Je me suis beaucoup interrogée sur les articles que je souhaite écrire, les livres dont je veux parler.

Dois-je faire un article pour chaque livre ? Ou uniquement ceux qui m'ont vraiment plu ?

La réponse je l'ai trouvé en pensant à mon club de lecture ; nous y sommes pour parler de tous les livres que nous lisons, pour échanger, discuter, alors comme l'idée est de faire un peu pareil ici, j'ai décidé de tout mettre. Il y aura donc des articles courts, des plus longs, des passionnés et des plus ternes. Certains vous donneront peut-être envie de lire le livre concerné, d'autres vous donneront peut-être envie de me convaincre...

Alors soyez indulgents, et surtout n'hésitez plus à faire un commentaire !

Au plaisir de (vous) lire.

jeudi 21 janvier 2021

"Le mal-épris" de Bénédicte Soymier




 Il n’est pas sans me rappeler le roman d’Alma Brami « Qui ne dit mot consent », j’ai ressenti par moment la même nausée devant la psychologie de ce personnage instable, malheureux mais violent et malfaisant pour son entourage.

Une fois n’est pas coutume ce roman nous plonge dans la tête et dans la vie d’un homme mal-heureux, mal-mené et donc mal-épris. Il n’est pas question de s’attacher ou de pardonner ce que son mal-être lui fait faire ou le pousse à être, mais peut-être essayer de voir la douleur derrière tout ça, sans pour autant comprendre ou accepter, en tout cas pas pour moi. Peut-être qu’un homme ne nait pas avec le mal, qu’en grandissant mal-aimé, mal-traité il devient le mal tout court. 

 

Paul est laid, il a un travail ennuyeux et routinier à la poste, il est seul, blessé et malheureux. Paul aime le beau, il est envieux et jaloux et veut par-dessus tout se faire aimer. 

Après une violente déception il jette son dévolu sur Angélique, une jeune femme qui élève seule son enfant, elle est joyeuse, vivante et plutôt de nature heureuse malgré les difficultés que la vie a mis sur sa route.

Pourtant Paul va se laisser déborder par ses vieux démons, il ne comprend rien et voit le mal partout, il ira loin, trop loin. 

 

C’est une lecture sous haute tension, un huis clos avec cet homme qui dégoute ; c’est écœurant, nauséabond, mais mené d’une main de maitre. L’écriture est nerveuse, profonde, elle nous englue dans le système de cet homme, dans son quotidien sordide dont on voudrait vite sortir. 

Mon petit bémol est que j’ai trouvé la première partie un peu trop longue, je crois que je n’en pouvais plus du nombrilisme de Paul, cela dit c’est peut-être aussi ce qui caractérise tellement ce personnage, en revanche une fois que Paul rencontre Angélique le récit s’accélère et notre empathie étant enfin stimulée, on se jette à corps perdu.

Un premier roman réussit, qui ne lâche rien, nous pousse au bout de nos retranchements., C’est fort, violent, intense. 

Calmann-Levy, 336 pages. Janvier 2021

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