Je me suis beaucoup interrogée sur les articles que je souhaite écrire, les livres dont je veux parler.

Dois-je faire un article pour chaque livre ? Ou uniquement ceux qui m'ont vraiment plu ?

La réponse je l'ai trouvé en pensant à mon club de lecture ; nous y sommes pour parler de tous les livres que nous lisons, pour échanger, discuter, alors comme l'idée est de faire un peu pareil ici, j'ai décidé de tout mettre. Il y aura donc des articles courts, des plus longs, des passionnés et des plus ternes. Certains vous donneront peut-être envie de lire le livre concerné, d'autres vous donneront peut-être envie de me convaincre...

Alors soyez indulgents, et surtout n'hésitez plus à faire un commentaire !

Au plaisir de (vous) lire.

mardi 27 août 2019

"Oublier Klara" de Isabelle Autissier



Iouri, ornithologue, russe d'origine, vit depuis 20 ans aux États-Unis.
Il est rappelé à Mourmansk lorsque son père, Rubin, mourant, souhaite le voir une dernière fois.
Rubin lui fait une curieuse demande : comprendre ce qui est arrivé à Klara, sa mère, arrêtée par des hommes en noir, une nuit alors qu'il n'était encore qu'un petit garçon.

Nous découvrons donc petit à petit l'enfance de Iouri auprès de son père marin-pêcheur, souvent absent, parfois violent et toujours très exigeant avec lui, Reva sa mère qui s'est enfermée dans un monde sans émotion ni sentiment, et Anton le père de Rubin, un grand-père faible, défaillant. C'est une enfance difficile pour Iouri, qui pour palier à tous ses manques se concentre sur les oiseaux, se passionne pour les oiseaux. Nous découvrons aussi l'enfance de Rubin le père et petit à petit en avançant, l'histoire de Klara.

C'est la Russie de Staline, post seconde guerre mondiale, c'est la guerre froide et le communisme, ce sont les arrestations arbitraires, c'est le goulag, ce sont les trahisons, c'est la peur... l'ambiance est là, le ton est donné, on a froid dans le dos et cela m'a rappelé cette même ambiance si bien décrite dans "pain amer" de Marie-Odile Ascher, cette Russie fermée, froide, violente, où l'on a faim et l'on tremble.

Mais c'est aussi la pêche que l'on découvre, la pêche en haute mer, la pêche qui vide les océans de leurs poissons, la pêche malgré la tempête, le métier si difficile de pêcheur avec les longues absences, les risques sur le bateau, la fatigue.

Et avec Klara, qui est chercheuse, on part dans le grand nord proche du cercle polaire, là où vivent les Nenets, ces tribus nomades qui vivent de l'élevage de rennes et de pêche.

Après "Soudain, seuls", c'est une deuxième rencontre littéraire avec Isabelle Autissier et je suis maintenant convaincue de son talent de conteuse, elle sait m'emmener en voyage avec elle, dans le temps, sur les bateaux et sur la glace. Elle n'épargne pas ses personnages et j'aime qu'elle en fasse des Hommes fragiles et vulnérables.

Stock, 320 pages.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire