Je me suis beaucoup interrogée sur les articles que je souhaite écrire, les livres dont je veux parler.

Dois-je faire un article pour chaque livre ? Ou uniquement ceux qui m'ont vraiment plu ?

La réponse je l'ai trouvé en pensant à mon club de lecture ; nous y sommes pour parler de tous les livres que nous lisons, pour échanger, discuter, alors comme l'idée est de faire un peu pareil ici, j'ai décidé de tout mettre. Il y aura donc des articles courts, des plus longs, des passionnés et des plus ternes. Certains vous donneront peut-être envie de lire le livre concerné, d'autres vous donneront peut-être envie de me convaincre...

Alors soyez indulgents, et surtout n'hésitez plus à faire un commentaire !

Au plaisir de (vous) lire.

lundi 29 janvier 2018

❤️ "Parmi les miens" de Charlotte Pons



Manon est l'aînée d'une fratrie de 3, Gabriel est juste derrière elle, deux ans plus jeune, et plus loin, vient Adèle, 12 ans plus jeune.
Ils sont adultes, ne se fréquentent plus tellement, chacun a sa vie, ses regrets, ses rancoeurs.

Mais voilà, leur mère, Elsa, a un accident de la route, elle est dans le coma puis dans un état semi-végétatif.

Les deux soeurs et le frère se retrouvent, avec le père, autour de cette maman qui n'en ait plus vraiment une. Chacun réagit à sa façon, selon son vécu, son ressenti, son émotion. Chacun est différent, et surtout chacun avait sa propre relation à sa mère, une relation personnelle, individuelle qui n'est pas celle des autres. Ceci est valable pour tous, et pas toujours facile à gérer en "temps normal", alors en cas de crise cela devient assez compliqué. Et de vieux ressentiments réapparaissent, les non-dits ressortent, on se blesse, on se heurt, on se fait mal.

C'est Manon qui nous raconte l'histoire, c'est elle l'aînée, celle qui ne pleure pas, celle qui est assez radical, qui "rentre dans le lard", dit ce qu'elle pense sans prendre de pincette.
"...Je sens qu'elle est sur ses gardes depuis que j'ai si crûment exprimé le fond de ma pensée, et je prends soin de ne pas entrer dans son jeu. Je réponds visite, ménage, courses et repas pour papa ; elle réplique que ça ne remplit pas une journée. Je réponds que c'est ce qu'on attend de moi, l'aînée ; elle me dit que c'est insupportable cette façon que j'ai de tout vouloir porter."
"Toujours cette méfiance dans sa voix. Mais qu'ai-je bien pu lui faire pour qu'elle me considère ainsi, comme une ennemie ? Qu'est-ce qu'elle trimballe que j'ignore ? Et quand cela a-t-il débuté ?" 
Et puis petit à petit, les semaines et les mois passant, la situation ne s'améliore guère, et certains secrets font surface, et chamboulent encore une fois les relations des uns et des autres.

Premier roman pour moi plutôt réussi, très bien écrit et très bien mené. L'histoire est assez "dur" et je me suis pas mal identifiée à Manon sur beaucoup de perspective, de façon d'agir/réagir/interagir.... parfois ce fut très troublant.
Ce livre a eu des résonances très particulières qui ont probablement fait qu'il m'a touché, qu'il m'a ému, qu'il m'a eu.

L'incipit nous jette directement dans le bain, de l'histoire et du style :
"Il y a peu de choses que je n'acceptais pas venant de maman. La voir mourir en faisait partie."
Je trouve cette première phrase très belle, en tout cas elle a beaucoup d'écho chez moi, et elle me trouble beaucoup.

Le traitement du rapport au corps, du vieillissement, de la perte d'autonomie, de la dépendance est vraiment intéressant. Ce dégoût de la peau flasque, de ce corps qui n'est plus celui de l'être aimé ou si peu. Beaucoup de questions naissent, d'interrogations sur ce que l'on ferait soi-même dans cette situation, des choix que l'on prendrait, ce que l'on ressentirait....
Mes petits bémols sont que j'aurais peut-être aimé que les personnages soient un peu plus fouillés, notamment le père, j'aurais voulu en savoir plus sur lui et son ressenti. C'est Manon qui nous raconte, c'est surtout elle que l'on découvre mais c'est vrai que son frère et sa soeur sont importants et particuliers et quelques éléments nous manquent sur leurs relations.

Flammarion, 191 pages.

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