants d'une compagnie de voyage qu'ils ne partiront pas avec le groupe en croisière. La personne à qui ils s'adressent est notre narratrice. Cette rencontre va apporter quelque changement de "perspective" dans sa vie.
Elle a un emploi précaire, des "amis", un "amoureux" à l'hôpital...

Il y a énormément de thèmes abordés (trop ?), on y réfléchit sur nos "vieux", les maisons de retraite, les hôpitaux, les agences de voyage, le capitalisme, la mondialisation, les changements climatiques, la religion, la gestion des catastrophes par les pays pauvres/riches...

Presque chaque chapitre pourrait être lu indépendamment comme une nouvelle avec un thème différent, presque.....

Il y a un moment où c'est comme si c'était trop d'informations, et en même temps c'est ce qui fait tout le charme du livre.

Un ressenti très déstabilisant face à ses différents personnages, une narratrice finalement tellement seule, dans une solitude "entourée" ; un couple agé qui évolue comme si rien ne les atteignait, comme si le monde tournait autour d'eux sans les effleurer.

Alors un livre qui provoque des émotions, qui chamboule, qui perturbe... finalement ça donne quand même envie de le partager !!!

"Juste m'avait d'ailleurs dit qu'en s'attaquant à la diversité, c'était la racine même de la beauté qu'on arrachait..."

lundi 14 novembre 2016

❤️❤️ "Le bal mécanique" de Yannick Grannec



Le challenge est de vous donner envie de lire ce livre sans pour autant trop vous en dévoiler....

L'histoire est en deux parties ; la première se déroule aujourd'hui : Josh est producteur d'une émission de télé-réalité avec son épouse Vikkie, il tente de "raccommoder" des familles, son père, peintre et ancien alcoolique, vit en France à Saint-Paul-de-Vence.
La deuxième se passe au début du XXème siècle, principalement entre l'Allemagne et la Suisse ; Théo aime l'Art, la peinture, il évolue dans ce milieu entouré de ses amis peintres. Et il y a sa fille Magda, qui dessine et aime les couleurs et souhaiterait elle-aussi devenir quelqu'un.

Comment tous ses personnages sont-ils liés ? Et pourquoi ? À vous de le découvrir....

Après les mathématiques avec Kurt Gödel ("La déesse des petites victoires", que je recommande vivement), Yannick Grannec nous emmène dans le milieu artistique d'avant-guerre, on y croise Klee, Kadinsky, Lux et tant d'autres....
Une fois de plus avec sa belle plume de conteuse elle sait nous intéresser, nous happer et nous emmener dans son voyage.

J'ai énormément aimé ce livre, cette histoire. J'aime le style, le rythme, les personnages, et en particulier toute cette deuxième partie des années 20.
Une saga familiale où l'on découvre les "clés" petit à petit.
Une petite idée de la généalogie, de l'hérédité, celle qu'on ne soupçonne pas, qu'on ne connait pas.

Il y a aussi un court, très beau et fort passage sur la guerre - en Corée - en peu de mots elle nous fait vivre toute l'horreur de la guerre.

"Monter, attendre, tirer, survivre, attendre, descendre, attendre, remonter. Un ressac d'hommes charriant cadavres et ferrailles, violant jour après jour cette terre qui n'a plus rien de terrestre."
"Toi, dans ton trou, tu t'emmerdes tellement que tu pries pour qu'il se passe quelque chose, au moins quelque chose, même un truc terrifiant pour ne plus être ce sac de viande inutile. Qu'on en finisse, vite. Alors, tu t'occupes. Tu ne sais plus si tu trompes ta peur ou ton ennui. Tu comptes les nuages. Tu dessines les herbes dans ta tête. Tu ne penses pas à ce que tu étais avant. Surtout pas à ce que tu seras après. Après n'existe peut-être pas. N'existent qu'ici et maintenant et cette touffe d'herbe devant toi. Cette touffe d'herbe est tout ce qui subsiste de la beauté du monde. Tant que tu la regardes, tu es encore là."

Mon seul petit bémol tout de même est que dans la première partie il faut s'accrocher un tout petit peu, certains passages sont un poil trop longs, trop approfondis, ou peut-être juste ce qui m'intéresse moins.

Anne Carrière, 539 pages.


"La chanson de Roland"



Un peu de "classique" pour changer !
Et quel classique, "La chanson de Roland" est le premier grand monument de la littérature française.
Une chanson de geste transmise par orale pendant des siècles et qui finalement fut retranscrite en "roman" par les "écrivains" au XIème siècle.

Cette épopée nous raconte l'attaque par les Sarrasins de l'arrière-garde de l'armée de Charlemagne, -mené par son neveu Roland et douze pairs dont Olivier l'indéfectible ami - au retour d'une campagne victorieuse en Espagne où les troupes de Charlemagne avait mené une guerre sainte contre l'Infidèle (le Sarrasin, donc musulman...)
Les héros trouvent la mort à Roncevaux dans les Pyrénées mais tous seront vengés par Charlemagne averti lorsque Roland se décide à sonner le cor.

