Je me suis beaucoup interrogée sur les articles que je souhaite écrire, les livres dont je veux parler.

Dois-je faire un article pour chaque livre ? Ou uniquement ceux qui m'ont vraiment plu ?

La réponse je l'ai trouvé en pensant à mon club de lecture ; nous y sommes pour parler de tous les livres que nous lisons, pour échanger, discuter, alors comme l'idée est de faire un peu pareil ici, j'ai décidé de tout mettre. Il y aura donc des articles courts, des plus longs, des passionnés et des plus ternes. Certains vous donneront peut-être envie de lire le livre concerné, d'autres vous donneront peut-être envie de me convaincre...

Alors soyez indulgents, et surtout n'hésitez plus à faire un commentaire !

Au plaisir de (vous) lire.

jeudi 8 mars 2018

"Le voile de Téhéran" de Parinoush Saniee



Téhéran, fin des années 60, Massoumeh, 16 ans, est une lycéenne brillante, promis à un bel avenir, mais malgré un Iran qui se modernise sa famille reste très traditionnelle et religieuse.
Ainsi lorsque ses frères découvrent qu'elle entretien une relation épistolaire avec un jeune homme, c'est le drame.
Leur seule solution est de marier Massoumeh.
Et finalement de tractation en tractation elle épousera Hamid qui se révèlera être un fervent communiste révolutionnaire qui la poussera à reprendre ses études mais ne s'occupera pas beaucoup d'elle, trop pris par ses convictions et engagements politiques.
"Un jour, ma famille voulait me tuer sous prétexte que j'avais échangé quelques mots avec un homme que je connaissais depuis deux ans, sur lequel je savais beaucoup de choses, que j'aimais et que j'étais prête à suivre au bout du monde, et le lendemain elle prétendait m'obliger à coucher dans le même lit qu'un étranger dont j'ignorais tout et qui ne m'inspirait que de la terreur."
(un bien bel exemple d'absurdité totale .... de mon avis)

En traversant la vie de Massoumeh nous traversons l'Histoire de l'Iran, du régime du Shah à celui des islamistes. La vie change et en particulier celle des femmes.

Massoumeh, sans être engagée, se bat pour subvenir aux besoins de sa famille, pour rester indépendante malgré une présence familiale masculine très lourde. Et notamment ses frères qui veulent tout lui imposer, l'obliger, comme si elle n'avait pas d'esprit critique valable.

Dans ce récit autobiographique l'auteur nous montre bien la dangerosité des régimes totalitaires, l'engagement politique, l'islamisation, la difficulté de "sauver" ses propres enfants d'idées extrêmes.
Mais malgré tout elle nous montre aussi une lumière, un espoir. 
En se battant on peut y arriver, et surtout j'ai aimé sa manière de parler à ses enfants, sur l'ouverture d'esprit, sur l'importance de ne pas suivre bêtement mais de se faire sa propre opinion, de lire, de se renseigner et de ne pas avoir peur de changer d'avis, et écouter l'autre aussi, ses arguments et ses idées... tellement, mais tellement, d'actualité.
"...Je voudrais tellement que tu ne te fondes que sur tes réflexions personnelles, tes propres convictions, que tu pèses le pour et le contre de chaque option par des lectures et des enseignements, et qu'ensuite tu en tires toi-même tes conclusions et prennes ta décision en tout indépendance ! L'idéologie pure est un piège, elle engendre des préjugés et des à-priori, elle fait obstacle à la réflexion et aux opinions personnelles. Et surtout, elle transforme les gens en fanatiques incapables de faire la part des choses."
Un livre très agréable à lire, comme une grande saga, pas toujours rigolote.
Un défaut, l'édition pas très scrupuleuse et du coup beaucoup trop de coquilles dans l'impression... mais ça c'est du détail technique.

POINTS, 607 pages.

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