"Car la lecture est un singulier dialogue qui ne rêve que de pluriel, celui du désir incandescent d'échanger, de partager et de confronter ses impressions de lecture, de les dire aux autres et au monde, un désir puissant de faire circuler les oeuvres et de donner aux mots aimés l'écho le plus long et le plus lointain possible" Manuel Hirbec pour "Page"
Je me suis beaucoup interrogée sur les articles que je souhaite écrire, les livres dont je veux parler.
Dois-je faire un article pour chaque livre ? Ou uniquement ceux qui m'ont vraiment plu ?
La réponse je l'ai trouvé en pensant à mon club de lecture ; nous y sommes pour parler de tous les livres que nous lisons, pour échanger, discuter, alors comme l'idée est de faire un peu pareil ici, j'ai décidé de tout mettre. Il y aura donc des articles courts, des plus longs, des passionnés et des plus ternes. Certains vous donneront peut-être envie de lire le livre concerné, d'autres vous donneront peut-être envie de me convaincre...
Alors soyez indulgents, et surtout n'hésitez plus à faire un commentaire !
Au plaisir de (vous) lire.
mercredi 14 décembre 2016
❤️ "Landfall" de Ellen Urbani
2005, l'ouragan Katrina vient de frapper la Nouvelle-Orléans, Rose et sa mère Gertrude (qui l'a élevée seule) partent de Tuscaloosa pour apporter des vêtements et des produits de première nécessité aux victimes, mais en chemin c'est l'accident, Gertrude meurt ainsi qu'une jeune fille noire fauchée au passage, Rosy.
Rose n'aura de cesse de "ramener" Rosy à sa famille, et de comprendre ce qu'elle faisait sur cette route à des centaines de kilomètres de chez elle avec dans sa poche un papier très intrigant.
Sans savoir pourquoi, Rose se sent proche de Rosy, elle veut la connaître, la découvrir, la comprendre.
En alternant les chapitres avec les deux jeunes filles Ellen Urbani nous raconte leurs histoires.
Elle nous fait vivre l'arrivée de Katrina, le chaos, pendant et après.
C'est un premier roman d'une grande puissance, très fort. Les personnages sont attachants, on souffre avec eux, on tremble, les moments de joie sont rares, les vies sont difficiles. Deux mères célibataires élevant leurs filles du mieux qu'elles peuvent, avec leurs moyens, leur force et leur amour...
Très beau, très belle réussite, auteur à suivre.
Gallmeister, 304 pages.
lundi 12 décembre 2016
"Cannibales" de Régis Jauffret
vendredi 9 décembre 2016
❤️❤️ "Tout dort paisiblement, sauf l'amour" Claude Pujade-Renaud
Régine Olsen fut la fiancée de Soren Kiekergaard mais il rompit leurs fiançailles sans que vraiment elle ne comprit pourquoi; 15 ans plus tard Régine est l'épouse de Frederik Schlegel gouverneur aux antilles danoises, nous sommes en 1855 et elle apprend la mort de son ancien fiancé.
Cette annonce la trouble énormément et lui fait se poser beaucoup de questions sur cet homme qu'elle a tant aimé. De quoi avait-il peur ? Quel était ce secret de famille qui semblait beaucoup le perturber ? Y avait-il une malédiction sur sa famille ? Cet homme devenu un écrivain et philosophe reconnu mais pas toujours apprécié dans son pays prend beaucoup de place dans sa vie, elle va essayer de le comprendre, renouer avec sa famille, ses neveux et nièces.
Claude Pujade-Renaud, une fois de plus, nous emporte dans la vie d'un homme célèbre de manière douce et délicate, au travers des yeux d'une femme qu'il a aimé et à la voix de laquelle se rajoute celle de son époux, d'un neveu et d'une nièce.
Avec son écriture juste et belle l'auteur sait nous emmener dans son histoire, dans l'Histoire.
Elle m'avait déjà emportée dans "L'ombre de la lumière" (histoire de Saint Augustin au travers de la vie de celle qui fut sa femme, je recommande vivement...) et là encore ça fonctionne très bien, j'adore !
Kiekergaard : "avoir la patience de supporter l'impatience de la compassion" ...Actes Sud, 297 pages.
jeudi 8 décembre 2016
❤️❤️❤️ "Lettres à sa mère" de Antoine de Saint-Exupéry
Comme l'indique le titre, il s'agit des lettres écrites par Antoine de Saint-Exupéry à sa mère, de l'âge de dix ans jusqu'à sa disparition à 44 ans.
On y voit très bien l'évolution de son écriture au fil du temps, mais tout au long de ses lettres l'amour inconditionnel qu'il éprouve pour sa maman reste le même.
C'est très touchant.
Il lui dit tout, et surtout qu'il l'aime ; il reste jusqu'au bout un petit garçon avec une tendresse infinie pour sa maman. La complicité qu'il a, cette relation de confiance, c'est magnifique.
Sans être un(e) grand(e) écrivain(e), cela fait réfléchir à l'ère du numérique et le fait que nous n'écrivions plus de lettres manuscrites ; se dit-on les mêmes choses, les mêmes pensées en tapant sur un ordinateur (tablette, téléphone...) qu'en écrivant une lettre à la main ?
Il m'a fait me souvenir du plaisir de recevoir une lettre par la poste, de regarder l'enveloppe, le timbre, le cachet, d'ouvrir fiévreusement l'enveloppe et s'assoir avec un plaisir certain pour parcourir une longue lettre ; souvenirs d'enfance, petit bonheur oublié...
La dernière lettre est particulièrement touchante, celle écrite avant qu'il ne disparaisse et reçue par sa mère plus d'un an après ; lettre dans laquelle il lui redisait encore et toujours son amour, ce que cela a du être pour cette femme de la recevoir...
Folio, 240 pages.
mardi 6 décembre 2016
"Le dernier des nôtres" de Adélaïde de Clermont-Tonnerre
Werner est un séducteur qui collectionne les conquêtes, jusqu'à ce qu'il croise les chevilles de Rebecca dont il tombe éperdument amoureux, mais leur histoire pourra-t-elle se construire, exister ?
Rebecca est la fille unique d'un richissime homme d'affaire, une artiste, une "princesse".
Werner, on le comprend très vite, est né en 1945 à Dresde en Allemagne sous les bombardements ; il a été adopté par les Goodman et ne sait rien de son histoire, de son passé.
Adélaïde de Clermont-Tonnerre a construit son histoire en mêlant des chapitres du passé, et de l'histoire présente qui se déroule à partir de 1969. Petit à petit en revenant sur les années 1945, nous les lecteurs, nous comprenons d'où vient Werner et quelle est son histoire.
J'ai bien aimé ce roman qui une fois débuté nous entraine sur un rythme haletant, on veut, comme Werner, comprendre et savoir pourquoi, avoir les réponses à nos questions ; de même on a envie de savoir si cette histoire d'amour va être partagée, va pouvoir exister.
Malgré tout c'est un bon moment de lecture mais pas certaine que cela mérite un prix de l'Académie française.
jeudi 1 décembre 2016
"L'insouciance" de Karin Tuil
"Il y a quelque chose de très malsain qui est en train de se produire dans notre société, tout est vu à travers le prisme identitaire. On est assigné à ses origines quoi qu'on fasse. Essaye de sortir de ce schéma-là et on dira de toi que tu renies ce que tu es ; assume-le et on te reprochera ta grégarité."