L'expédition victorieuse de Charlemagne et le massacre de Roncevaux sont des faits réels, cependant tout le reste n'est qu'histoire fictive, l'existence même de Roland n'est pas certaine, snif ! Mais dans la chanson de geste il faut entretenir l'héroïsme, ainsi la légende se mêle à l'histoire et quelques anachronismes ne sont finalement pas si gênants.

Alors bien sûr il faut un peu de préparation pour se jeter dans ce genre de texte mais c'est tout à fait passionnant et finalement absolument pas difficile à lire. Et même si la bataille en question date du VIIIème siècle on retrouve quelques réflexions malheureusement encore d'actualité...

Dans la société (exclusivement masculine) de cette époque la justice se déclarait toujours à travers la force et la victoire était considérée comme un jugement de Dieu : la fin, du moment qu'elle était poursuivie au nom de la religion, justifiait tous les moyens...

vv.101-102 :
"Il n'est resté nul païen dans la ville
qui ne soit tué ou devenu chrétien"
vv.1134 :
"Si vous mourrez, vous serez de saints martyrs"

En lançant son appel à la première croisade, le papa Urbain II avait laissé entendre que tous ceux qui mourraient  comme "soldats du Christ" pourraient gagner la gloire du martyr....

mercredi 9 novembre 2016

"On n'est jamais à l'abri d'une bonne surprise" de Isabelle Minière



Martin est comptable ; après avoir été licencié il s'est installé à son compte mais n'a que très peu de clients. Il a du déménager dans un tout petit appartement. Il est seul, très seul, il n'a plus de famille, pas d'amis ni de femme de sa vie. Du coup il prend son temps pour vivre, fait chaque chose lentement, profite de chaque instant.

Ce petit roman simple nous parle de la solitude, de ce que c'est que de se lever le matin seul, de passer sa journée seul, sa soirée seul, en regardant les autres, sans avoir de conversation avec un autre être humain parfois pendant plusieurs jours.
L'auteur ne tombe pas dans le pathétique, c'est joliment écrit et malgré sa tristesse, Martin reste un homme positif, il garde espoir, cela le rend beaucoup plus attentif à ce qui l'entoure.
Il vit beaucoup dans et avec ses rêves, il se crée une seconde vie dans laquelle il a un peu plus de bonheur.

Ce livre n'est pas du tout déprimant, au contraire il donne envie de croire en l'Homme, en la possibilité d'un meilleur.

"Je parle à ma tristesse, oui, c'est ma seule compagnie."

"Beaucoup de riens en fait, comme dans la vie. Les petits riens de tous les jours. Et qui font le temps qui passe, qui font la vie. Des petits riens, des riens de taille moyenne et un grand rien."

"Comme moi, parfois, j'ai l'impression d'attendre ma date de péremption ; je ne sais pas où elle est inscrite, jusqu'à quand je suis consommable."

"La solitude, ce n'est pas d'être seul, c'est de n'exister pour personne." 

mardi 8 novembre 2016

"Le mystère Henri Pick" de David Foenkinos



A Crozon, en Bretagne, Jean-Pierre Gourvec décide d'ouvrir un nouveau rayon dans sa bibliothèque, celui-ci n'accueillera que les livres refusés par les éditeurs et leurs auteurs devront venir les porter en main propre.
Quelques années plus tard, Delphine, éditrice chez Grasset, vient en vacances chez ses parents à Crozon avec son nouvel amoureux, Frederic, lui-même écrivain. Ensemble ils vont découvrir la bibliothèque des livres refusés et dénicher un manuscrit incroyable que Delphine va s'empresser de faire éditer.
Ce livre va devenir numéro un des ventes et bouleverser la vie de nombreuses personnes.

Je trouve l'idée de départ vraiment sympa et intéressante ; normalement il y a tout pour m'accrocher et me plaire ... mais c'est Foenkinos, et il gâche tout...
Voilà, je vais être directe, pas de surprise, je n'ai pas aimé.
J'ai trouvé cette lecture extrêmement pénible dans le style utilisé par Foenkinos. J'avais l'impression de l'avoir au-dessus de mon épaule pendant que je lisais et qu'il me demandait "c'est drôle, hein, c'est drôle !" Bah non c'est pas drôle, c'est lourd, très lourd, tellement lourd qu'on en a la nausée. Son texte est cousu de fil blanc, il utilise toutes les ficelles de l'écriture sans finesse, c'est bourré de poncifs, de clichés, les personnages secondaires sont pour certain comme un cheveu sur la soupe.
Les notes en bas de page sont puériles et dénuées d'intérêt.

"... il évoquait davantage l'histoire de la publication que le roman lui-même. Mais c'était une preuve tangible que notre époque mutait vers une domination totale de la forme sur le fond."
Sans blague !

Bref, je suis fâchée parce que j'ai vraiment l'impression que l'auteur comme l'éditeur se sont moqués de leurs lecteurs.

vendredi 4 novembre 2016

❤️❤️ "La Vengeance des mères" de Jim Fergus


La suite tant attendue de "Mille femmes blanches" !!!

