Dans ce roman semi-autobiographique, Myriam Leroy raconte l'histoire d'une journaliste harcelée sur les réseaux sociaux par un homme sans limite.
Elle a utilisé sa propre histoire et celles d'autres personnes pour écrire ce roman.
La construction est assez intéressante car on entend essentiellement la voix du harceleur.
Au démarrage il est plutôt bienveillant, gentil, puis un peu insistant et lourd. On perçoit la menace sous-jacente qui monte petit à petit. Jusqu'à ce qu'elle le retire de sa liste "d'amis" et qu'il pète complètement les plombs et en fasse sa cible numéro un sur sa page Facebook ainsi que dans les multiples comptes twitter qu'il se crée.
La journaliste est évidemment victime de de remarques machistes, d'insultes, sa photo est postée retouchée de façon assez immonde, et elle a du mal à prendre du recul, elle ne peut s'empêcher de vérifier ce que cet homme écrit ainsi que les commentaires nauséabonds de ses "followers".
J'ai du mal à savoir si j'ai aimé ce livre car j'ai plusieurs fois été gênée, notamment par la critique permanente de l'entourage qui du coup pousse en arrière-plan la mise en abîme de la victime, et sa lente descente en enfer alors que c'est le sujet important. C'est peut-être moi qui me suis focalisée là dessus mais malheureusement c'est la lecture que j'en ai eu.
Il n'en est pas moins que c'est un livre glaçant sur les risques réels de cyberharcèlement et qui peut être vraiment intéressant à lire, notamment par nos ados qui parfois ne se rendent pas compte des risques qu'ils prennent sur le net.
En revanche je n'ai ni compris, ni apprécié la fin.
Seuil, 188 pages. Août 2019