"Jolis jolis monstres" est un roman qui nous parle de l'univers des drag-queens aux États-Unis des années 80 à nos jours.
James et Victor se croisent dans un pub, le premier, une cinquantaine d'année, afro-américain, est client, le second, petit jeune de 23 ans, d'origine mexicaine, est le barman.
Dans une première partie ils vont se raconter jusqu'à cette première rencontre, puis dans la seconde on les suit après, ce qu'ils deviennent ensemble.
Chacun raconte l'autre dans un tutoiement qui donne une vigueur et une énergie au texte incroyable.
James fut Lady Prudence du temps de sa splendeur, il n'a pas démarré à NY mais c'est là qu'il a fait sa vie de drag-queen, il nous dit toutes les difficultés qu'il a rencontré mais aussi ses joies et ses bonheurs.
Victor est un jeune homme, marié, déjà papa mais qui sent ce besoin confus, mystérieux et intense de devenir une drag-queen.
Ces deux personnages sont tellement attachants et touchants, ils sont restés avec moi et ne me quittent plus. Avec eux on découvre ce milieu si particulier mais qui a bien changé en 40 ans.
L'arrivée du sida, la fermeture des clubs, et puis aujourd'hui l'hypermédiatisation avec les émissions de télé-réalité.
Beaucoup de personnages valsent autour de nos deux protagonistes principaux, chacun a sa particularité, chacun nous émeut, chacun nous attendrit mais nous enflamme aussi.
Il y a de la musique, de la danse, la fête et les rires, mais aussi de la violence, le rejet, l'incompréhension et la maladie.
C'est un livre qui renverse tous les codes, en tout cas les miens, il m'emmène dans un lieu que je ne connais pas et que j'ai aimé découvrir, il casse des tabous et des préjugés, il ouvre notre esprit à la différence.
Remarquable et bouleversant, encore une preuve que la lecture est une ouverture sur le monde, sur l'autre, sur nous. Un livre qui m'a rendu heureuse de lire, encore une fois !
❉ Dans ce livre on retrouve des personnages qui ont réellement existé, à la fin il y a des photos, mais vous pouvez aussi voir le documentaire "Paris is burning" sur Netflix de Jennie Livingston.
"« Monstres », ça revient toujours. C'est drôle quand on y pense. Certains répètent inlassablement qu'on est des monstres. Des fous à électrocuter. Alors que d'autres pensent que l'on est les plus belles choses du monde."
"...Nous sommes des centaures, des licornes, des chimères à tête de femme. C'est vrai que nous sommes les plus jolis monstres du monde."Belfond, 416 pages.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire