Ce livre est un document qui revient sur la vie de Gauguin et en particulier sur ses années passées en Polynésie française, d'abord à Papeete (Tahiti) puis aux Marquises où il finit sa vie.
Laure Dominique Agniel nous raconte son mariage, la naissance de ses enfants puis sa passion croissante pour la peinture qui lui fait quitter son travail de banquier pour s'y consacrer totalement.
Contre toute attente j'ai plutôt bien aimé ce récit.
Je n'aurai jamais spontanément choisi ce livre ; il fait parti des titres proposés par la bibliothèque orange à laquelle je me suis inscrite. J'avais longuement hésité et ce qui m'avait décidé était l'idée justement de faire des découvertes. Et voilà c'est chose faite !
Donc Gauguin, finalement je ne connaissais pas sa vie, si peu.
Sa biographie est assez rapide mais très bien faite et l'auteur s'attarde plus sur la fin de sa vie qu'il a passé aux Marquises. Il a énormément peint pendant cette période, mais aussi écrit, sur sa vie, sur ce peuple maori colonisé. Il va d'ailleurs passer la fin de sa courte existence à se battre contre l'administration, la gendarmerie et les religieux qui "exterminent" un peuple en voulant absolument les "civiliser", en tuant leurs traditions, leur culture, leurs origines, en les rendant incapable de survivre sur leurs iles, en leur apportant toutes les maladies du continent.
"L'opium les a émaciés, les terribles jus fermentés les ont corrodés d'ivresses neuves. La phtisie creuse leurs poitrines, la syphilis les tare d'infécondité. Mais qu'est-ce que tout cela sinon les modes divers de cet autre fléau : le contact des "civilisés". Dans vingt ans, ils auront cessé d'être "sauvages". Ils auront en même temps à jamais cessé d'être."
Il mourra détesté, haï, controversé par rapport à ses moeurs. La collusion du gendarme et de l'évêque lui ont beaucoup porté préjudice. On lui reprochera d'avoir abandonné sa femme et ses enfants (5) au Danemark et d'avoir "semé" d'autres enfants sur les îles...
Et pourtant ces oeuvres deviendront déjà célèbre seulement 3 ans après sa mort.
Une autre découverte intéressante pour moi, est qu'un jeune médecin de la marine, poète à ses heures, lui aussi tombé amoureux de ses iles du bout du monde, voudra rencontrer Gauguin pour échanger sur cette passion commune. Il arrivera malheureusement 2 mois trop tard, mais écrira sur Paul Gauguin, son oeuvre et sa passion, il le défendra contre les attaques non justifiés. Ce jeune homme est Victor Segalen qui a donné son nom au lycée français de HK, nom que je n'avais auparavent jamais entendu. Il a écrit au moins deux ouvrages consacrés à Gauguin et qui sont probablement passionnant, si un jour j'ai le temps.
Bref, en quelques 200 pages il y a beaucoup d'informations, très bien organisées, expliquées, racontées. Belle découverte et pour peu que vous soyez un tant soit peu intéressé par Gauguin et/ou les îles Marquises, je vous recommande cette lecture facile et rapide.
"Marie, l'arrière-petite-fille danoise de Gauguin, a été invitée à Tahiti pour le voyage inaugural du paquebot de croisière Paul-Gauguin en 1998. À bord du bateau qui porte le nom de son illustre aïeul, elle est tombée amoureuse d'un Polynésien qui travaillait à la télévision locale. Ils se sont mariés et sont partis vivre à Copenhague. Son arrière-petite-fille danoise mariée à un Polynésien : ses deux univers réconciliés et réunis, voilà qui eût enchanté Paul Gauguin !"
Comme quoi parfois le destin se permet de "rattraper " les choses !!!
Lu via la "bibliothèque orange".
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