C'est la fin du XIXème siècle et le gouvernement américain lance dans le plus grand secret le programme Femmes Blanches pour les Indiens qui consiste à échanger mille femmes blanches contre mille chevaux avec notamment les tribus Cheyennes. L'idée étant "d'infiltrer" les tribus indiennes...

Dans ce deuxième tome nous retrouvons certains protagonistes du premier et de nouvelles femmes blanches arrivent dans la tribu... Ces femmes sont "volontaires", elles sortent de prison, d'asile de fous, ou de conditions personnelles dangereuses.

Mais la situation avec le gouvernement ne s'améliore pas, les troupes américaines ont pour mot d'ordre d'éliminer tous les "sauvages".
La vie dans les grandes plaines est faite de petits bonheurs et de beaucoup de dangers, comment s'habituer aux coutumes indiennes lorsque l'on vient de villes "civilisées" ?

Encore une fois Jim Fergus nous emporte dans son histoire sans nous laisser de côté, on chevauche  de magnifiques mustangs, on parcourt les grandes prairies où l'on croise des bisons, on traverse des rivières, des forêts, on installe un campement, on se bat....

J'ai dévoré ce roman passionnant, comme le premier, bien écrit, parfaitement traduit.
Si vous aimez l'aventure et les grands espaces n'attendez plus et jetez vous dans le vent !!!

Le Cherche-Midi, 464 pages.

jeudi 3 novembre 2016

❤️❤️❤️ "Hiver à Sokcho" de Elisa Shua Dusapin


"Il est arrivé perdu dans un manteau de laine."
Lui, c'est Yan Kerrand, un normand venu à Sokcho en pleine hiver. Il est auteur de bande-dessinée et cherche l'inspiration...
Elle, elle travaille dans la guest-house où il vient d'arriver. Elle est franco-coréenne, mais surtout coréenne. Elle a un petit ami qui ambitionne de devenir mannequin à Séoul. Sa mère travaille au port avec les pêcheurs.

Une relation particulière va s'installer entre Elle et Lui.

Ce roman, plutôt court, est typiquement un roman "d'ambiance" comme je les apprécie. Il rappelle un peu l'islandaise Audur Ava Olafsdottir (Rosa Candida, Le rouge vif de la rhubarbe) avec une écriture douce, poétique, des descriptions qui nous emmènent directement sur les lieux de l'histoire.

Elisa Shua Dusapin nous offre avec pudeur et simplicité des mots, des phrases, dont on se délecte.
Avec délicatesse elle nous permet de regarder l'évolution de nos deux personnages principaux, une relation un peu mystérieuse faite de frôlements, d'effleurements, de silence.
Il y a peu de dialogue et les phrases sont courtes et rythmées tout en évoluant avec grâce et légèreté et lenteur. Beaucoup de calme, d'observation. Une atmosphère intimiste.

Alors peut-être que le fait d'avoir vécu en Corée et de connaître Sokcho m'a permis d'être plus touchée, plus émue, mais j'ai beaucoup aimé ce livre, je m'y suis retrouvée et j'y ai surtout retrouvé une certaine Corée que j'ai aimé.

Je le recommande vivement, pour cette belle histoire et surtout cette écriture incroyable pour un premier roman. Impatiente de lire ce que nous proposera cette auteur par la suite.

mercredi 2 novembre 2016

❤️❤️❤️ "Désorientale" de Négar Djavadi



À travers l'histoire de la famille Sadr, Négar Djavadi nous retrace l'Histoire de l'Iran.

Kimiâ est dans la salle d'attente d'un célèbre hôpital parisien en attente d'une insémination artificielle et tout en attendant l'arrivée du médecin elle se remémore son enfance en Iran, auprès de ses parents, ses soeurs, ses (nombreux) oncles...
Elle remonte à la naissance de sa grand-mère Nour, fille du Khan Montazemolmok dans la province de Mazandaran. Nour est la trentième enfant du Khan et la seule à être née avec ses yeux bleus.

Des aller-retours dans le passé nous apprennent toutes les origines et mésaventures de la famille.
Le père, Darius, est un intellectuel révolutionnaire qui écrira une lettre ouverte au Shah et deviendra l'ennemi public numéro un avec sa femme Sara. Après l'arrivée des mollah au pouvoir la situation ne s'arrangera pas et la famille devra fuir le pays.

Avec une écriture très entrainante et beaucoup d'humour Négar Djavadi nous emporte dans son h(H)istoire.

Vous me direz - encore un livre sur l'Iran ! - il est vrai que ces derniers mois il y en a beaucoup, et jusqu'à présent en ce qui me concerne seulement d'auteurs féminins. Mais chaque livre, roman, histoire est différent tout en s'appuyant sur Celle de l'Iran.
Grâce à ses différents livres j'ai beaucoup appris sur ce pays, sur son peuple, sur la difficulté de se reconstruire après un immense espoir déçu, après un autre enfermement...

Je recommande encore et encore. Ce qu'on peut dire c'est que ces auteurs iraniennes savent manier le français avec brio et conter leur histoire.

Liana Lévi, 347 pages.