Je me suis beaucoup interrogée sur les articles que je souhaite écrire, les livres dont je veux parler.

Dois-je faire un article pour chaque livre ? Ou uniquement ceux qui m'ont vraiment plu ?

La réponse je l'ai trouvé en pensant à mon club de lecture ; nous y sommes pour parler de tous les livres que nous lisons, pour échanger, discuter, alors comme l'idée est de faire un peu pareil ici, j'ai décidé de tout mettre. Il y aura donc des articles courts, des plus longs, des passionnés et des plus ternes. Certains vous donneront peut-être envie de lire le livre concerné, d'autres vous donneront peut-être envie de me convaincre...

Alors soyez indulgents, et surtout n'hésitez plus à faire un commentaire !

Au plaisir de (vous) lire.

jeudi 14 février 2019

"Rêves oubliés" de Léonor de Récondo


"Être ensemble, c'est tout ce qui compte."

Les "rêves oubliés" c'est l'histoire de l'exil d'une famille ; une famille républicaine obligée de fuir son pays basque espagnol en août 1936 au moment de la guerre civile espagnole.
Il y a Aïta, le père, Ama, la mère, leurs 3 jeunes garçons, mais aussi les grands-parents et les oncles, frères d'Ama.

Ainsi de 1936 à 1949 nous suivons le quotidien de cette famille qui doit se réinventer, se reconstruire après avoir tout laissé derrière eux. Il faut renouer avec la sérénité, avec l'essentiel. Mais ce n'est pas facile lorsque l'Histoire les rattrape encore avec la Seconde Guerre Mondiale qui vient à nouveau tout chambouler.

Cette famille s'installe d'abord à Hendaye, juste de l'autre côté de la rivière où se trouve leur village. Aïta aime travailler avec ses mains, il est doué, artiste, il façonne aussi bien le jardin que la glaise.
"Toi, tu as mis ta pensée dans tes mains."
Mais lorsque la guerre se réinvite dans leur quotidien Aïta part travailler à l'usine d'armement, il est malheureux et dans le village on commence à les regarder comme des étrangers, des coupables. C'est pourquoi ils acceptent l'offre de se charger de faire tourner une ferme près de Dax, c'est comme un second exil, ils s'éloignent encore un peu de leur pays.

La narration principale se fait à la troisième personne, on nous raconte l'histoire de cette famille unie, et s'intercalent au milieu, des morceaux du journal intime d'Ama, la mère. Elle fait rentrer le "je", l'intime, le vécu, le ressenti.

Ce récit c'est aussi l'histoire de la famille paternelle de Léonor de Récondo, cette famille qu'elle connait assez mal et auprès de qui elle souhaite se rapprocher en racontant leur vie, vie qu'elle romance intelligemment, avec beaucoup d'amour.

J'avais déjà lu ce roman il y a une dizaine d'années, mais en lisant "Manifesto" j'ai eu très envie de relire ce livre, relire le début de la vie de Félix. On découvre une enfance particulière, un goût pour l'art qui apparait très jeune, et qui est finalement un goût "familial".

Déjà Léonor de Récondo m'avait enchantée lors de la première lecture, elle avait déjà ce tact, cette délicatesse dans l'écriture, dans ces mots et ces phrases qu'elle sait si bien arranger, qui nous transportent dans un monde de lecture où l'on se sent si bien.
On lit et relit certaines phrases, on termine un chapitre et on s'arrête 5 minutes, on prend son temps, on digère et on se délecte.
On l'aura compris je suis une fan inconditionnelle !
"Depuis qu'il est arrivé à Hendaye, Aïta a vécu en posant les instants les uns à côtés des autres."
"En traversant la Bidassoa, Otzan a senti que son âme se fissurait, se brisait. Depuis, il jongle avec les éclats épars en tremblant de se couper les doigts." 
Sabine Wespieser Éditeur, 169 pages.

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