Je me suis beaucoup interrogée sur les articles que je souhaite écrire, les livres dont je veux parler.

Dois-je faire un article pour chaque livre ? Ou uniquement ceux qui m'ont vraiment plu ?

La réponse je l'ai trouvé en pensant à mon club de lecture ; nous y sommes pour parler de tous les livres que nous lisons, pour échanger, discuter, alors comme l'idée est de faire un peu pareil ici, j'ai décidé de tout mettre. Il y aura donc des articles courts, des plus longs, des passionnés et des plus ternes. Certains vous donneront peut-être envie de lire le livre concerné, d'autres vous donneront peut-être envie de me convaincre...

Alors soyez indulgents, et surtout n'hésitez plus à faire un commentaire !

Au plaisir de (vous) lire.

lundi 8 janvier 2018

"Mes pas vont ailleurs" de Jean-Luc Coatalem


PRIX FEMINA ESSAI 2017

"tous les voyages finissent en livres et tout part d'une lecture" JLCoatalem

Jean-Luc Coatalem est journaliste, écrivain, grand-reporter, grand voyageur et originaire de Brest, un peu comme le sujet de son livre, Victor Segalen.
Dans ce récit il s'adresse directement à son héros par un long et grand monologue au cours duquel il lui parle de son amour, de tout ce qu'il a accomplit, voyages et oeuvres littéraires.
Sans être vraiment une biographie - plutôt une ode (!) - il retrace les 15-20 dernières années de la vie de notre aventurier.

Victor Segalen était donc, lui aussi, originaire de Brest ; médecin engagé dans la Marine, mais aussi romancier, poète, archéologue et passionné de Chine. Il a beaucoup voyagé, découvert, rencontré. La Marine lui a permis de partir mais ce qu'il aime c'est marcher, chevaucher.

Au début du XXème siècle il est arrivé aux îles Marquises juste après la mort de Gauguin, il a ainsi récupéré quelques unes de ses oeuvres et comme lui a surtout tiré de son passage tout le mal que le monde civilisé a pu faire au peuple indigène, il en a fait un livre "les Immémoriaux".

Puis étudiant le chinois il devient élève-interprète et a pu partir en Chine - 3 séjours - où il a fait de nombreux voyages et surtout de nombreuses découvertes. Entre ses voyages il a épousé Yvonne, une brestoise de qui il aura 3 enfants.
Il meurt assez jeune (41 ans) dans des conditions qui restent plutôt mystérieuse.

Donc, donc, j'étais ravie de découvrir ce livre car avant d'arriver à Hong Kong je n'avais jamais entendu parler de ce Victor Segalen - nom porté par le lycée français de HK.
Me voici donc donnée l'opportunité de le découvrir, de découvrir ses voyages qui nous emmènent en Chine - où il rencontre un consul français pas très malin (j'essaie de lire le livre du fils !) - et aux îles Marquises où Gauguin finit sa vie (ayant lu un livre fort intéressant sur ce dernier où l'on parlait effectivement en 2 mots de Victor Segalen - Gauguin aux Marquises ).
Ainsi plein de petits rappels sur des livres déjà lus, et surtout une grosse envie maintenant de lire ce fameux Victor Segalen et notamment son roman "René Leys".

L'écriture est magnifique et on ne peut que constater que l'auteur connait son sujet, l'aime, l'idolâtre presque - il est très compréhensif et magnanime - il veut nous faire partager son engouement et franchement il est plutôt convaincant, cependant il y a quelques longueurs et répétitions qui parfois alourdissent. C'est très érudit avec beaucoup de références mais livré un peu dans le désordre,  ce qui rend, parfois, le tout un peu confus et embrouillé.

Je comprends le prix, l'oeuvre est belle, le style très travaillé, mais pour qui n'est pas intéressé par Victor Segalen c'est peut-être plus difficile à appréhender... du coup je ne peux pas recommander cette lecture à tout le monde.
"[...] Un opiomane avéré qui n'arrive plus à se défaire de son addiction. Un esthète, sinologue érudit, doublé d'un voyageur infatigable - mais, désormais, de l'avis des psychiatres et d'un neurologue, astreint à un "repos total nécessaire.""
"...nous admirions votre quête d'ailleurs et ce besoin de possibles." 
"Vous croiserez ensuite le consul Albert Bodard - le père de Lucien, le futur reporter -, qui ne vous fait pas grande impression." 
Stock, 278 pages. 

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